LA RENTRÉE BIG BANG !

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Six cent personnes rassem­blées fin juin au Cirque Roma­nès, un arc de force poli­tique, social, cultu­rel, faisant valoir des urgences, des luttes, des idées, des partis pris stra­té­giques, ça donne du souffle.
Un mot d’ordre commun : fédé­rer et inven­ter ! Nous y avons affirmé la volonté de déjouer le piège du
duopole Macron/Le Pen, en contri­buant à rassem­bler
tous les indi­vi­dus et collec­tifs, toutes les intel­li­gences et éner­gies qui veulent un chan­ge­ment profond de
société visant l’éman­ci­pa­tion humaine. 
Ce ne fut qu’un début. Cette belle dyna­mique pour un Big Bang dans la gauche écolo­giste et popu­laire a
semble-t-il depuis propagé son parfum, douce­ment mais sûre­ment… Durant l’été, des prises de posi­tion et des
dyna­miques enga­gées pour les élec­tions muni­ci­pales
confirment notre intui­tion. La gauche de
trans­for­ma­tion sociale et écolo­giste est travaillée par
ses respon­sa­bi­li­tés. Que ce soit la tribune
“Créons l’ar­chi­pel de la méta­mor­phose écolo­gique”,
l’ap­pel de François Ruffin à former un «  nouveau Front Popu­laire », le dialogue renoué à Toulouse fin août
entre les diri­geants de la France Insou­mise et ceux
d’EELV ou encore dans des construc­tions comme
« l’ar­chi­pel citoyen » à Toulouse, il se cherche une
volonté de conver­gences nouvelles entre les univers
citoyen, poli­tique, syndi­cal, asso­cia­tif et cultu­rel. 
Nous avons la convic­tion que les mobi­li­sa­tions
sociales qui s’an­noncent seront l’oc­ca­sion de tisser
des liens et de briser des murs. Avec la bataille pour
ADP ou celle des retraites, autour des défis clima­tiques ou du monde hospi­ta­lier, cette année s’ouvre avec des combats aussi urgents que déci­sifs pour pour­suivre le
travail de remise sur pied d’une espé­rance de progrès
humain. Vous nous direz qu’entre un été incen­diaire et l’odeur nauséa­bonde des premières décla­ra­tions sur la réforme des retraites, il n’est pas évident de saisir les
raisons d’es­pé­rer en cette rentrée poli­tique. C’est
pourquoi notre déter­mi­na­tion et notre travail sont
diri­gés vers la créa­tion de pers­pec­tives. L’enjeu est
main­te­nant de faire vivre le Big Bang partout en France, à l’échelle des villes, des quar­tiers, des entre­pri­ses…
L’enjeu est aussi de mener des rencontres sur des
grands thèmes pour gamber­ger plus encore et
contri­buer à l’éla­bo­ra­tion de fond. Nous sommes au
travail depuis la rentrée pour orga­ni­ser des initia­tives
cet automne dans plusieurs villes. Nous construi­sons
une plate­forme numé­rique colla­bo­ra­tive, comme
nous nous y sommes enga­gés. (…) 
Clémen­tine Autain et Elsa Faucillon

Pour info

https://www.media­bask.eus/fr/info_mbsk/20190913/faire-vivre-ensemble-un-etat-d-esprit-plura­liste


Clémen­tine Autain : “Faire vivre ensemble un état d’es­prit plura­liste”

Présente au Ficoba pour le contre-sommet du G7,
Clémen­tine Autain, dépu­tée La France insou­mise
(LFI) de Seine-Saint-Denis a répondu à MEDIABASK
avant de se rendre aux Univer­si­tés d’été de son parti à Toulouse. L’une des initia­trices du “Big bang de la gauche écolo­giste”  est reve­nue sur les dossiers brûlants de la rentrée pour le gouver­ne­ment.
Média­bask Willy ROUX | 13/09/2019
 
