Un message de Bertrand Geay, notre ami, membre du Front de gauche. Publié avec son autorisation.
Le Monde titre ce soir « Le 11 septembre français ». Sur les plateaux de télé, on en tire déjà les conclusions: « Il faut armer la république. Revoir la loi. Surveiller davantage. Et se ranger derrière nos troupes ».
Partout aujourd’hui s’est exprimée la douleur, nous avons pleuré les hommes assassinés, la liberté d’expression passée à la mitraille. Avec justesse.
En voltairiens, nous avons défendu le droit de tous les Charlie à parler, rire, être insolents. Même si l’hebdo ne nous avait pas toujours fait rire ces dernières années, loin s’en faut. Descendre dans la rue, tous ensemble, pleurer, affirmer notre attachement indéfectible aux libertés publiques.
Cet élan collectif est une bonne nouvelle. Pour se consoler et aussi débattre des droits démocratiques, des luttes qui nous ont permis de les conquérir. Des luttes d’aujourd’hui qui tentent de les préserver ou d’en conquérir de nouveaux. Dans le refus de la haine, du racisme et de toutes les tentations réactionnaires.
BG, 8–1–2015.
Bertrand Geay
professeur de science politique à l’Université de Picardie J.Verne