Discours de A. Tsipras, le 29 décembre 2014
Traduction: Vassiliki Papadaki et Athina Vlachaki
Les intertitres, les coupures, les passages soulignés, réalisés pour l’article de ce site, sont de la responsabilité de PB. le texte intégral est sur le site de nos camarades de Syriza Paris:
http://syriza-fr.org/2014/12/31/discours-d-a-tsipras-nous-allons-remporter-cette-bataillelavenir-est-deja-en-marche/
Camarades,
Notre peuple aujourd’hui a remporté une victoire. La démocratie a remporté une victoire. Notre pays a remporté une victoire. La vérité a remporté une victoire.
Le résultat de l’élection présidentielle est une première victoire des députés qui ont résisté contre la
peur et le mensonge. Une première victoire de notre peuple qui guide notre pays hors de la condition humiliante qui était la sienne jusqu’à ce jour. Une première mais grande victoire.
Parce que cette victoire met enfin le peuple grec sur le devant de la scène.
Ce peuple grec qu’ils avaient intimidé et dupé en 2012.
Mais aujourd’hui il a acquis non seulement l’expérience mais aussi la connaissance.Et le choix est entre ses mains.
Choisira t il de nouveau le chemin qui nous a conduit à cette tragédie sociale et à cette humiliation
nationale? Choisira-t-il le chemin de la soumission ou de la démocratie?
Le chemin de mémorandums ou celui du salut de la société?
Voilà les termes du dilemme qui se posera le 25 janvier.
Et que cela soit clair dans l’esprit de tous, à l’intérieur comme à l’extérieur de ce pays:
C’est au peuple grec que revient la décision. C’est aux Grecs qu’appartient la clef de l’avenir de leur pays. Et cette clef, ils entendent bien la conserver entre leurs mains.
Et ce, de la façon la plus normale et démocratique qui soit: les élections. De la façon dont procède une démocratie qui ne connaît pas d’impasse et qui ne suscite pas la peur chez qui lui fait confiance.
Aujourd’hui, mes ami-e-s, c’est le début de la fin d’une situation qui a plongé la Grèce dans la pauvreté, le chômage, le malheur et le désespoir. Le début de la fin pour ceux qui sans vergogne et sans hésitations se sont assujettis à une politique de la catastrophe.
Parce que la propagande de la terreur n’est pas passée. Il n’est pas passé le mensonge, la calomnie, la diffamation, la manipulation. Il n’est pas passé, ce chantage qui ne cachait pas sa cible.
Samaras, le premier ministre actuel est un homme du passé.
Et M. Samaras appartient désormais au passé. Malgré ses intrigues et ses chantages, son gouvernement a sombré.
Mais nous l’avons entendu, avant-hier, dans un mélange hybride d’allocution et d’interview
transmise par NERIT [ndlr. Chaîne « publique » remplaçant l’ancienne chaîne nationale ERT], parler
de la nécessité d’un consensus. C’est bien le dernier dans ce pays à pouvoir parler de consensus.(…)
C’est le premier ministre qui soudain une nuit, sans consulter l’Assemblée ni même les partis de sa
coalition, a imposé à ERT l’écran noir, étouffant la voix de la Grèce dans le monde et jetant à la rue
des milliers d’employés.
C’est le premier ministre de l’autoritarisme et de la destruction sociale.
Aussi est-il bien le dernier à pouvoir prêcher le consensus.
Mais face à M. Samaras et au bloc mémorandaire le consensus sera réel.
Le rassemblement du peuple et de la société se réalisera. Et il sera collectif et fort. Ce sera le grand
consensus pour la mise en oeuvre du Programme de Thessalonique de SYRIZA. Ce sera le grand
consensus pour une vraie négociation qui posera pour la première sur la table des discussions avec
nos partenaires en Europe une base concrète. Ce sera le grand consensus dans la réalisation semée
d’embûches de la restructuration et du redressement de notre pays.
La propagande de peur du régime en place et de la Troïka.