L’ac­tua­lité, c’est la rentrée scolaire. La réforme du
lycée et du Bac prévoit la suppres­sion des filières S, ES et L dès cette rentrée 2019 et la mise en place du contrôle continu dès la session 2021. Selon vous, est-ce une bonne réforme ?
Clémen­tine Autain : C’est une catas­trophe. Je prends le point de vue de Seine-Saint-Denis car c’est l’en­droit
idéal pour voir le dysfonc­tion­ne­ment de la Répu­blique. Quand le contrôle continu sera en place, on va vous
deman­der : où avez-vous eu votre bac ? Dans un lycée
du 93. Et vous ? Dans un lycée pari­sien, à Henri IV ! La valeur du Bac ne sera pas la même. Alors qu’a­vec un examen natio­nal anonyme, on ne sait pas d’où vous venez. L’exa­men prend la même valeur pour tous. Plus vous
faîtes du contrôle continu, plus vous allez géné­rer un
prisme biaisé de la part des univer­si­tés, des grandes écoles et même des futurs employeurs. Cette logique de
méri­to­cra­tie va accroître les inéga­li­tés sociales et
terri­to­riale et fait fi des réali­tés.
Quelle est votre opinion sur la future réforme des
retraites du président Macron incluant l’âge
d’équi­libre à 64 ans, la retraite par points et la fin
des régimes spéciaux ?
C.A. : C’est toute la logique d’Em­ma­nuel Macron : il
accé­lère les recettes néo-libé­rales, celles du « vieux
monde », éprou­vées depuis Marga­ret That­cher. Les
consé­quences poten­tielles de la réforme sont que l’on va travailler plus long­temps et qu’on va gagner moins.
Puis les femmes seront les premières victimes du
système contrai­re­ment à ce que nous raconte le
gouver­ne­ment qui nous parle d’équité. Cette équité,
nouveau mot dans la novlangue macro­nienne, marque le fait que l’on creuse les inéga­li­tés car on aura une
paupé­ri­sa­tion des retraites des parcours les plus brisés dans le temps. Et les parcours fémi­nins sont les plus
esca­mo­tés car il y a eu des temps partiels souvent
contraints et des salaires plus bas que ceux des
hommes.
Une fois encore, les Français risquent d’être
mobi­li­sés contre cette réforme malgré les promesses de dialogue social voulues par le prési­dent…
C.A. : C’est une bataille énorme. Les syndi­cats sont au
taquet et ils ont raison de l’être. Nous avons eu ces deux dernières années des mani­fes­ta­tions de retrai­tés, ce qui est assez rare. Je pense que c’est une contre-réforme qui peut mobi­li­ser. Emma­nuel Macron a prévu, à la bonne heure, d’en­ga­ger une forme de dialogue social car il
s’est rendu compte, à la faveur du mouve­ment des
gilets jaunes, que d’avoir casser toutes les média­tions et toutes formes de compro­mis, ça avait un coût. Ma
crainte, ma certi­tude est qu’il va mettre les formes, peut-être un peu plus qu’il ne l’a fait aupa­ra­vant, mais ça ne peut abou­tir qu’à une réforme qui casse encore plus
notre système par répar­ti­tion.
Dans les prochains mois, le nouveau budget prévoit entre autre la suppres­sion de la taxe d’ha­bi­ta­tion.
Est-ce une bonne idée du gouver­ne­ment ?
C.A. : La suppres­sion de la taxe d’ha­bi­ta­tion, c’est une
arnaque énorme. C’est assez popu­laire. Les Français se disent qu’ils vont payer moins d’im­pôts donc nous
pouvons penser que c’est une bonne nouvelle, même si une grande partie des Français ne paie déjà pas cette
taxe. Mais, il faut bien penser aux impli­ca­tions. Les
collec­ti­vi­tés terri­to­riales tirent déjà la langue. Pour ma part, je suis élue de Sevran en Seine-Saint-Denis, une
des communes les plus pauvres de France. Avec la
fameuse réduc­tion des dépenses publiques, nous
sommes sous le joug de l’aus­té­rité. C’est donc un pur
scan­dale de suppri­mer cette taxe car nous sommes déjà étran­glés. Avoir des cantines moins chères, des piscines réno­vées, de l’aide sociale, des réfec­tions de la voirie,
ces tonnes de choses que peuvent faire les
muni­ci­pa­li­tés peuvent être enter­rées dès demain.
Au plus tard au premier trimestre 2020, une loi
prévoit l’ou­ver­ture de Procréa­tion médi­ca­le­ment
assis­tée (PMA) et son rembour­se­ment par la
Sécu­rité sociale, et l’in­ter­dic­tion de la Gesta­tion
