Europe connexion : au cÅ“ur du lobbying, aux dépends de la santé et de la vie

Une mise en scène vrai­ment très origi­nale et un propos aussi perti­nent que percu­tant. A ne pas rater !

Europe connexion

d’Alexan­dra Badea, mise en scène de Matthieu Roy – Compa­gnie du Veilleur

Mardi 6, mercredi 7 et jeudi 8 mars 2018 à 15h et 21h à l’Es­pace Mendès France, Poitiers
Plein tarif : 6,50 € / Tarif réduit : 3,50 €​

« Tu aurais pu mettre ton intel­li­gence dans des causes plus nobles, tu aurais pu faire de la recherche, tu aurais pu écrire des bouquins, tu aurais pu éclai­rer le monde, mais tout ça ne t’au­rait pas donné tout ce pouvoir. Tu veux conduire. Tu veux conduire le monde par procu­ra­tion. Tu aimes être le cerveau pervers de la machine qui tourne. Ce n’est pas que l’argent, c’est la soif de puis­sance. Tu veux être dans la loge des plus grands. »

Alexan­dra Badea nous fait entendre la pensée inté­rieure d’un homme – prêt à tout pour satis­faire son ambi­tion person­nelle. Si nous ne connais­sons pas son prénom, nous savons qu’il occupe aujourd’­hui un poste clé dans la société euro­péenne : lobbyiste. Après avoir été assis­tant parle­men­taire auprès d’une dépu­tée « commis­sion envi­ron­ne­ment santé publique et sécu­rité alimen­taire », cet énarque change de camp et réus­sit à inté­grer l’un des plus gros lobbies de ce marché juteux, ayant fait en sorte de bloquer une loi qui ne leur était pas favo­rable. Notre homme n’aura plus le choix de faire machine arrière. Il fait désor­mais partie inté­grante d’un système qu’il doit servir de son mieux pour les inté­rêts de son entre­prise, quitte à mettre en danger la vie d’au­trui, sa propre santé mentale et sa vie fami­liale. En partant d’un fait réel de notre société – les lobbies et leur poids dans les déci­sions prises au Parle­ment Euro­péen – cette auteure nous propose une expé­rience théâ­trale forte : dix séquences s’en­chaînent dans lesquelles la voix inté­rieure de cet homme nous prend à parti, sous la forme du pronom « tu ».

Dans la conti­nuité du travail engagé avec l’en­semble artis­tique de la Cie du Veilleur depuis 2008, je souhaite déve­lop­per un dispo­si­tif immer­sif qui placera les spec­ta­teurs au cœur de l’in­trigue. Ils seront invi­tés à s’ins­tal­ler dans un dispo­si­tif bi-fron­tal dont la scéno­gra­phie les plon­gera dans le luxe et l’ano­ny­mat d’un grand hôtel inter­na­tio­nal. Équipé d’un casque audio, chaque spec­ta­teur emprun­tera le point de vue du lobbyiste : il se retrou­vera à sa place, embarqué dans un voyage immo­bile à travers diffé­rents espaces sonores.

Europe connexion nous invite à réflé­chir sur nos enga­ge­ments de vie les plus intimes : pourquoi et comment avons-nous choisi le métier que nous exerçons plutôt qu’un autre ?

Jusqu’où sommes-nous prêt à aller pour réus­sir ?

Quels sont les éléments de la réus­site ?

À quels sacri­fices pouvons-nous consen­tir ?

À l’heure où scien­ti­fiques, intel­lec­tuels et poli­tiques, tirent la sonnette d’alarme pour endi­guer les effets irré­ver­sibles d’un capi­ta­lisme sauvage pour la survie de notre espèce sur terre, le théâtre demeure un lieu idéal pour mesu­rer la portée de nos actions person­nelles sur la collec­ti­vité.

Avec comme objec­tif partagé, le titre de l’œuvre de Naomi Klein : Tout peut chan­ger.

Matthieu Roy, mars 2016.

Presse

« Chambre d’hô­tel de grande chaîne inter­na­tio­nale ou canapé de lounge, la triste comé­die qui s’y joue entend ampli­fier les sourdes menées d’af­fai­ristes mus par d’in­di­cibles visées qu’Eu­rope Connexion met en lumière sur un plateau d’argent. » Libé­ra­tion, 3 février 2017 « Pour écou­ter les pensées du jeune requin, la trou­vaille du metteur en scène, Matthieu Roy, consiste à nous faire suivre le spec­tacle durant 1h10 avec des écou­teurs. Le résul­tat est aussi intense que ce décor luxueux de suite de palace est glacial. » Le Canard Enchaîné, 1 février 2017

« Le ton est donné de la nouvelle pièce d’Alexan­dra Badea, Europe connexion, créée par Matthieu Roy en octobre 2016 au Taipei Arts Festi­val, avec des comé­diens français et taïwa­nais, dans un dispo­si­tif qui met au jour une plon­gée terri­fiante dans l’Eu­rope tech­no­cra­tique. » L’Hu­ma­nité, 30 janvier 2017 « Le titre s’im­pose comme dans le film de Jacques Becker avec Simone Signo­ret, Casque d’Or. Rien à voir cepen­dant avec une comé­dienne blonde comme les blés. Il n’y en a pas. Simple­ment, le port du casque est obli­ga­toire et donne une saveur singu­lière à la pièce d’Alexan­dra Badea. » Le Figaro, 18 janvier 2017