Certains tenteront dans la perspective des élections – malgré leur récent échec d’intimidation sur les
députés – de propager encore la propagande de la peur sur le peuple. D’ailleurs, la peur est leur seul argument. Ils croient, peut-être, que comme ils ont réussi à effrayer et tromper notre peuple en 2012, ils réussiront cette fois aussi.
Ils se trompent. Parce que les maux qui se produiraient selon leurs menaces en cas de victoire de SYRIZA, le peuple les a déjà subi.
Mais l’auteur de ses maux n’a pas été Syriza, mais M. Samaras et la troïka.
Ainsi,
et l’épargne du peuple a été saccagée
et la résistance financière des classes populaires et des classes moyennes a été épuisée
et aussi les habitations principales des ménages, des gens de labeur, ont été confisquées par
l’application de cette taxe absurde qui se nomme ENFIA.(…)
Les secrets des gouvernants actuels, leur fourberie, leur lâcheté.
Et il est enfin arrivé le moment pour dire au peuple grec la vérité sur ce qui s’ est exactement
passé. Qui sont ceux qui, consciemment ou par négligence ont jeté la Grèce sur les rochers et osent
fulminer des imprécations après avoir conduit le peuple dans une tragédie sans précédent?
Il est temps en effet qu’on apprenne la vérité: pourquoi M. Papandréou, alors qu’en 2009 blâmait
publiquement le FMI, concluait en secret un accord avec les responsables du FMI, et ceci – comme
il a été révélé plus tard – avant même les élections?
Il est temps de savoir aussi une autre vérité: pourquoi M. Papakonstantinou au moment où il devait
emprunter sur les marchés parlait du « Titanic » en refusant les prêts des marchés?
Pourquoi en vérité l’ELSTAT (Institut national de la statistique) a « gonflé » artificiellement le déficit
public en amenant le pays au milieu de la tourmente ?(…)
Il est temps d’apprendre, pourquoi en vérité depuis deux ans et demi, le gouvernement
Samaras s’acharne sur la classe moyenne en la surimposant tout en rangeant dans les tiroirs les listes des évadés fiscaux, la liste Lagarde, et en épargnant les grands fraudeurs?
Ces vérités intéressent le peuple grec qui a été pillé, qui a perdu sa fierté et sa dignité – pendant
qu’une caste corrompue, vieillie, composée des représentants des intérêts privés qui s’enchevêtrent,
s’accrochaient aux postes du pouvoir.
Ce sont ces vérités qui sont réclamées par notre peuple et non pas la vérité contrefaite de faux
chantages, de l’alarmisme insensé et du terrorisme moral.
Il a droit à ces vérités et il les connaîtra.
Pour battre lors de ces élections législatives du 25 janvier le régime de l’austérité voulue par les « memorandums ».
Devant nous se profile maintenant la bataille la plus cruciale. La bataille des élections.
Une bataille dont le résultat implique des suites pour toute une série de questions. Et peut-être pour tout.
Il ne s’agit pas d’une simple confrontation avec le régime de l’absolutisme mémorandaire.
C’est une bataille avec l’establishment de la corruption. Contre le cancer de la collusion des grands intérêts privés. Contre les doctrines et les pratiques qui nous ont conduits à la situation actuelle.
C’est une bataille qui vise à mettre fin à un système désuet. Et c’est par-dessus toute une bataille pour permettre le renouveau.
Je vous assure: Cette bataille SYRIZA veut et peut la remporter.
Et nous allons réussir. Je le crois très fermement comme le croit aussi la grande majorité de notre
peuple. Nous sommes confiants, nous avons foi dans nos idées et notre programme, et nous faisons
confiance dans le jugement du peuple. Nous avons l’expérience de confrontations difficiles. Nous avons des racines. Nous sommes un parti dynamique, jeune, combatif. Nous avons une éthique démocratique. Nous mesurons nos actes à l’aune de l’intérêt des travailleurs et de la société.
Et nous avons aussi et surtout l’atout de la justesse de nos revendications. Nous pouvons donc être optimistes.
Mais cela ne signifie pas que notre bataille électorale se déroulera sur du velours.
