Gilets jaunes et gauche radi­cale : socio­lo­gie poli­tique d’une mésen­tente

Un texte de Pierre Odin, socio­logue et mili­tant anti­ca­pi­ta­liste, initia­le­ment publié sur web86 et repu­blié ici avec l’au­to­ri­sa­tion de l’au­teur.

La situa­tion est passa­ble­ment inédite : rien qu’à Poitiers, on a connu plusieurs mobi­li­sa­tions impor­tantes depuis le début de l’an­née. La première en réac­tion à l’ex­pul­sion de la Maison héber­geant des mineurs non-accom­pa­gnés – avec un grand nombre d’étu­diant.e.s et de mili­tant.e.s asso­cia­tifs en soutien aux migrants. Les deux suivantes ont été des mobi­li­sa­tions syndi­cales « tradi­tion­nelles » – l’une inter­pro­fes­sion­nelle et l’autre des person­nels de l’édu­ca­tion natio­nale – et, enfin, celle des gilets jaunes. Cela donne un aperçu à la fois de la diver­sité des terrains de luttes et des acteurs enga­gés, mais aussi de la disper­sion des forces dans l’es­pace local des mobi­li­sa­tions, donnant à voir un échan­tillon repré­sen­ta­tif de ce qui se produit au niveau natio­nal. A bien y regar­der, c’est proba­ble­ment le mouve­ment des gilets jaunes qui a le plus surpris : par son ampleur, sa déter­mi­na­tion et son appa­rente spon­ta­néité. Aussi parce que ce mouve­ment se compose des personnes qui restaient complè­te­ment exté­rieures aux autres mobi­li­sa­tions qui se sont déroulé jusque-là. Les mili­tantes et mili­tants des orga­ni­sa­tions de gauche – toutes tendances confon­dues – en sont quasi­ment absents. Dans le même temps, l’ac­cé­lé­ra­tion du mouve­ment et la désta­bi­li­sa­tion mani­feste du pouvoir laisse entre­voir une oppor­tu­nité unique d’une lutte victo­rieuse. Cette contri­bu­tion se propose, à partir d’ob­ser­va­tions locales et d’in­for­ma­tions recueillie sur la situa­tion natio­nale, de four­nir quelques réflexions socio­lo­giques et poli­tiques sur la séquence de mobi­li­sa­tions en cours.

Regain de tension dans la France « péri­phé­rique »

Le nombre impor­tant de mani­fes­tant.e.s et d’ac­tions de blocages mises en place sur les prin­ci­paux axes de circu­la­tion, opérant un véri­table maillage du terri­toire, place d’em­blée le mouve­ment dans une situa­tion de force – rela­tive, mais réelle – vis-à-vis des auto­ri­tés poli­tiques. Avec plus de 250 000 mani­fes­tant.e.s à travers la France lors de la première jour­née d’ac­tion du 17 novembre, il s’agit de la plus forte mobi­li­sa­tion depuis la fin du mouve­ment contre la loi travail au prin­temps 2016. A l’in­verse des mobi­li­sa­tions contre la loi travail, on se rend compte que les mili­tantes et les mili­tants poli­tiques de gauche ont été bien moins présents, de même que les syndi­cats dont les effec­tifs sont davan­tage stables. Alors que les partis poli­tiques sont souvent les seules orga­ni­sa­tions à accé­der à la visi­bi­lité média­tique suffi­sante pour faire entendre une voix anti­li­bé­rale ou anti­ca­pi­ta­liste et soute­nir la protes­ta­tion les rares à l’avoir fait – comme la France Insou­mise de Jean-Luc Mélen­chon et François Ruffin ou le NPA d’Oli­vier Besan­ce­not – ont d’abord été très loin de faire l’una­ni­mité. Dans les régions, peu d’ini­tia­tives unitaires semblent parve­nir à opérer une jonc­tion durable – quand bien même les initia­tives allant dans ce sens à Paris, en Loire-Atlan­tique, ou encore à Toulouse permettent de se montrer davan­tage opti­mistes.