« Certes inscrit dans une réalité tout à fait contem­po­raine, quoti­dienne même, la fiction à l’oeuvre dans ce théâtre-là n’est ni docu­men­taire ni jour­na­lis­tique. Plus que les rouages méca­niques d’un système bien huilé, c’est la chair à vif, mâchée, broyée, qui est ici expo­sée. » Hervé Pons, Les Inrocks

« Dans sa forme, Europe Connexion est nova­trice. La pièce est jouée en quadri fron­tale. La scène au centre repré­sente l’in­té­rieur d’un grand hôtel inter­na­tio­nal. Là où le lobbyiste, ancien assis­tant parle­men­taire va mener une campagne pour favo­ri­ser l’émer­gence d’un labo­ra­toire en trafiquant à son avan­tage les données d’une étude sur les pesti­cides. Le public est disposé dans quatre gradins, très proches des comé­diens. Il est immergé dans la pensée du lobbyiste grâce à un casque qui lui permet de suivre l’ac­tion. Le français et le manda­rin se chevauchent. Les deux langues sont mixées en direct avec de la musique et un envi­ron­ne­ment sonore très travaillé. » Scene­web.fr

« Voilà un dispo­si­tif tech­nique très élaboré : chaque spec­ta­teur porte un casque qui lui permet d’en­tendre des person­nages absents de la scène ou encore la voix inté­rieure du person­nage prin­ci­pal. De plus, le spec­tacle est franco-taiwa­nais et des comé­diens taiwa­nais y parlent leur langue dont nous enten­dons la traduc­tion. C’est sophis­tiqué, astu­cieux et juste. Dans le texte d’Alexan­dra Badea, un homme commence comme atta­ché parle­men­taire, mais, très ambi­tieux, devient lobbyiste en s’ap­pro­chant des indus­tries agroa­li­men­taires inter­na­tio­nales. Il se pose parfois des ques­tions, quand certains produits qu’il promeut font des morts. Il est tout près du burn-out, mais sa femme ne cesse de lui répé­ter : « c’est pour nous que tu fais ça », et il conti­nue à son poste euro­péen très impor­tant… Une belle mise en scène de Matthieu Roy, rigou­reuse et fine­ment choré­gra­phiée. » Télé­rama

« Europe Connexion est un spec­tacle néces­saire, ouvrant les yeux sur une part occul­tée de notre réalité mondiale, dont nous sommes pour­tant les premiers sacri­fiés. » Théâtre Actu

« Alexan­dra Badea : la pour­suite d’une œuvre exem­plaire (…) Depuis la publi­ca­tion en 2009 de ses premiers textes par l’Arche, Alexan­dra Badea témoigne d’une grande conti­nuité dans une écri­ture poli­tique, rigou­reuse et inven­tive. Elle le prouve une nouvelle fois avec Europe connexion, mis en scène à Théâtre ouvert par Matthieu Roy, dans un spec­tacle franco-taïwa­nais. » Monique Le Roux, En atten­dant Nadeau

« Première de la pièce de théâtre d’Alexan­dra Badea, à Théâtre Ouvert, en présence de Robin Renucci, copro­duc­teur du spec­tacle. Le titre s’im­pose comme dans le film de Jacques Becker avec Simone Signo­ret, Casque d’Or. Rien à voir cepen­dant avec une comé­dienne blonde comme les blés. Il n’y en a pas. Simple­ment, le port du casque est obli­ga­toire et donne une saveur singu­lière à la pièce d’Alexan­dra Badea, Europe Connexion, mise en scène par Matthieu Roy, de la Compa­gnie du Veilleur. L’ex­pé­rience se joue à Théâtre Ouvert. » Le Figaro

« Quand le théâtre dénonce les lobbies de l’in­dus­trie agroa­li­men­taire. Une pièce d’Alexan­dra Badea, mise en scène par Matthieu Roy, décrit les manœuvres d’in­dus­triels pour faire pres­sion sur les élus euro­péens. Glaçant ! » B. Escha­passe, Le Point

Infor­ma­tions

Équipe artis­tique

Mise en scène : Matthieu Roy – Cie du Veilleur
Traduc­trice, inter­prète et drama­turge : Ling-chih Chow
Scéno­gra­phie : Gaspard Pinta
Réali­sa­tion sonore : Mathilde Billaud assis­tée de Damien Pécourt
Lumière : Manuel Desfeux
Costumes : Noémie Edel assis­tée de Anaé Barthé­lémy
Assis­tante à la mise en scène : Victo­ria Duha­mel
Recherche et déve­lop­pe­ment : Alban Guille­mot
Dessins tech­niques : Antoine Terrasse
Régie géné­rale & lumière : Eric Corlay
Régie son : David Geffard ou Mathilde Billaud