Nous savons que ce ne sera pas un combat facile. L’histoire nous enseigne que partout et toujours le monde ancien guerroie ardemment pour maintenir ses privilèges. Et la situation actuelle ne nous permet pas de sous estimer la détermination de nos adversaires et leurs moyens redoutables. Nous les avons vus et nous les verrons encore.
Les mensonges des hiérarques en place. Mensonges sur leur politique passé comme sur les enjeux actuels.
Ainsi, le mensonge. Toujours le mensonge Et encore le mensonge.
Des mensonges sur leurs intentions de faire si le peuple le leur permet. Des mensonges monstrueux sur SYRIZA, sur ses projets et sa politique. Des mensonges effarants sur ce qui attend les grecs s’ils ne votent pas à nouveau pour le duo Samaras- Venizelos.
Est-ce que je suis injuste avec eux?
Je vous demande de vous rappeler quelques-uns des dix-huit engagements de M. Samaras lors des
élections de 2012.
Il s’est engagé à:
Restaurer les petites pensions et les allocations de familles nombreuses au niveau de ceux de
l’année 2009.
Restaurer aussi les salaires et les pertes subies par les personnes physiques et les fonds d’assurance
publique par la réduction de la dette grecque.
Allonger la durée de l’allocation chômage d’un an ou deux ans avec les programmes de requalification et l’utilisation des fonds européens non dépensés.
Accorder une allocation de chômage spéciale même aux non-salariés, aux auto-entrepreneurs ou les commerçants qui ont fermé leurs magasins.
Accorder un règlement échelonné pour le paiement des charges fiscales, afin que celles ci ne dépassent pas 25% du revenu médian des ménages.
Protéger les salaires du secteur privé en préconisant un gel des salaires pendant les négociations et jusqu’à l’arrivée à un accord entre les employeurs et les employés(…).
Augmenter progressivement le seuil d’exonération fiscale de 5.000 euro à 10. 000 en 2014. Remplacer la taxe immobilière à taux fixe par une nouvelle loi fiscale plus juste. Réduire les taux d’imposition.
Aucun nouveau licenciement au secteur public.
Assurer des liquidités à l’économie réelle et en particulier aux PME. (…)
Ainsi parlait le fourbe M. Samaras entre Mai et Juin 2012.
Est-il est nécessaire d’ajouter qu’il a fait exactement le contraire? Est-il est nécessaire de faire des commentaires sur ce fleuve de mensonges?
Sur ce flot de promesses non tenues? Sur cette élévation du mensonge au rang du programme politique central?
Et maintenant, l’histoire se répète. Mais elle se répète comme une farce.
Maintenant ils parlent de la sortie des mémorandums.
Alors qu’ils ont déjà préparé le nouveau mémorandum, dont les mesures sont décrites avec éloquence dans le fameux e-mail adressé par M. Hardouvelis à la Troïka. Ils parlent de la croissance qui arrive bientôt.
Bien qu’ils aient déjà préparé l’ augmentation de la TVA pour la restauration, les médicaments et les
régions insulaires.
Ils parlent de stabilité, tout en préparant la suppression du régime de protection de travail dans le secteur privé.
Ils parlent de normalité bien qu’ils aient déjà planifié la libération de licenciements.
Et pendant qu’ils se préparent à donner le coup final à l’économie et à la société, ils lancent des mensonges contre SYRIZA.
Et ils agitent à nouveau le chiffon rouge de l’arrêt du financement de l’économie grecque et des
sanctions que nous imposerons Mme Merkel et les marchés.
Ils ont même ressorti de sa tombe le « Grexit » mort et enterré depuis longtemps déjà.
Je voudrais d’ailleurs ouvrir une parenthèse sur ce point: Ils ont raison d’avoir peur de SYRIZA,
eux-mêmes, et aussi les intérêts privés qui se trouvent derrière eux.
Le mensonge donc est leur unique échappatoire et leur seule arme pour nous faire du mal.