Il faut avoir l’hon­nê­teté de le dire : c’est l’en­semble des forces de la gauche radi­cale (poli­tique et syndi­cale) qui s’est retrou­vée mal à l’aise face à cette mobi­li­sa­tion. La première réac­tion de nombreuses orga­ni­sa­tions de gauche a été de dres­ser un cordon de sécu­rité avec une mobi­li­sa­tion dont les into­na­tions n’étaient pas sans rappe­ler le « Jour de colère » phago­cyté par l’ex­trême-droite confu­sion­niste et les grou­pus­cules iden­ti­taires. Cette réac­tion, compré­hen­sible dans une période marquée par la pres­sion idéo­lo­gique omni­pré­sente de l’ex­trême-droite a parti­cipé à rendre invi­sible et à silen­cier le débat interne aux orga­ni­sa­tions face à la montée des gilets jaunes, ce qui est regret­table. Pire, elle témoigne proba­ble­ment d’un réflexe d’au­to­con­ser­va­tion : se sachant numé­rique­ment faibles et peu implan­tées, les orga­ni­sa­tions poli­tiques et syndi­cales ont tardé à prendre la mesure de ce qui était en train de jouer. Ce retard est symp­to­ma­tique non seule­ment du manque d’at­trac­ti­vité des orga­ni­sa­tions à la gauche de la gauche, mais égale­ment de leurs diffi­cul­tés à conser­ver des mili­tants de terrain, dans une période marquée par la droi­ti­sa­tion globale du champ poli­tique et par une pous­sée élec­to­rale de l’ex­trême-droite.

Effets de contrastes, effets de de distinc­tion

Le jeu d’iden­ti­fi­ca­tions sociales contra­dic­toires qui s’ex­prime au sein de cette conjonc­ture, large­ment alimenté par la construc­tion média­tique d’une France « scin­dées en deux » entre classes moyennes intel­lec­tuelles urbaines « progres­sistes » et classes popu­laires rurales majo­ri­tai­re­ment réac­tion­naires, a favo­risé des effets de distinc­tion sociale sous prétexte de cohé­rence idéo­lo­gique. Quelques obser­va­tions simples quant à ces premiers jours de mobi­li­sa­tions permettent, à ce titre, de dépas­sion­ner en partie le débat. Au sein du cycle de protes­ta­tion entamé ces dernières années, l’oc­cu­pa­tion est (re)devenu un point central du réper­toire contes­ta­taire dans l’es­pace public, aux côté des cortèges mani­fes­tants et des grèves. Les formes de protes­ta­tion appa­raissent comme rela­ti­ve­ment stables dans le temps, même si ces pratiques varient et se déplacent en fonc­tion du profil social de celles et ceux qui contestent. Pour le dire : vite, ce n’est pas tant les formes de la lutte qui changent que le regard porté sur elles en fonc­tion du profil socio­lo­gique des parti­ci­pant.e.s, et de la présence ou non d’or­ga­ni­sa­tions qui agissent comme des signaux posi­tifs ou néga­tifs.

Si les mouve­ments sociaux boule­versent le cours ordi­naire des choses, les routines sociales ne s’éva­porent pas par magie, les façons de penser le monde social non plus : les occu­pant.e.s de Nuit Debout ou ceux-celles des univer­si­tés ont déjà tenté d’amé­na­ger un espace de discus­sion poli­tique alter­na­tive à la démo­cra­tie repré­sen­ta­tive, sans parve­nir à agré­ger diffé­rents secteurs sociaux et sans parve­nir à faire pres­sion sur le patro­nat ou les déci­deurs publics. Dans les occu­pa­tions des axes de commu­ni­ca­tion aux abords des centres commer­ciaux, on retrouve plutôt des classes moyennes et popu­laires rurales qui se rendent dispo­nibles pour cette forme de protes­ta­tion, entre autres choses parce qu’ils et elles habitent parfois à plusieurs dizaines de kilo­mètres les un.e.s des autres, et qu’ils-elles sont habi­tués à fréquen­ter ces lieux dans le cadre de leur trajets profes­sion­nels mais ou dans le cadre de leur loisir. Toutes ces mobi­li­sa­tions ont en commun d’ins­crire leur protes­ta­tion dans un moment parti­cu­lier, en dehors du travail, essayant de souli­gner l’écart entre ce qui est mis en place dans le cadre de leur propre mouve­ment et ce qu’ils se figurent des mobi­li­sa­tions tradi­tion­nelles.

Tout ce qui bouge est rouge ?

Reste la ques­tion de la façon dont les rapports de force poli­tiques déter­minent en partie la trajec­toire des mobi­li­sa­tions. Au-delà du « déga­gisme » qui s’ex­prime à l’égard d’Em­ma­nuel Macron et du gouver­ne­ment, un grand nombre de parti­ci­pant-e-s du mouve­ment des gilets jeunes oscil­lent entre des discours anti­ca­pi­ta­listes à l’égard de la poli­tique menée, et des discours auto­ri­taires voire racistes, tout en se décla­rant formel­le­ment « apoli­tiques ». Sur le terrain, il est clair que la présence de respon­sables poli­tiques de droite et d’ex­trême-droite les actes et les paroles racistes qui ont été rappor­tées ne sont guère enga­geant. Rappor­tées à l’am­pleur de la mobi­li­sa­tion, il demeure pour­tant diffi­cile de savoir s’ils témoignent d’une emprise réelle de la droite et de l’ex­trême-droite. A Poitiers par exemple, les mili­tants du Rassem­ble­ment Natio­nal qui avaient un temps envi­sagé des rassem­ble­ments se gardent le plus souvent d’ap­pa­raître à visage décou­vert. Dans tous les cas, les discus­sions menées débordent large­ment la ques­tion du prix de l’es­sence qui avait servi de démar­reur aux mouve­ments : on discute, pêle-mêle, au sujet de la cherté de la vie, mais aussi de la justesse de l’im­pôt et de l’injus­tice des taxes, des insti­tu­tions poli­tiques – avec, souvent, une foca­li­sa­tion sur le « train de vie » des élites poli­tiques ou écono­miques et leur décon­nexion avec les condi­tions de vie de la majo­rité de la popu­la­tion.

