Non à la modu­la­tion des allo­ca­tions fami­liales !

Avec l’an­nonce de la modu­la­tion des allo­ca­tions fami­liales en fonc­tion des reve­nus, le gouver­ne­ment Hollande-Valls porte un nouveau coup à la protec­tion sociale. Le comble est qu’il prétend le faire au nom de la justice sociale !

C’est tout le contraire : les allo­ca­tions fami­liales ne sont pas une « aide sociale », mais bien une partie socia­li­sée du salaire.

L’uni­ver­sa­lisme n’est pas un prin­cipe abstrait : c’est la condi­tion même pour que les pres­ta­tion soient des droits pour tou/tes, et non une aumône consen­tie à des « assis­tée-es ».

Avec la modu­la­tion, ceux qui financent ne seront plus prin­ci­pa­le­ment les béné­fi­ciaires des allo­ca­tions. Les premiers ( les ménages impo­sables sur le revenu, puisque les entre­prises ont déjà été large­ment exoné­rées) seront d’au­tant plus atten­tifs aux sirènes du « ras-le-bol fiscal ». L’exemple des Etats-Unis nous montre la suite : stig­ma­ti­sa­tion des allo­ca­taires, perte de légi­ti­mité du système aux yeux du plus grand nombre, dimi­nu­tion des recettes, et fina­le­ment réduc­tion des allo­ca­tions à un filet de sécu­rité. Les droits des pauvres sont de pauvres droits !

Qui peut croire que les quelques dizaines de millions d’eu­ros ainsi grapillés seront redis­tri­bués aux plus bas reve­nus, quand des dizaines de milliards ont été donnés sans contre­par­tie au patro­nat dans le cadre du Pacte de respon­sa­bi­lité ?

Une vraie poli­tique fami­liale de gauche suppo­se­rait non seule­ment la garan­tie de l’uni­ver­sa­lité des allo­ca­tions, mais une exten­sion de la gratuité : service public de la petite enfance, cantines, four­ni­ture scolai­res…Voilà qui serait vrai­ment redis­tri­bu­tif !

Paris, le 23 octobre 2014.

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