Bien trop peu de monde ce mercredi pour réagir face à la catastrophe et au scandale des immignant.es qui meurent en masse en Méditerranée.
Voici le discours de Yvon du Collectif DNSI (D’ailleurs Nous Sommes d’Ici) prononcé à cette occasion.
DNSI :
La Méditerranée devient le cimetière des migrants et réfugiés qui tentent de fuir le chaos des guerres civiles, les persécutions et la misère qui en résulte.
Selon les chiffres du HCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), en 2014 3 419 migrantEs ont perdu la vie en Méditerranée ; ils seraient plus de 2 000 rien que depuis ce 1er janvier 2015. Dimanche 19 avril, environ 800 ont péri en un seul naufrage.
Selon un rapport de ce même HCR, toujours en 2014, ce sont plus de 207 000 migrants, dont une part non négligeable de mineurs non accompagnés, qui ont tenté la traversée de la Méditerranée.
Le record de 2011 (70 000 migrants), qui avait suivi les révolutions arabes, se voit donc largement battu. L’arrivée de l’été et l’amélioration des conditions climatiques ne devraient rien arranger.
Cette explosion du nombre de candidatEs à la traversée s’explique par la persistance et l’approfondissement du chaos dans les régions de départ.
Malgré les risques encourus, pour fuir leurs pays dévastés par les guerres, ces migrantEs, de plus en plus nombreux, sont prêts et prêtes à remettre leur vie à des passeurs mafieux, de plus en plus violents et barbares qui les volent et les assassinent.
La situation au Moyen-Orient est la plus visible et couverte par les médias.
Mais les situations des pays d’ Afrique sub-saharienne de l’Est ou celles de l’Afghanistan, de la Syrie du Yémen, moins médiatisées, alimentent elles aussi le flux des migrantEs.
Par leurs politiques impérialistes, et leurs interventions militaires répétées, les États Unis et les pays Européens portent une lourde responsabilité dans la dégradation de la situation politique, économique, sociale et humanitaire dans ces régions
L’explosion du nombre de morts s’explique logiquement par l’explosion du nombre de candidatEs mais c’est aussi le résultat d’une politique des états européens, politique infâme, hypocrite et cynique. Par leur laisser faire meurtrier, les gouvernements européens portent une responsabilité directe dans ces massacres programmés.
En effet, L’Europe a remplacé « Mare Nostrum », programme de sauvetage italien, par une patrouille européenne ( 3 fois moins de moyens) qui n’a pas pour mission première de sauver mais de surveiller (l’opération « Triton » est placée sous l’égide de Frontex agence euro de contrôle et de surveillance des frontières).
Cela réduit encore un peu plus la politique européenne à une simple surveillance passive, donc complice…
Cette limitation des moyens est cyniquement justifiée comme nécessaire pour ne pas encourager plus de migrants à tenter le voyage ! La peine de mort comme dissuasion!
Ce sont bien des larmes de crocodiles que versent aujourd’hui Matteo Renzi ou François Hollande et d’autres dirigeants politiques qui réclament une intervention de l’UE face à l’ampleur du drame.
Pour éviter a poursuite des naufrages, avec ces morts inacceptables qu’il faut bien qualifier d’ assassinats, il y a une solution simple : supprimer Frontex, appliquer le droit d’asile à celles et ceux qui fuient les guerres, leur garantir la liberté de circulation et d’installation dans les différents pays de l’UE.
Nous sommes là pour exiger des gouvernements européens
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Un changement radical des politiques d’asile et d’immigration pour donner priorité à la protection, à la sécurité et à la santé des migrants.
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Une mise en œuvre immédiate des moyens nécessaires pour assurer une stricte mission de sauvetage.
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Un accueil humanitaire, respectueux des Droit humains.
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Un droit de circulation des personnes garanti et sécurisé qui exclut le recours aux passeurs mafieux.
Mercredi 22 avril 2015