Mais ce qui est impardonnable, ignoble, inacceptable, immoral, c’est qu’ils sacrifient le pays et son économie pour sauver leurs chaises, qu’ils veulent présenter la démocratie comme un danger, les élections comme une anomalie, la volonté populaire comme l’ instabilité,
qu’ils veulent ainsi saper l’image internationale du pays, qu’ils veulent essayer de paniquer les épargnants, qu’ils mettent en danger l’économie pour imposer leur diktat à la société. Ce comportement a un nom, mais je préfère l’éviter.
Trois réponses de Syriza aux mensonges de ses adversaires.
Je dirai seulement trois choses:
Tout d’abord, 2014 n’est pas 2012. Les banques systémiques ont passé les crash-tests. La consolidation bancaire a progressé. Et les quatre banques systémiques font partie du système bancaire européen. L’équilibre du système bancaire est donc une question qui concerne tout le monde.
Et on parle actuellement d’une éventuelle augmentation des actifs de la BCE – d’environ un trillion d’euro – afin d’assurer la possibilité d’achat indirect des titres étatiques par le biais des banques, et ceci au plus tard en Mars 2015.
Aujourd’hui et contrairement au 2012, des pays comme la France et l’Italie ont décidé unilatéralement de ne pas se soumettre aux règles d’austérité et de discipline budgétaire, en créant par ailleurs un précédent.
En outre, aujourd’hui les politiques de rigueur démontrent qu’elles ne sont pas à l’abri de tout danger. L’économie allemande a déjà montré ses faiblesses.
Le terrain politique est donc plus favorable aux discussions et à la négociation.
Et les déclarations actuelles des responsables européens attestent que nos partenaires sont prêts à coopérer avec le nouveau gouvernement grec.
D’autre part, le gouvernement de SYRIZA et de ses alliés garantira clairement et formellement les dépôts des citoyens dans les banques grecques en coopération avec la Banque centrale européenne et les partenaires européens.
Et on met un point final à la chronique scandaleuse de la terreur.
Des objectifs politiques de Syriza face au vieux monde des politiciens, de la bourgeoisie et de la Troïka.
Je ne doute pas que nous soyons capables de faire face à toutes ces difficultés et tous ces obstacles. De réussir avec la volonté et le vote du peuple grec.
Mais permettez-moi d’ajouter une remarque essentielle et fondamentale concernant nos objectifs et qui condense les valeurs et l’esprit de nos luttes tout au long de notre histoire.
Pour nous, pour la gauche, l’objectif n’est pas le pouvoir. C’est la renaissance démocratique de la société, du pays.
Notre objectif n’est pas d’obtenir les chaises du pouvoir. C’est la réforme de l’État au profit du citoyen.
Notre objectif n’est pas d’obtenir des postes. C’est la justice sociale.
Le pouvoir gouvernemental que nous revendiquons et nous gagnerons est le moyen d’un grand changement progressif. Un changement nécessaire pour le pays et exigé par la société. Un changement qui touchera plusieurs domaines, qui exige et impose un conflit avec des intérêts
puissants.
Un conflit avec l’establishment de la corruption et de la collusion des intérêts privés soutenus par l’état des mémorandums.
Un conflit avec des politiques et des milieux qui considèrent que notre souveraineté nationale est limitée ou négociable.
Mais un conflit aussi avec des habitudes bien ancrées du système bipartite, dans la mentalité d’une partie de la société, comme les faveurs spéciales politiques, les dessous-de-table, le népotisme, les « parrainages ».
Nous ne venons pas, en bref, pour continuer les anciennes politiques et pratiques. Nous ne nous plaçons pas dans la continuité de ceux qui ont dirigé le pays au cours de dernières décennies.
Nous sommes leur refus.
Nous allons couper à la racine les liens entre le pouvoir politique et les entrepreneurs nationaux.
La justice va être libérée de toutes sortes de servitude afin de juger avec responsabilité et droiture toutes les affaires liées aux réseaux opaques de l’argent et ceux qui se sont enrichis et s’enrichissent illégalement au détriment du peuple grec.
Nous romprons les chaînes imposées à la classe ouvrière, par le nouveau régime juridique du travail, reflet d’une époque révolue.
