François Ruffin: « Mélen­chon à 19,5 %, un trem­plin pour demain ». Contri­bu­tion au débat.

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« 19,5 %, c’est excellent. Hourra au candi­dat. Bravo à son équipe. Désor­mais, nous sommes la gauche !

« Pas « la gauche de la gauche », pas « la gauche radi­cale », encore moins « l’ex­trême gauche », « la gauche » tout court, toute simple, simple­ment parce que nous n’avons pas dérivé sur le radeau des naufra­gés de la pensée, entraîné par les seuls courants du marché, de la mondia­li­sa­tion, du confor­misme.

« Je l’écri­vais par avance, la semaine dernière :

« Notre gauche à 15, 16, 17 %, c’est déjà énorme. C’est déjà plus que, avouons-le, je ne croyais, je n’es­pé­rais. Quoi qu’il advienne, second tour ou pas, troi­sième place ou pas, Jean-Luc Mélen­chon a remis notre gauche debout, sur les rails, prête à affron­ter les puis­sances d’argent, l’Eu­rope des marchands, plaçant en son cœur l’en­vi­ron­ne­ment. Et nous voilà main­te­nant, grâce à lui, qui pouvons causer d’égal à égal, sans bais­ser les yeux, sans honte de notre assise, de notre légi­ti­mité,  qui pouvons parler d’égal à égal avec l’ex­trême droite de Madame Le Pen, avec la droite extrême de Monsieur Fillon, avec la droite souriante de Monsieur Macron, et même toiser un peu (pas trop, pas de péché d’or­gueil) la gauche socia­liste de Benoît Hamon.

Quelle remon­tada, comme on dit au Barça ! »

Main­te­nant, il ne faut pas s’ar­rê­ter là.
Jean-Luc Mélen­chon n’a cessé de le répé­ter : « Je fais ma part du travail, faites la vôtre ! »
Alors, dès demain matin, sur le métier il faut remettre notre ouvrage.
Au boulot !, nous devons entre­te­nir l’élan.
Ce résul­tat doit nous servir de trem­plin.
Il suffit que nous donnions aux nôtres envie de voter, il suffit que nous les mettions en appé­tit avec un avant-goût d’es­pé­rance, et mathé­ma­tique­ment, absten­tion aidant, nos scores grim­pe­ront aux légis­la­tives. Nous pouvons, dès juin, rempor­ter un paquet de victoires. Et peut-être même peser, pour de bon, dans la future assem­blée…

Mais pour ça, il faut que, dès main­te­nant, dès ce soir, on en soit convaincu : 19,5 %, c’est vrai­ment excellent. Des sourires, et pas de larmes !
Evidem­ment, on aurait préféré qu’ap­pa­raissent sur l’écran d’autres tronches que Macron et Le Pen, avec l’ex-banquier d’af­faires comme probable président. Mais 19,5 %, ça reste excellent.
C’est un trem­plin, à nous de sauter. Sauter de joie, d’abord. Faut qu’on rie, faut qu’on danse, parce qu’on n’en­traî­nera pas le peuple derrière nous avec des mines sinistres d’éter­nels vain­cus, avec la liste de toutes les cala­mi­tés à venir.

*

(…) mon senti­ment quant à la conquête, direc­te­ment, du pouvoir suprême, alors que nous ne dispo­sons quasi­ment d’au­cun « bastion » : pour­rait-on vrai­ment « diri­ger » ? Je renver­rais, là, à mon entre­tien avec Anto­nio Gram­sci : (…)  »

Suit un entre­tien imagi­naire avec le révo­lu­tion­naire et théo­ri­cien italien, Gram­sci, mort dans geôles de Musso­lini; puis les propo­si­tions de Ruffin quant à la place actuelle de intel­lec­tuels.

 

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