La révo­lu­tion.

Écolo­gie et révo­lu­tion.

En 2015, la COP21 fut un show plané­taire, où Valls put inter­dire les mani­fes­ta­tions, où les bavar­dages peu compré­hen­sibles de tech­no­crates de mille pays furent traduits en mille langues, où l’on décida globa­le­ment de ne pas déci­der et de se féli­ci­ter de cette franche déter­mi­na­tion.
En 2002, le Président Chirac parlant de la planète lut un fort beau discours où était écrit : « la maison brûle ». Il parlait de la planète. La maison a conti­nué de brûler, Chirac est devenu l’ombre de ce qu’il fut, il réap­pa­rut lors de la COP21­comme si l’on avait voulu symbo­li­ser le monde de ces gouver­nants rassem­blés: sans éthique et sans mémoire.
Car de l’Union euro­péenne à la Chine, des USA à la Russie et au Brésil, les gouver­nants et les capi­ta­listes qu’ils repré­sentent sont nos adver­saires dans cette course de vitesse pour main­te­nir, au-delà de quelques géné­ra­tions, les possi­bi­li­tés d’une vie sur cette Terre. Face à eux, c’est une révo­lu­tion sociale, écolo­giste et égali­taire, mondiale, qui est néces­saire, indis­pen­sable. Une révo­lu­tion rouge et verte et multi­co­lore. Et rouge.

Fascisme et autres poli­tiques contre-révo­lu­tion­naires.

Pour­tant, lors des récentes élec­tions régio­nales, avant, pendant et après, ce sont les mots du FN qui ont dominé. Les mots de la xéno­pho­bie, du racisme, de la haine de l’in­connu et de l’in­con­nue. Au nom de la patrie de Pétain et des tueurs de l’OAS, ils nous promettent une dicta­ture d’un type nouveau mais fidèle à ses racines fascistes.
Et Hollande et Valls avec leur état d’ur­gence qu’ils nomment volon­tiers « état de guerre » s’at­taquent dès à présent à nos liber­tés. Et leur propo­si­tion de « déchéance de la natio­na­lité » pour des bina­tio­naux terro­ristes exas­pèrent les juristes du Syndi­cat de la magis­tra­ture comme les démo­crates tranquilles de la Ligue des droits de l’homme, voire quelques diri­geants socia­listes.
C’est une époque où les idées contre-révo­lu­tion­naires issues des enne­mis des Lumières dominent. Et le PS, avec les Hollande-Valls-Macron en sont des conver­tis frétillants.

Qui est révo­lu­tion­naire?

Bien sûr, le Front de gauche avec son tribun conti­nû­ment colé­reux Mélen­chon, avec ses partis aux combi­nai­sons multiples et illi­sibles pour les non-mili­tants, ses élus PCF qui sont les amis des amis de Macron que leur parti pour­fend à chaque tract, n’ap­pa­raît pas porteur du renou­veau poli­tique néces­saire. Non plus notre orga­ni­sa­tion, Ensemble !, si igno­rée du public, plus apte jusqu’à présent à jouer les bons offices entre le PG et le PCF qu’à déve­lop­per et popu­la­ri­ser son programme poli­tique.
Et pour­tant notre mouve­ment issu des marxistes révo­lu­tion­naires de la LCR (dissoute en 2009 pour créer le NPA), des « commu­nistes unitaires » (issus du PCF et qui ont leur revue élec­tro­nique « Cerises »), des auto­ges­tion­naires des Alter­na­tifs (héri­tiers du PSU des années 1960 et 1970 et 1980 aussi) a bien la révo­lu­tion à son programme. Pas seule­ment nous, mais nous aussi, nous de la façon la plus consé­quente, j’ose le croire.
Une révo­lu­tion pour en finir avec le système capi­ta­liste, ses injus­tices mons­trueuses, ses guerres et son absur­dité. Une révo­lu­tion héri­tière des révo­lu­tions passées dont celles en France de 1789–1793, de 1848, de la Commune de Paris (1871), de l’in­sur­rec­tion des maquis (1940–1944), des grandes grèves de Mai 1968 ou de décembre 1995.

Alors que la poli­tique de la peur est promue par Hollande et Valls qui se trouvent fort finauds de voler les mots de Sarkozy qui est le perroquet de Le Pen, quelques édito­ria­listes sans imagi­na­tion déclament qu’en ce pays, à part les proxé­nètes massa­creurs de Daech, personne ne voudrait mourir pour ses idées. Ce qui est parole de banquier indif­fé­rent à tout sauf à ses médiocres affaires. Même le président d’un conseil géné­ral du Tarn, après que les gendarmes aient tué Rémi Fraisse,il y a un an,  avait dit qu’il était « stupide » de « mourir pour ses idées »; il recon­nais­sait alors que Rémi Fraisse avait un courage à mille lieux de son mode de vie.

Car si au 20ème siècle, des géné­ra­tions de lutteurs et de combat­tantes se levèrent pour la révo­lu­tion et contre les fascismes, en ce 21ème siècle, c’est un appel à la révo­lu­tion qui s’im­pose à nouveau. Mais cet appel ne réson­nera que s’il est porté à nouveau par des jeunes géné­ra­tions s’auto-orga­ni­sant.
Avec les mili­tant.e.s jeunes d’En­semble !, nous sommes prêt.e .s à nous inves­tir dans cette voie.

Il y a le feu.

Pascal Bois­sel. 29–12–2015