Nous suspendrons intégralement et systématiquement les prescriptions imposées par les mémorandums.
Nous ouvrirons la voie à une démocratie qui ne s’arrête pas avec le droit de vote, mais qui s’étend
dans tous les domaines et les secteurs de la société.
Dès le premier jour du nouveau gouvernement nous mettrons en application le programme de
Thessalonique pour mettre une fin à la crise humanitaire et donner une nouvelle pulsion à l’
économie et à la société.
Et je le répète le programme de Thessalonique sera appliqué dès le premier jour et indépendamment
du progrès des négociations sur la dette.
Syriza ne transigera pas sur son programme, ni sur sa morale.
La fin de la tragédie et le salut de la société demanderont des efforts énormes.
Mais avant de livrer ce combat nous devons d’abord nous battre pour remporter la victoire des
élections.
Nos adversaires seront aussi impitoyables que quand ils gouvernaient pour empêcher la victoire du
peuple le 25 Janvier. Non pas pour empêcher la victoire de SYRIZA, mais pour empêcher la création d’une majorité parlementaire de SYRIZA au prochain Parlement.
Leur objectif est de réduire notre capacité d’agir efficacement et de mener librement des
négociations délicates avec nos partenaires. Pour cela ils vont vite installer un climat de peur et d’intimidation.
Et ils vont aussi investir leurs espoirs sur le rôle des petits partis récemment créés ou dans ceux qui
seront créés afin d’irriguer les champs de la politique mémorandaire. Nous avons décrypté le rôle de ces nouveaux partis. Et nous apercevons sous leur nouveau masque les traits représentatifs les plus archaïques de notre système politique: les liens avec les intérêts privés qui s’enchevêtrent en constituant un cas pathologique parmi les autres facteurs de la crise.
Et face à leurs offensives, certains voudraient penser que SYRIZA resterait une puissance isolée,sans alliés, sans audition, sans public.
Mais nous les décevrons.
Comme nous décevrons aussi ceux qui s’attendent de voir SYRIZA à reproduire le même type d’ententes et des connivences que les forces d’hier.
Nous décevrons ceux qui veulent voir SYRIZA faire des échanges, d’agir vénalement, partager des postes.
Nous sommes ici pour partager la responsabilité. Non pas pour partager des postes.
La question des alliances.
Ceux qui réalisent leur responsabilité face à l’histoire, ceux qui approuvent notre programme annoncé à Thessalonique et notre engagement de mener des négociations réelles et difficiles avec nos partenaires pour la viabilité de la dette grecque, ils sont les bienvenus.
Bienvenus pour partager la responsabilité. Bienvenus pour contribuer avec leurs forces et solliciter la confiance du peuple avec nos bulletins
de vote.
Mais non pas pour obtenir des sièges facilement éligibles comme ceux qui sont offerts par M.Samaras ou M. Theodorakis[dirigeant du nouveau parti Potami]
Parce que ni nous ni nos alliés ne ressemblons aux autres. Ils sont donc bienvenus, ceux qui veulent contribuer de façon désintéressée, en respectant la volonté du peuple, participant à la constitution d’un large front de renversement, à la constitution d’un large front de victoire qui créera une nouvelle majorité politique et sociale.
Pour une nouvelle coalition gouvernementale pour le salut social, le redressement économique et la dignité de notre peuple.
Et un dernier mot:
Ces élections doit être faites dans un climat de stabilité et de normalité.Nous croyons que personne ne cherche le contraire. Par conséquent nous adressons à M. Samaras et nous demandons clairement la prise des mesures nécessaires pour le bon déroulement des élections.
De faire placer des ministres de,transition dans les ministères de l’Intérieur, de la Justice, de la presse et la protection de citoyen.Pour s’assurer que le pays ira aux élections sans de manipulations non démocratiques et sans provoquer d’incidents.
Et nous avertissons:
Que personne ne pense pouvoir quitter son poste en remportant le moindre document public.
Que personne ne touche des dossiers des tiroirs des ministères. Et surtout les courriers échangés
avec la troïka.