Distri­bu­tion franco-taiwa­naise

Brice Carrois
Hélène Cheval­lier
Wei-Lien Wang
Yilin Yang
Chih-Wei Tseng

Produc­tion

Les Tréteaux de France – Centre drama­tique natio­nal
Compa­gnie du Veilleur
The Party Thea­ter Group
Copro­duc­tion Théâtre Ouvert – Centre natio­nal des drama­tur­gies contem­po­raines, Théâtre du Nord – CDN Lille Tour­coing Nord-Pas-de-Calais, Théâtre de Saint-Quen­tin-en-Yvelines – Scène natio­nale, Théâtre Jean Lurçat – Scène natio­nale d’Au­bus­son. Avec le soutien du Taipei Arts Festi­val, de l’Ins­ti­tut Français, de la Région Aqui­taine-Limou­sin-Poitou-Charentes, du Bureau Français à Taïwan, du Centre Cultu­rel de Taiwan à Paris, de l’Uni­ver­sité de Poitiers. Le spec­tacle est créé du 10 au 16 octobre 2016 au Taipei Art Festi­val et le 10 janvier 2017 au Théâtre Jean Lurçat – Scène Natio­nale d’Au­bus­son.

Matthieu Roy
Diplômé de l’école Supé­rieure d’Art Drama­tique du Théâtre Natio­nal de Stras­bourg (TNS), Matthieu Roy fonde la Cie du Veilleur à Poitiers en 2007. Asso­cié
à la Comé­die de Reims et à la Maison du Comé­dien Maria Casares, il créé L’amour conju­gal d’après le roman d’Al­berto Mora­via et Histoire d’amour (derniers chapitres) de Jean-Luc Lagarce.
Dès 2009, il engage un compa­gnon­nage avec l’au­teur français Chris­tophe Pellet dont il crée La confé­rence (2010), Qui a peur du loup ? (2011) et Un doux renie­ment (2012). En 2011, il commande une pièce à Mariette Navarro – Prodi­ges® – créée au Théâtre de Thouars en 2012. En 2013, Matthieu Roy engage le projet artis­tique Visage(s) de notre jeunesse : un trip­tyque autour des figures de l’ado­les­cence. Le premier opus Même les cheva­liers tombent dans l’ou­bli, commande d’écri­ture du Conseil géné­ral de la Seine-Saint-Denis à l’au­teur togo­lais Gustave Akakpo, a été créé au prin­temps 2013. En 2014, le deuxième opus Martyr de Marius von Mayen­burg, est créé. Enfin, en 2015, il créé Days of nothing de Fabrice Melquiot – dernier volet du trip­tyque. Par ailleurs, Matthieu Roy a mis en scène le conteur Yannick Jaulin dans Comment vider la mer avec une cuillère créé en 2015. L’Opéra de Rouen et l’En­semble Inter-contem­po­rain à Paris lui commandent la mise en espace de Pinoc­chio, spec­tacle musi­cal composé par Lucia Ronchetti, créé en 2017 à l’Opéra de Rouen. En 2016, à l’in­vi­ta­tion du Taipei Art Festi­val, il crée Europe connexion d’Alexan­dra Badea. Son dernier spec­tacle, Un Pays dans le ciel (2017), est une commande de Matthieu Roy et du Théâtre de la Poudre­rie à Aiat Fayez, suite à une rési­dence de l’au­teur à l’OFPRA – Office Français de Protec­tion des Réfu­giés et Apatrides. Aujourd’­hui, La Cie du Veilleur est une compa­gnie à rayon­ne­ment natio­nal et inter­na­tio­nal et Matthieu Roy est artiste asso­cié à la Scène natio­nale d’Au­bus­son et au Théâtre de Saint-Quen­tin- en-Yvelines, scène natio­nale.Depuis janvier 2017, il co-dirige avec Johanna Silber­stein La Maison Maria Casa­rès où il déve­loppe un site poly­cul­tu­rel ouvert au rythme des saisons.

Program­ma­tion

Saison 2017 –2018 Lun. 26 et Mar 27 février – SAINTES Gallia Théâtre
Jeu. 1er et ven. 2 mars – BRESSUIRE Scènes de terri­toires

Du mar. 6 au jeu 8 mars – POITIERS Espace Mendès France
Mer. 14 et jeu. 15 mars – RUNGIS Théâtre
Du mer. 21 au ven. 23 mars – MULHOUSE La Fila­ture, Scène natio­nale
Du mar. 27 au ven. 30 mars – BORDEAUX TNBA
Du mar. 3 au ven. 6 avril – BORDEAUX TNBA
Du mer. 11 au ven.13 avril – BAYONNE Scène natio­nale
Du mar. 17 au jeu.19 avril – EVREUX Le Tangram Scène natio­nale
Lun 23 & mar. 24 avril – LA ROCHELLE La Cour­sive
Jeu. 26 & ven. 27 avril – LONS Scène du jura, Scène natio­nale

 

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