Commu­niqué de Ensemble! après le meurtre d’un prêtre près de Rouen.

Un prêtre égorgé dans son église à Saint-Etienne du Rouvray, des personnes prises en otage, un camion qui broie une foule et des familles à Nice, un jeune qui attaque un concert de musique en Alle­ma­gne… Quoi de commun entre ces tragé­dies meur­trières ?

Dans le cas présent, avec la reven­di­ca­tion de Daesh, ce sont des attaques contre les liber­tés humaines, contre la liberté de conscience, contre le plai­sir de vivre, contre l’hu­ma­nisme. Le prétendu Etat isla­mique a donc décidé d’am­pli­fier la mondia­li­sa­tion de la terreur, afin de cher­cher à détruire tout ce qui va dans le sens des droits humains fonda­men­taux.  C’est sa réponse asymé­trique au cynisme arro­gant des grandes puis­sances et aux effets destruc­teurs des poli­tiques néo-libé­rales qui trans­forment la planète entière en zones de marché, au mépris des peuples, de leurs tradi­tions, de leurs droits.

En Alle­magne, c’est le pays de plus grand accueil des réfu­giés des guerres de Syrie, d’Iraq qui est choisi pour cible, afin de briser un consen­sus natio­nal déjà vacillant sur le respect des conven­tions inter­na­tio­nales d’aide aux détresses.

Avec l’as­sas­si­nat du père Hamel à Saint-Etienne du Rouvray, Daesh espère faire naître dans notre pays une guerre de reli­gion avec une extrême droite qui pour­rait s’en prendre en repré­sailles aux musul­mans.

Dans cette situa­tion, le FN et la droite, dans une concur­rence morti­fère, mettent de l’huile sur le feu,  et le gouver­ne­ment, malgré ses décla­ra­tions sur la néces­sité de main­te­nir l’État de droit, est tenté de les suivre, comme le montre la prolon­ga­tion aggra­vée de l’état d’ur­gence dont on sait bien l’inef­fi­ca­cité dans la lutte contre le terro­risme.

Face à cette esca­lade tragique, les gesti­cu­la­tions guer­rières des coali­tions inter­na­tio­nales en Syrie, qui ampli­fient les morts dans les popu­la­tions civiles, ne suffi­ront pas. Soute­nons immé­dia­te­ment, l’ap­pel des habi­tants d’Alep à desser­rer l’étau meur­trier de Bachar El Assad, y compris par des aides en armes. Soute­nons le peuple kurde contre Daesh, le régime de Bachar et la dicta­ture en voie d’ins­tau­ra­tion en Turquie. Répon­dons par un front commun de mobi­li­sa­tion pour les droits sociaux, démo­cra­tiques, cultu­rels. Refon­dons des poli­tiques euro­péennes d’ac­cueil des réfu­giés et migrants dans tous les pays. Luttons contre toutes les discri­mi­na­tions dans notre pays.

En France, si des mesures de police sont néces­saires, et notam­ment de police de proxi­mité et de rensei­gne­ment pour connaitre les réseaux terro­ristes, elles ne sauraient être les seules réponses. Il faudrait d’ailleurs commen­cer par le renfort de secou­ristes, de psycho­logues, d’édu­ca­teurs spécia­li­sés qui puissent suivre les jeunes en déses­pé­rance. Seule une mobi­li­sa­tion intense des socié­tés pour défendre les valeurs univer­selles humaines parvien­dra à remettre le monde debout face aux barba­ries. Offrir un avenir meilleur aux jeunes, avec une éduca­tion, un  travail, un loge­ment, dans un monde de liberté, d’éga­lité, frater­nité, voilà la clé du chan­ge­ment, ce qui exige la justice sociale.

Le 27 juillet 2016.