La pire des choses serait proba­ble­ment de consi­dé­rer le posi­tion­ne­ment des gilets jaunes – exté­rieur au mouve­ment ouvrier orga­nisé – comme irra­tion­nel ou inco­hé­rent au prétexte de leur dissem­blance avec le langage de la gauche radi­cale. On le sait : l’adhé­sion partielle à l’idéo­lo­gie raciste et auto­ri­taire du Rassem­ble­ment Natio­nal fonc­tionne avec des raccour­cis qui font le lien entre le vécu social et les espé­rances poli­tiques. Elle mobi­lise égale­ment une forme de comba­ti­vité qui s’ex­prime, de façon indis­tincte, en tenant la dragée haute aux adver­saires poli­tiques de la droite natio­na­liste (les partis qui gouvernent, les mili­tants de gauche) ou sociaux (les élites écono­miques et intel­lec­tuelles, les immi­grés et les mino­ri­tés). Seule­ment, dans le temps accé­léré de la mobi­li­sa­tion, dans un contexte de crise poli­tique et insti­tu­tion­nelle du libé­ra­lisme, ces arti­cu­la­tions poli­tiques peuvent faire l’objet de retour­ne­ment, pour peu que les anti­ca­pi­ta­listes mettent à profit ces contra­dic­tions pour emboî­ter le pas de la mobi­li­sa­tion en cours et propo­ser leurs mots d’ordre et leur programme.

En contre-point, il s’agit aussi de voir que des formes de radi­ca­li­sa­tion gagnent progres­si­ve­ment les contes­ta­taires à mesure que des personnes qui ne s’étaient jamais mobi­lisé font l’ex­pé­rience de la répres­sion de la part des forces de l’ordre. Si les réac­tions oscil­lent là encore entre des mani­fes­ta­tions d’hos­ti­lité et un soutien tacite à l’en­ca­dre­ment poli­cier, il appa­raît que la répres­sion des mili­tants en sensible augmen­ta­tion sous les quinquen­nats Sarkozy et Hollande présente un certain conti­nuum qui ne se limite pas aux mili­tant.e.s du mouve­ment syndi­cal et étudiant, aux ZAD ou aux habi­tant.e.s des quar­tiers popu­laires. Si le front contre l’en­nemi commun est encore insuf­fi­sant pour réali­ser la jonc­tion entre des secteurs méfiants les uns vis-à-vis des autres, c’est bien un cycle de contes­ta­tion qui se dessine et c’est avec ces coor­don­nées que les anti­ca­pi­ta­listes doivent aujourd’­hui compo­ser. Les secteurs offen­sifs du mouve­ment social – les mili­tant.e.s auto­nomes du « cortège de tête » et du « black block » – l’ont rapi­de­ment compris et sont passés à l’ac­tion dans les affron­te­ments pari­siens de samedi. On peut avoir des désac­cords avec cette stra­té­gie émeu­tière, mais il faut recon­naître qu’il y en a une.

Il faut, par consé­quent, prendre au sérieux ces diffé­rentes évolu­tions poli­tiques, sociales et cultu­relles, la diver­sité d’ex­pé­riences qu’elles recouvrent, et s’abs­te­nir de rabattre trop hâti­ve­ment ces compor­te­ments sur des caté­go­ries idéo­lo­giques qui sont celles des mouve­ments anti­ca­pi­ta­listes. D’abord parce que ces caté­go­ries sont pour le moment étran­gères à une grande partie de la popu­la­tion que la gauche radi­cale entend repré­sen­ter et défendre, mais aussi parce que ces caté­go­ries sont issues de clivages incom­pré­hen­sibles pour des personnes qui sont déjà en mouve­ment et qu’elles les perçoivent comme des freins pour l’ac­tion collec­tive. La socio­gra­phie des contes­ta­taires, qui allie des frac­tions paupé­ri­sées des classes popu­laires actives ou retrai­tées avec le petit patro­nat des travailleurs indé­pen­dants brouille les repères d’un socle sala­rial que les syndi­cats voudraient voir rassem­blé rajou­tant ici à la confu­sion. Dans la Vienne, l’ab­sence de jonc­tion entre le rassem­ble­ment orga­nisé par la CGT le 1er décembre et la mani­fes­ta­tion des gilets jaunes témoigne de cet entre-deux incon­for­table. De fait, hormis quelques mili­tant.e.s de Soli­diaires, de LO et du NPA et la présence de liber­taires (CNT, OCL ou auto­nomes), la gauche poli­tique et syndi­cale est large­ment absente des défi­lés orga­ni­sés par les gilets jaunes.

