« La démo­cra­tie à l’épreuve du libé­ra­lisme »- articles de la dépu­tée d’En­semble!

L’exa­men en nouvelle lecture du projet de loi Macron a débuté cette semaine en commis­sion spéciale à l’As­sem­blée natio­nale et se pour­sui­vra en séance publique dès la semaine prochaine. Empê­tré dans ses contra­dic­tions entre l’af­fir­ma­tion de sa fidé­lité à gauche, encore répé­tée lors du dernier congrès du PS avec la victoire d’une motion qui affirme notam­ment son oppo­si­tion au travail du dimanche, et le contenu fran­che­ment libé­ral de ce texte qui géné­ra­lise ce même travail domi­ni­cal, le Premier ministre a décidé de pour­suivre son coup de force auto­ri­taire.

En première lecture, le gouver­ne­ment avait dû recou­rir à la procé­dure du 49–3 pour impo­ser sans vote un texte qui, outre la géné­ra­li­sa­tion du travail domi­ni­cal et de nuit, rabote les normes envi­ron­ne­men­tales, faci­lite les licen­cie­ments collec­tifs, affai­blit l’Ins­pec­tion du travail et les prud’­hommes et… allège la fisca­lité sur les actions gratuites que les diri­geants du CAC 40 se distri­buent entre eux.

Est-ce assez ? Il faut croire que non, puisque le Sénat – désor­mais majo­ri­tai­re­ment à droite – n’a pas manqué de s’en­gouf­frer par la porte ainsi ouverte par le gouver­ne­ment, en éten­dant sans contre­par­tie le travail domi­ni­cal dans le entre­prises de moins de 11 sala­riés, en le géné­ra­li­sant dans les enseignes cultu­relles, en adop­tant de nouvelles déro­ga­tions aux 35 heures ou en démon­tant le compte péni­bi­lité.

Cerise sur le gâteau, le ministre de l’éco­no­mie a approuvé un amen­de­ment de l’UMP créant une commis­sion char­gée d’écrire un nouveau code du travail simpli­fié.

Pour cette nouvelle lecture, le gouver­ne­ment a pris garde de bien enca­drer les débats. Ainsi, la procé­dure du temps programmé n’ac­corde que 2h20 au groupe GDR pour se pronon­cer sur les 315 articles de ce texte, soit 26 secondes par article. Et comme cela ne devrait pas suffire à calmer les oppo­sants à ce texte, le Premier ministre n’a pas exclu de dégai­ner à nouveau l’arme du 49–3.

Par cette démarche auto­ri­taire, le gouver­ne­ment apporte la preuve – si besoin était – que le libé­ra­lisme écono­mique se marie bien mal avec le débat et la démo­cra­tie. Une expé­rience que vivent en direct nos amis grecs*…

Jacque­line Fraysse. Article extrait du « Lien » n° 187 diffusé par Jacque­line Fraysse.

* Devant le refus d’Alexis Tsipras d’ac­cep­ter les réformes impo­sées par Bruxelles, les banquiers de Gold­man Sachs, qui avaient aidé un précé­dent gouver­ne­ment grec à truquer ses comptes publics, a récem­ment demandé un chan­ge­ment de gouver­ne­ment

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