pour autrui. En tant que mili­tante fémi­niste,
êtes-vous satis­faite ?
C.A. : Si à l’As­sem­blée natio­nale, je combats
d’ar­rache-pied la poli­tique du Gouver­ne­ment, il y a
peut-être une fois dans l’an­née une mesure sur laquelle on peut s’en­tendre. Il faudra bien évidem­ment
exami­ner le contenu de cette loi mais l’ou­ver­ture de la PMA est une reven­di­ca­tion que nous portions dans les mouve­ments fémi­nistes. La PMA pour toutes, c’est
vrai­ment un acte pour une plus grande liberté pour les
femmes. Aujourd’­hui, il y une grande hypo­cri­sie, car si vous êtes une femme seule, vous pouvez adop­ter par
exemple. Je suis égale­ment contente que la GPA soit
exclue car nous sommes oppo­sés à la marchan­di­sa­tion
du corps.
Un débat éthique découle de l’ou­ver­ture de la PMA, c’est le don de sperme anonyme et l’im­pos­si­bi­lité de connaître son géni­teur.
C.A. : Bien sûr que ne pas connaître le géni­teur pose un problème éthique. Notre groupe à l’as­sem­blée s’est
réuni sur la ques­tion et fera des propo­si­tions très
concrètes. Moi à titre person­nel, je ne suis pas allé au
bout de la réflexion sur ce sujet. Le débat à l’As­sem­blée natio­nale me permet­tra de me faire un avis plus poussé sur cette ques­tion très épineuse. Pour ma part, je reste
atta­ché à l’ac­cou­che­ment sous X, cela a été une
conquête fémi­niste forte. D’un autre côté, j’en­tends le
besoin des enfants qui veulent retra­cer leur
descen­dance.
Au mois de juin dernier, dans une tribune du
Monde, avec plus de 1 000 signa­taires dont Elsa
Faucillon (Parti commu­niste français), vous lanciez
le « Big Bang de la gauche écolo­giste ». Où en est ce
mouve­ment qui veut « fédé­rer la gauche » ?
C.A. : Le proces­sus est lancé. Toute l’an­née, nous allons nous réunir, faire des rencontres théma­tiques. Nous
allons appe­ler à ce que les villes s’ap­pro­prient le
proces­sus et orga­nisent des évène­ments comme celui
orga­nisé à Paris, le 30 juin dernier, au cirque Roma­nès. Nous allons mettre en circu­la­tion un site inter­net
parti­ci­pa­tif pour pouvoir échan­ger. J’ai le senti­ment
que les prochaines muni­ci­pales ont fait germer des
choses qui ne s’ap­pellent pas toujours big bang mais qui y ressemblent comme L’Ar­chi­pel Citoyen à Toulouse,
des choses se passent à Marseille, à Romain­ville (Seine-Saint-Denis)… La démarche que nous voulons
enclen­cher, c’est celle d’un rassem­ble­ment des forces de trans­for­ma­tions sociales et écolo­gistes. Nous ne partons pas de rien.
Puisque la gauche s’est retrou­vée atomi­sée, il faut
réap­prendre à se parler avec les commu­nistes et
d’autres courants poli­tiques divers et variés. Nous, tous ceux qui sont là dans ce contre-G7, tout simple­ment
ceux qui sont atta­chés la justice sociale, l’éco­lo­gie
poli­tique, l’anti-racisme, le fémi­nisme. Tous ces enjeux d’éman­ci­pa­tion, qui font cohé­rence, mais qu’il va
falloir ensemble déga­ger et faire vivre dans un nouveau tout, dans un état d’es­prit plura­liste. C’est un grand
travail à réali­ser qui nous attend, surtout que nous
voyons qu’il y a une course de vitesse, car le champ
poli­tique est en train d’être pola­risé, soit par la
Macro­nie, soit par l’ex­trême droite.
Vous appe­lez donc à une union des gauches au plus
vite ?
C.A. : Je n’ap­pel­le­rai pas ça comme ça. Il ne s’agit pas de faire la gauche plurielle qui a eu ses failles. Même si
tous les partis de gauche se tenaient la main genti­ment et faisaient un accord au sommet, je ne suis pas sûre
que ça fasse la maille. C’est diffi­cile à se repré­sen­ter ce à quoi nous appe­lons. Il faut un proces­sus citoyen, social, cultu­rel dans lequel nous aurons des mili­tants
poli­tiques de divers hori­zons et surtout des
syndi­ca­listes, des mili­tants alter-mondia­listes qui sont
nulle part et en ont ras-le-bol de Macron ou Le Pen. Cela fait du monde, nous voulons impul­ser un cadre qui
dépasse. Le big bang, ce n’est pas pour faire le big bang, c’est pour dire qu’il faut se secouer et inven­ter un
proces­sus qui corres­ponde à notre époque.




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