Vers un front unique contre la vie chère ?

S’ils venaient à se coali­ser avec dans un vaste mouve­ment de coali­tion contre la cherté de la vie (ce qui agite aujourd’­hui des orga­ni­sa­tions comme Soli­daires ou certains pans de la CGT), il est probable que le lien qui unirait entre eux ces diffé­rents groupes sociaux dans l’arène de la contes­ta­tion, sans rele­ver du « hasard » ou du « malen­tendu », repose sur une incer­ti­tude quant à la fina­lité réelle de la mobi­li­sa­tion et aux objec­tifs. Il revient aux orga­ni­sa­tions syndi­cales et aux partis poli­tiques de rele­ver le pari que recouvre cette incer­ti­tude et de faire leurs preuves, de convaincre les diffé­rents segments de la popu­la­tion qui se mobi­lisent de le faire ensemble, et de démon­trer dans la pratique que les tradi­tions dont ils se réclament sont encore utiles pour produire des soli­da­ri­tés et pour appor­ter des solu­tions poli­tiques. Là encore, la crainte de la récu­pé­ra­tion est le symp­tôme d’une mésen­tente qui était déjà percep­tible au sein des mouve­ments précé­dents – le philo­sophe marxiste Daniel Bensaïd parlait alors de la peur d’ « étati­sa­tion du social » asso­ciée à la figure des partis. Au final, l’in­té­rêt des orga­ni­sa­tions poli­tiques réside préci­sé­ment dans le fait de créer du lien entre ces diffé­rents profils sociaux et de se poser en acteurs stra­té­giques sur un temps plus long que celui des mouve­ments sociaux – celui de la prise du pouvoir, y compris « en dehors » d’une situa­tion révo­lu­tion­naire. Seule­ment, cette pers­pec­tive n’est accep­table pour les parti­ci­pants aux mobi­li­sa­tions que si les orga­ni­sa­tions du mouve­ment ouvrier se posent en inter­lo­cu­trices avec lesquelles dialo­guer. Il s’agit d’af­fi­cher clai­re­ment ses ambi­tions et de ne pas rester prison­niers des préju­gés à l’égard de ce mouve­ment – sous peine de rater défi­ni­ti­ve­ment le coche et d’ap­pa­raître comme complè­te­ment inutiles. La construc­tion d’une radi­ca­lité unitaire qui nous fait défaut est proba­ble­ment à ce prix.

Au cours des dernières mobi­li­sa­tions, les nombreuses reven­di­ca­tions fémi­nistes, anti­ra­cistes (avec dans les deux cas, des conflits pratiques impor­tants autour de la ques­tion de la non-mixité) ou contre les violences poli­cières avaient déjà parti­cipé à ques­tion­ner le logi­ciel de la gauche radi­cale. Autant de reven­di­ca­tions et de pratiques qui, sans être forcé­ment nouvelles, démon­traient une volonté d’au­to­no­mie et ques­tion­naient le mouve­ment ouvrier ou la gauche tradi­tion­nelle direc­te­ment dans son rapport au pouvoir : non seule­ment pour le prendre, mais aussi pour le trans­for­mer. De nouveau, c’est aujourd’­hui la compo­si­tion socio­lo­gique du mouve­ment qui inter­roge la « gauche » et qui réclame un effort d’adap­ta­tion et d’ac­tua­li­sa­tion – traduire les aspi­ra­tions d’une partie de la classe ouvrière en reven­di­ca­tions, en mots d’ordre, en slogans. Ces expé­ri­men­ta­tions conti­nuent de faire leur chemin, non sans heurts, comme une étape néces­saire à la recherche de nouvelles alliances et à la produc­tion d’une nouvelle repré­sen­ta­tion poli­tique, qui soit à la hauteur des choix de socié­tés reven­diqués par les diffé­rents groupes mobi­li­sés. Que va deve­nir cette alchi­mie du mouve­ment dans les circuits de refroi­dis­se­ments élec­to­raux des partis poli­tiques ? Un nouveau mouve­ment popu­liste à la façon du « Cinq Etoiles » italien qui gouver­nera sous la pres­sion de l’ex­trême-droite, ou une séquence sur laquelle les mobi­li­sa­tions de sala­rié.e.s pour­ront s’ap­puyer pour conqué­rir des droits nouveaux ?

Photo : Face­book Gilets Jaunes Poitiers

 

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