La géné­ra­tion de la crise ne sera pas celle de la guerre !

Les terribles atten­tats du 13 novembre à Saint Denis et Paris ont plongé le pays dans le choc et l’ef­froi. Nous tenons à rendre hommage aux victimes et à appor­ter notre soutien à leurs proches. Nous saluons égale­ment l’ac­tion des agents du service public et l’élan de soli­da­rité qui a eu lieu de la popu­la­tion.

Ces atten­tats touchent profon­dé­ment les jeunes de notre pays. Les lieux qui ont été visés – festifs, cultu­rel, spor­tifs – sont ceux que beau­coup d’entre nous fréquentent. Les jeunes sont nombreux parmi les victimes mais aussi parmi les auteurs des atten­tats. Dans le monde entier, au Liban, en Tuni­sie, au Kenya, en Turquie, notre géné­ra­tion est touchée par la guerre, l’obs­cu­ran­tisme, le fana­tisme qui cherche à anéan­tir les espoirs de paix et de vivre ensemble par une violence aveugle. Nous avons une respon­sa­bi­lité parti­cu­lière, pour dépas­ser nos peurs et refu­ser cette violence. Les réponses qui seront appor­tés à ces atten­tats déter­mi­ne­ront, pour beau­coup, le monde dans lequel nous allons vivre. Deux logiques s’af­frontent. D’un côté, celle d’une dérive guer­rière et sécu­ri­taire, qui traduit la montée de la violence et la recherche d’un ennemi inté­rieur. De l’autre, celle de la construc­tion de la paix, en faisant le choix de renfor­cer la démo­cra­tie. C’est avec la convic­tion que céder à la peur revien­drait à tomber dans le piège tendu par les terro­ristes que nous défen­dons la seconde option. Nous reje­tons la modi­fi­ca­tion de la consti­tu­tion, la déchéance de natio­na­lité ou encore l’es­ca­lade mili­taire en Syrie. Nous refu­sons un état d’ur­gence perma­nent.

L’Etat de droit n’est pas désarmé face au terro­risme. Il est indis­pen­sable de revoir les moyens humains et les missions des services de rensei­gne­ment, de police et de justice. Mais ces mesures ne néces­sitent en aucune façon de remettre en cause les liber­tés indi­vi­duelles et collec­tives. Elles doivent s’ac­com­pa­gner, au contraire, de plus de liber­tés, de démo­cra­tie et de soli­da­rité. Pour lutter contre le terro­risme, la respon­sa­bi­lité de notre gé- néra­tion est de construire la Paix et la Justice en France et partout dans le monde.

La période pose plus que jamais la ques­tion de la poli­tique inter­na­tio­nale. La France ne doit pas repro­duire les inter­ven­tions mili­taires améri­caines désas­treuses de l’après 11 septembre. Nous refu­sons les ventes d’armes et les coopé­ra­tions écono­miques avec les pays qui financent les groupes terro­ristes. Notre diplo­ma­tie doit être au service de la paix, dans le cadre du droit inter­na­tio­nal. Au Moyen-Orient nous devons soute­nir les Kurdes et tous les défen­seurs de la démo­cra­tie qui luttent contre Daesh. A l’échelle du monde, nous devons soute­nir toutes les forces qui agissent dans le sens d’une paix juste et durable, notam­ment en Pales­tine. L’heure est plus que jamais à favo­ri­ser un accueil digne et massif pour les réfu­giés qui fuient les guerres de par le monde entier.

La paix et la justice doivent égale­ment être les bous­soles des poli­tiques à l’in­té­rieur du pays. Après le choc des assas­si­nats, comme après les atten­tats de janvier, beau­coup de voix s’unissent pour citer la devise de la répu­blique : « Liberté, Egalité, Frater­nité ». L’ur­gence est de la rendre réelle pour l’en­semble des jeunes. L’édu­ca­tion doit être une prio­rité poli­tique. Il est grand temps d’agir pour la sécu­ri­sa­tion de nos parcours profes­sion­nels et de vies. De l’école à l’in­ser­tion en passant par la culture : plus aucun jeune ne doit être plongé dans l’in­cer­ti­tude et la perte de repère dont se nour­rissent les terro­ristes. S’il y a bien une situa­tion qui mérite l’Etat d’ur­gence, c’est celle des jeunes en France victimes de discri­mi­na­tions.

Nous pensons à tous les jeunes victimes de racisme au quoti­dien, de contrôles au faciès, de discri­mi­na­tions à l’em­bauche. La jeunesse risque de souf­frir de la récu­pé­ra­tion poli­tique des forces réac­tion­naires et de l’ex­trême droite à la suite de ces atten­tats. Mais aussi les jeunes de quar­tiers popu­laires ou de terri­toires ruraux délais­sés, victimes de discri­mi­na­tions terri­to­riales, les femmes victimes du sexisme, les jeunes discri­mi­nés pour leur iden­tité sexuel­le…

L’ur­gence est de mettre un terme aux divi­sions et aux inéga­li­tés. Nous avons des solu­tions et plus que jamais, la géné­ra­tion de la crise refuse d’être celle de la guerre ! Nous appe­lons à la consti­tu­tion d’es­paces d’échange, de débat et d’en­ga­ge­ments ouverts à l’en­semble des jeunes pour que la société de demain ne se construise pas sans nous.

MJCF, Jeunes CGT, UNEF, JOC, MRJC, UNL, DIDF Jeunes, Maisons des Pôtes, Jeunes écolo­gistes, PG, Ensemble!, JRG.

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