Ensem­ble86 et les canto­nales.

Pour que ces élec­tions soient un pas de plus vers la construc­tion de ce Front social et poli­tique contre la poli­tique néoli­bé­rale que nous voulons construire.

En mars 2015 auront lieu les élec­tions canto­nales pour renou­ve­ler le Conseil Géné­ral.

 

Un contexte poli­tique et social lourd de menaces

 

La poli­tique d’aus­té­rité pour­sui­vie par le gouver­ne­ment Hollande/Valls en France comme partout en Europe, consiste à réduire le coût du travail, de la protec­tion sociale, des services publics et des collec­ti­vi­tés terri­to­riales, à igno­rer les urgences écolo­giques notam­ment les causes et effets du chan­ge­ment clima­tique.

Pas un jour ne se passe sans que le gouver­ne­ment ne prône et ne mette en place une mesure contre les chômeurs et chômeuses, les sala­rié.es, les retraité.es, les familles. Pas un jour sans un renon­ce­ment aux mesures de protec­tion de l’en­vi­ron­ne­ment. Pas un jour sans quelque déci­sion prise par cette V° répu­blique monar­chique à bout de souffle, à la hâte et toujours dans le sens d’une régres­sion de nos reve­nus et de nos droits.

Impôts et taxes, dans leur évolu­tion actuelle, tournent le dos à toute idée de redis­tri­bu­tion des richesses.

Les collec­ti­vi­tés terri­to­riales se retrouvent dans une situa­tion de plus en plus diffi­cile, voire insou­te­nable, suite à la réduc­tion de 11 milliards de dota­tion prévue sur trois ans par le gouver­ne­ment, alors qu’elles assurent 70 % de l’in­ves­tis­se­ment local et jouent un rôle indis­pen­sable au service de la popu­la­tion, rôle accru en période de crise.

Les écono­mies ainsi réali­sées sur le dos de la popu­la­tion et de l’en­vi­ron­ne­ment ne servent pas à réduire une dette accu­mu­lée depuis 30 ans, et qui ne cesse d’aug­men­ter. À tel point que le paie­ment des inté­rêts est devenu le premier poste de dépense de l’État. La popu­la­tion est sommée de payer une dette dont l’ori­gine se trouve dans la multi­pli­ca­tion des réduc­tions voire exoné­ra­tions de coti­sa­tions et impôts pour les grandes entre­prises et les ménages aisés et les taux d’in­té­rêts exces­sifs pratiqués par les marchés finan­ciers.

Cette poli­tique d’aus­té­rité entraine une augmen­ta­tion du chômage, un accrois­se­ment de la souf­france de celles et ceux qui ont un emploi, la chute du niveau de vie de la popu­la­tion, un embal­le­ment de la crise écolo­gique.

Pour­tant de l’argent il y en a. L’autre effet de cette poli­tique dite de l’offre, c’est l’aug­men­ta­tion du nombre de million­naires. En 2014, les entre­prises du CAC vont redis­tri­buer à leurs action­naires 40 milliards d’eu­ros contre 37 en 2013. L’éva­sion fiscale dans les para­dis fiscaux est de l’ordre de 80 milliards. Le Pacte de Respon­sa­bi­lité donne aux grandes entre­prises au bas mot 50 milliards sans aucune contre­par­tie en terme d’em­ploi ou de contrôle de l’uti­li­sa­tion de l’argent public.

Une réforme terri­to­riale obscure et anti­dé­mo­cra­tique

 

En déci­dant de la créa­tion de 13 métro­poles, la fusion auto­ri­taire de régions pour en réduire le nombre à 13, dotées de compé­tences renfor­cées, la suppres­sion de dépar­te­ments et la trans­for­ma­tion d’autres, le gouver­ne­ment opère une réelle recen­tra­li­sa­tion, accom­pa­gnée d’un recul démo­cra­tique majeur.

La réduc­tion des compé­tences des Conseils Géné­raux n’ a pas encore été clari­fiée. Pour les cantons de France concer­nées par une métro­pole, les Conseils géné­raux sont appe­lés à dispa­raître, mais dans des délais et des condi­tions encore indé­fi­nis.

Le Conseil Géné­ral de la Vienne est aujourd’­hui opaque dans ses prises de déci­sion et dans sa gestion de l’argent public, marqué par un fonc­tion­ne­ment en baron­nies et réseaux d’in­fluences, loin du contrôle démo­cra­tique de la popu­la­tion et du bien commun.

Dans le même temps les Conseils Géné­raux sont porteurs de nombre de poli­tiques sociales : Assis­tantes sociales, verse­ment des allo­ca­tions de soli­da­rité (RSA, APA, PCH, …), place­ment et suivi des mineur-e-s étran­ger e s, poli­tiques en direc­tion de l’en­fance en danger, PMI…

 L’ab­sence d’in­for­ma­tion sur le péri­mètre des compé­tences du Conseil Géné­ral montre le peu de cas accordé par le gouver­ne­ment aux poli­tiques sociales. Il ne s’est même pas engagé à les main­te­nir.

