Des propo­si­tions contre les déserts médi­caux.

Cela concerne la Vienne rurale aussi.

Commu­niqué de la coor­di­na­tion natio­nale des comi­tés de défense des hôpi­taux et mater­ni­tés de proxi­mité

Ce n’est pas le « Plan pour renfor­cer l’ac­cès terri­to­rial aux soins »,

dévoilé par le Premier ministre et la Ministre de la santé le 13 octobre  

qui va éviter la catas­trophe sani­taire.

Les alertes et les propo­si­tions n’ont pour­tant pas manqué, encore tout derniè­re­ment avec la mission du Conseil Econo­mique Social et Envi­ron­ne­men­tal, mais le gouver­ne­ment n’a pas eu le courage de prendre les mesures néces­saires pour résoudre la crise sani­taire dans laquelle le pays s’en­fonce un peu plus chaque jour, faute de profes­sion­nels de santé.

La Coor­di­na­tion natio­nale rappelle les propo­si­tions qu’elle a élabo­rées pour mettre fin de façon durable aux déserts médi­caux en s’ap­puyant sur les témoi­gnages et l’ex­pé­rience des usagers, des orga­ni­sa­tions syndi­cales des profes­sion­nels de santé, des asso­cia­tions d’élus :

Suppres­sion du nume­rus clau­sus (concours de fin de première année de méde­cine)

Recen­se­ment des besoins par bassins de vie, tant pour les géné­ra­listes que pour les spécia­listes et les autres profes­sion­nel-le-s de santé (il y a pénu­rie aussi pour certaines profes­sions comme les kiné­si­thé­ra­peutes, par exemple).

Remise en cause partielle de la liberté d’ins­tal­la­tion avec la mise en place d’une « obli­ga­tion à servir » de 3 à 5 ans en contre­par­tie de la forma­tion publique, assu­rant une répar­ti­tion en fonc­tion des besoins afin de remé­dier aux déserts actuels, qu’ils soient en zone rurale, urbaine ou péri­ur­baine, en méde­cine et soins de ville ou à l’hô­pi­tal.

Mise en œuvre de toutes les condi­tions pour former toujours plus de méde­cins en multi­pliant, entre autres, les lieux de stage.

Mise en place d’un service public de santé de premier recours s’ap­puyant sur un maillage terri­to­rial de centres de santé, struc­tures pluri­dis­ci­pli­naires où les profes­sion­nels de santé sont sala­riés, travaillent en réseau sur la base d’un projet social partagé incluant la préven­tion, le soin, l’édu­ca­tion théra­peu­tique et l’orien­ta­tion des patients, ces derniers étant impliqués dans la gestion de la struc­ture.

 

Dans notre pays aujourd’­hui, des élus locaux se mobi­lisent, sous des formes parfois origi­nales, des usagers se consti­tuent en asso­cia­tions ou lancent des péti­tions, pour trou­ver des méde­cins, des urgen­tistes tirent la sonnette d’alarme car, notam­ment par manque de profes­sion­nels de santé , leurs services sont satu­rés, des parle­men­taires inter­pellent, au Sénat comme à l’As­sem­blée Natio­nale.

 

Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre, vous n’avez pas voulu écou­ter et, comme vos prédé­ces­seurs, en ne prenant pas les mesures néces­saires, vous contri­buez à une véri­table catas­trophe sani­taire.

 

Lure le 18 octobre 2017

 

Et puis pour info, des extraits de la mise à jour d’une péti­tion sur ce thème (péti­tion indé­pen­dante de la coor­di­na­tion citée ci-desus)

Les terri­toires aban­don­nés

Alain FROBERT

16 oct. 2017 —

Après six mois de travail intense Edouard Philippe et Agnès Buzyn ont ânonné le plan Macron.
Fainéants, six mois pour produire une copie !
Madame la ministre avait péremp­toi­re­ment répondu à l’as­sem­blée natio­nale, il n’y a pas une solu­tion aux « déserts médi­caux » mais des dizaines !
En fait le plan Edouard Philippe / Agnès Buzyn en a trouvé une seule, celle de péren­ni­ser défi­ni­ti­ve­ment les « déserts médi­caux ».
Repre­nons les décla­ra­tions des auteurs :

