Jeunesses. ‘No futu­re’ ?

Etre jeune aujourd’­hui… Quoi de commun entre l’ap­prenti/e, déjà au travail, et l’étu­diant/e des grandes écoles, promis/e au meilleur avenir ? Quelles rencontres imagi­ner entre les « galé­riens » des « quar­tiers » qui résistent comme ils le peuvent à la relé­ga­tion et celles et ceux qui inventent de nouvelles manières de vivre dans le bout de campagne où ils ont trouvé refuge ? Quelle unité possible entre les conver­tis aux nouveaux fantasmes de la radi­ca­lité reli­gieuse et celles et ceux qui s’ef­forcent de gagner pas à pas leur propre éman­ci­pa­tion, sociale, sexuelle ou poli­tique ?

Il y a pour­tant quelques ques­tions qui se posent à tous ceux qui, comme on dit, entrent aujourd’­hui dans la vie. Ce que leur promettent les géné­ra­tions en place, c’est toujours plus d’at­tente, toujours plus de menaces, toujours plus de risques. Ce que leur ont déjà offert les insti­tu­tions qui ont accom­pa­gné leur enfance et leur adoles­cence, ce sont des diplômes au rende­ment incer­tain, un monde écono­mique livré au consu­mé­risme, une poli­tique habi­tée par la déses­pé­rance.

Et puis il y a le regard des presque déjà vieux, souvent condes­cen­dant ou un peu nostal­gique, forcé­ment nostal­gique. De leur temps, on ne se complai­sait pas « chez papa et maman » jusqu’à pas d’âge, on savait s’en­ga­ger pour la vie ou on savait se révol­ter – selon, bien-sûr, la lucarne d’où les observent les presque déjà vieux. Conflit de géné­ra­tion ? Même pas. Mais distances, ruptures, malen­ten­dus.

Il y a pour­tant beau­coup à apprendre des façons dont chacun fait ou a fait sa jeunesse. On gagne à compa­rer les expé­riences, à trans­mettre ce qui peut l’être, à réin­ven­ter ce qui doit l’être. Sous réserve que chacun prenne la parole et fasse le récit de sa propre exis­tence et de ce qui compte pour lui. A la condi­tion, aussi, que l’on soit atten­tif à tout le nuan­cier des mondes d’avant et à ce qui se vit aujourd’­hui, dans les nouvelles façons de vivre le travail, les études, la famille, le sens de la justice, l’es­poir de la trans­for­ma­tion sociale.

La 10e édition du festi­val Raisons d’agir mettra donc en discus­sion le rapport des jeunes d’hier et d’aujourd’­hui à l’en­ga­ge­ment. Plus encore qu’à l’oc­ca­sion des précé­dentes éditions, il s’agira de croi­ser les expé­riences indi­vi­duelles et collec­tives et les savoirs issus des sciences sociales, le regard des cinéastes, la sensi­bi­lité des artistes.

Avec :

  • Marsu (ex-mana­ger des ‘Béru­rier noir’)
  • Des jeunes enga­gés dans la musique, l’édu­ca­tion popu­laire, les ZAD ou le mili­tan­tisme poli­tique.
  • Rémi Douat, produc­teur délé­gué de l’émis­sion « Les Pieds sur Terre » sur France Culture.
  • Des projec­tions de films : « Pasca­line et Klara », « On n’est pas des marques de vélo ».
  • Les cher­cheurs Romuald Bodin, Auré­lien Casta, Henri Eckert, Sophie Orange, Julie Pagis, Camille Peugny, Nico­las Rénahy,…
  • Une expo sur les fanzines.
  • Une prome­nade socio­lo­gique.
  • Des travaux d’enquête réali­sés par des étudiants.
  • Et une soirée-concert !
  • Accueil possible chez l’ha­bi­tant, contac­tez-nous !

Espace Mendès-France, Poitiers

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