 La réforme terri­to­riale vise avant tout à répondre aux impé­ra­tifs de la finance et de la concur­rence « libre et non faus­sée », le gouver­ne­ment a fait le choix de la présen­ter comme une démarche complexe et tech­nique ; en réalité, il orga­nise la mise en concur­rence des terri­toires et rompt avec les prin­cipes répu­bli­cains d’éga­lité et de soli­da­rité terri­to­riale.

 Les résul­tats sont prévi­sibles : les terri­toires « gagnants » de la lutte écono­mique décro­che­ront des autres, qui seront demain délais­sés ; les services publics locaux et l’in­ves­tis­se­ment public seront voués à une dispa­ri­tion progres­sive. Déjà, des coupes budgé­taires touchent en premier lieu les poli­tiques publiques de soli­da­ri­té…

 Ces élec­tions doivent s’ins­crire dans un mouve­ment beau­coup plus large de rejet de la réforme terri­to­riale.

 

Pour une réforme démo­cra­tique et égali­taire

 

Nous refu­sons que les collec­ti­vi­tés terri­to­riales soient placées dans l’obli­ga­tion de choi­sir entre la baisse des services publics ou la hausse des impôts locaux, solu­tions insup­por­tables pour un bon nombre de nos conci­toyen.nes.

Nous voulons enga­ger le débat dans tout le pays sur l’ave­nir de nos collec­ti­vi­tés terri­to­riales pour une poli­tique tour­née vers l’hu­main et l’en­vi­ron­ne­ment et non vers la finance.

 Lors de ces élec­tions canto­nales nous voulons porter les axes suivants :

Plus de démo­cra­tie :

 – renfor­ce­ment de la parti­ci­pa­tion des citoyen.nes aux déci­sions qui les concernent

– renfor­ce­ment de la parti­ci­pa­tion des élu.es aux déci­sions qui concernent les collec­ti­vi­tés qu’ils/elles repré­sentent.

– Enga­ger la discus­sion pour une autre réforme terri­to­riale

– Lorsque les missions sont décon­cen­trées, l’État doit rester garant de la cohé­sion et de la soli­da­rité natio­nales

– Réfor­mer en profon­deur le finan­ce­ment des collec­ti­vi­tés en mettant en chan­tier une réforme de la fisca­lité

– Main­te­nir la clause de compé­tence géné­rale à chaque collec­ti­vité terri­to­riale, seule garan­tie de la liberté de choix des projets locaux.

– garan­tie de main­tient des emplois d’agents terri­to­riaux.

 – Un autre mode d’élec­tion, pour les dépar­te­men­tales comme pour les élec­tions natio­nales

– élec­tions à la propor­tion­nelle inté­grale, non cumul des mandats, respect de la a mixité sociale et de la parité

 – possi­bi­lité de remettre en jeu le mandat des élu .es

– une poli­tique éner­gé­tique et alimen­taire relo­ca­li­sée

afin de recréer des lieux de produc­tion de proxi­mité, d’évi­ter les trans­ports polluants, de créer des emplois tout en se libé­rant du poids des lobbies.

– prendre en compte la diver­sité de notre dépar­te­ment : tertiaire, indus­trie, agri­cul­ture.

– privi­lé­gier les trans­ports en commun (TER, bus) et les trans­ports doux contre le tout voiture et la LGV.

 

Le temps presse

 

Le gouver­ne­ment Hollande/Valls nous enfonce chaque jour un peu plus dans la crise. La droite se refait une santé et se prépare à reprendre tous les pouvoirs. L’ex­trême droite capi­ta­lise l’exas­pé­ra­tion contre la caste poli­tique en camou­flant les problèmes sociaux derrière des problèmes soit disant de race ou de nation. Elle se pose en alter­na­tive de gouver­ne­ment crédible face à la poli­tique libé­rale.

Ces élec­tions canto­nales doivent marquer autant le rejet d’un retour des poli­tiques de droite et des théma­tiques de l’ex­trême droite qu’une censure de la poli­tique gouver­ne­men­tale d’aus­té­rité. Elles sont une échéance dans la construc­tion d’un front pour regrou­per toutes celles et tous ceux, qu’ils et elles militent dans un parti, une asso­cia­tion, un syndi­cat ou qui ne sont pas encar­tée.es, qui veulent s’op­po­ser à la poli­tique d’aus­té­rité du gouver­ne­ment, sur la base d’un rejet de la réforme terri­to­riale, de l’ou­ver­ture d’un débat démo­cra­tique sur le sujet, et sur le rejet clair des poli­tiques d’aus­té­rité gouver­ne­men­tales.

L’aus­té­rité nour­rit le discré­dit du poli­tique, accen­tue la crise sociale et écolo­gique, met en danger la démo­cra­tie. Il y a urgence à affron­ter la domi­na­tion de la finance, à prendre l’argent là où il est et à le redis­tri­buer pour satis­faire les besoins et les aspi­ra­tions du plus grand nombre.

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