Mme Buzyn , dans le Figaro le 14 octobre:
(…)
Agnés Buzyn : « Un mal de ventre, par exemple, ne peut pas être traité en télé­mé­de­cine, il néces­site un examen clinique. À l’in­verse, la psychia­trie s’y prête bien, c’est le cas aux États-Unis, qui l’ont libé­rée de manière massive. Alors que l’on manque de psychiatres, la télé­mé­de­cine peut faci­li­ter l’adap­ta­tion d’un trai­te­ment anxio­ly­tique ou anti­dé­pres­seur. »
Mme Buzyn pense donc que la psychia­trie peut se pratiquer par télé méde­cine, c’est mal connaitre la psychia­trie dont la plus grande partie se passe dans les effets de la présence physique et de l’écoute « physique » du psychiatre, cela s’ap­pelle la consul­ta­tion en face à face ou allongé sur un divan.. . cela s’ap­pelle le trans­fert, la psycho­thé­ra­pie.
Mais Mme Buzyn a été membre de plusieurs conseils d’ad­mi­nis­tra­tion de firmes phar­ma­ceu­tiques, alors elle raisonne en anti dépres­seurs et en anxio­ly­tiques, deux caté­go­ries de médi­ca­ments qui posent un problème de santé publique, trop consom­més en Fran­ce…
Mme Buzyn est-elle la ministre des labo­ra­toires ou la ministre de la santé ?
De ces deux cita­tions il faut conclure que Mme Buzyn résout le problème des déserts médi­caux en inven­tant le nouveau concept « il n’y a pas de désert » puisqu’il ne sert à rien d’avoir des méde­cins instal­lés, et qu’ il suffit d’une télé méde­cine avec quelques oiseaux rares en mini­bus.
Et au passage on oublie le « numé­rus clau­sus » puisqu’il y a la télé méde­cine et les oiseaux rares en mini­bus. Vive les start-up de la télé­mé­de­cine !! Ça c’est moderne !

(…)

Mais allons plus loin dans l’ana­lyse du « plan de déné­ga­tion Buzyn »
Face à cette inéga­lité d’ac­cès aux soins de cinq millions de français selon les esti­ma­tions du mois de juin 2017 du minis­tère de la santé, qui sont passés à dix à douze millions selon les nouvelles esti­ma­tions, Mme Buzyn déclenche un grand plan de 400 millions d’eu­ros pour construire en cinq ans 900 maisons de santé pluri profes­sion­nelles .
Tout d’abord il s’agit de construc­tion de locaux pour regrou­per les méde­cins et autres profes­sion­nels libé­raux là où ils sont déjà présents, s’ils le veulent bien, et pas d’im­plan­ter des struc­tures là où il y a « désert médi­cal » car Mr Philippe et Mme Buzyn sont oppo­sés à toute contrainte pour l’ins­tal­la­tion.
Effec­ti­ve­ment il est diffi­cile de contraindre les libé­raux et cela heurte l’es­prit libé­ral du véri­table rédac­teur du plan, M. Macron.
Mais est-il possible de compa­rer ces 400 millions d’eu­ros sur 5 ans desti­nés à répondre par un « grand plan » à une ques­tion concer­nant des millions de français avec les 750 millions d’eu­ros annuels consa­crés au rembour­se­ment de médi­ca­ments consi­dé­rés ( Source infor­ma­tions : Fonda­tion Natio­nale Médé­ric) comme sans effets théra­peu­tiques sur la mala­die d’Alz­hei­mer ? (…)
Les « déserts médi­caux » au total 650 millions pour cinq ans. Un grand plan ??
Mme Buzyn connait bien ce dossier puisqu’elle était au conseil d’ad­mi­nis­tra­tion de Novar­tis qui commer­cia­lise une des molé­cules les plus vendues pour la mala­die d’Alz­hei­mer .
Maisons de Santé pluri profes­sion­nelles ou centres de santé ?
Cons­truire des murs de maisons de santé ne résout pas le problème des déserts médi­caux.
Plusieurs villes en ont fait l’ex­pé­rience, pas de méde­cin candi­dat et ce malgré les avan­tages finan­ciers…
L’Ordre des méde­cins vient de publier le 12 octobre, comme par hasard, son atlas de la démo­gra­phie.  (…)  les chiffres sont démons­tra­tifs une dimi­nu­tion de 8000 à 10 000 méde­cins géné­ra­listes en dix ans et une augmen­ta­tion du sala­riat des méde­cins qui devient la première forme d’exer­cice devant le libé­ral… ça ne plait pas trop à l’Ordre !!
Voilà ce que Mme Buzyn et son maître Macron veulent igno­rer, consi­dé­rant peut-être que les sala­riés sont des fainéants ou qu’il n’y a sur terre qu’une belle réus­site « gagner beau­coup d’argent »…
(…)Les jeunes méde­cins veulent du sala­riat, veulent de la méde­cine d’équipe mais ne veulent plus de la multi­pli­ca­tion de tâches comp­tables , ne veulent pas passer leur temps devant un ordi­na­teur mais plutôt devant un malade ou avec leurs confrères pour se former pour ajus­ter leurs pratiques…
Ce n’est pas ce que propose l’ave­nant conven­tion­nel pour les Maisons de Santé Pluri profes­sion­nelles et les centres de santé, cet avenant est un cata­logue de pratiques bureau­cra­tiques.
(…)

https://www.youtube.com/watch?v=qCIsdHR1j9w


 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.