Parce que notre régime démocratique exige le respect du principe de la transparence
indépendamment des souhaits personnels des gouvernants.
Camarades
La constitution d’un gouvernement de salut ayant comme tronc SYRIZA sera le couronnement de
notre prochaine bataille.
Avec notre coeur, mais aussi avec notre esprit, mes chers camarades, nous allons remporter cette
bataille.
A bientôt
A. T.
Communiqué du CADTM(Collectif pour l’annulation de la dette du Tiers monde).
Bas les pattes devant la Grèce qui lutte et résiste !
Publié le 1 janvier 2015 | Poster un commentaire
Les puissants d’Europe et du monde entier n’ont même pas attendu la dissolution du Parlement grec et l’ouverture de la campagne électorale pour lancer leur nouvelle offensive de mensonges et de chantages qui visent a terroriser les citoyens grecs afin qu’ils ne votent pas aux prochaines élections du 25 janvier 2015 en faveur de SYRIZA, la Coalition de la Gauche Radicale grecque. En effet, secondés par les grands médias européens, « ceux d’en haut » du nom de Juncker, Merkel, Hollande, Renzi ou Moscovici commencent leur énième intervention brutale dans les affaires intérieures de cette Grèce, qu’ils ont d’ailleurs transformée en un amas de ruines sociales depuis qu’ils lui ont imposé leurs politiques d’austérité inhumaines et barbares.
C’est le succès ou l’échec de la guerre sociale menée contre les populations de toute l’Europe qui est en jeu !
Le CADTM n’a pas le moindre doute sur les intentions véritables de ceux qui ont fait de la Grèce le laboratoire européen de leurs politiques néolibérales les plus extrêmes et des Grecs des véritables cobayes de leur thérapie économique, sociale et politique de choc. On doit s’attendre à une escalade de leur offensive car ils ne peuvent pas se permettre que SYRIZA réussisse et fasse des émules en Europe ! Ils vont utiliser tous les moyens dont ils disposent car ils sont bien conscients que ce qui est en jeu aux prochaines élections grecques est le succès ou l’échec de la guerre sociale qu’ils mènent contre l’écrasante majorité des populations de toute l’Europe !
C’est d’ailleurs parce que l’enjeu est si important qu’on doit s’attendre à ce que « ceux d’en haut » d’Europe et de Grèce ne respectent pas le verdict des urnes, qui devrait couronner, pour la première fois de l’histoire, la victoire de la gauche grecque. Sans aucun doute, ils vont par la suite essayer d’asphyxier le gouvernement de gauche sorti des urnes, parce que son éventuel succès serait sûrement interprété comme un formidable encouragement à la résistance par les travailleurs et les peuples d’Europe.
Le CADTM, qui s’est toujours trouvé aux cotés de la population grecque luttant contre les politiques d’austérité et les graves atteintes aux droits sociaux et démocratiques, fera de nouveau tout pour alerter la gauche et les mouvements sociaux en Europe et au-delà afin de les mobiliser dans un vaste mouvement de solidarité avec la population grecque qui résiste et lutte pour se libérer du fardeau d’une dette qui non seulement n’est pas la sienne, mais qui est aussi manifestement largement illégitime, illégale ou odieuse. Le CADTM considère que la constitution d’une commission internationale et citoyenne d’audit de la dette grecque, chargée d’identifier la part illégale et/ou illégitime ou odieuse de cette dette qu’il ne faudrait pas rembourser, ferait presque partout des émules et mettrait à l’ordre du jour la répudiation de la dette illégitime et/ou illégale de tous les pays de la périphérie européenne…
Être solidaire de la population grecque ainsi que de la gauche grecque, qui résistent et luttent pour libérer le pays et ses citoyens de l’emprise des créanciers et de la dictature des marchés, est aujourd’hui le devoir internationaliste élémentaire non seulement des militants mais aussi de tout citoyen européen qui refuse cette Europe de l’austérité qui génère misère, racisme et barbarie.
CADTM Europe, 31 décembre 2014