Les bles­sés du 14 juin, bilan de l’équipe des street medics

Street Medics : Bilan provi­soire du mardi 14 juin

Les streeet medics sont les volon­taires qui secourent les bles­sés lors de mani­fes­ta­tions. Plusieurs centaines d’in­ter­ven­tions de leur part le 14 juin. Nous les remer­cions. Leur bilan donne une idée du niveau de mensonge de la propa­gande média­tique et gouver­ne­men­tale PB

« Pour commen­cer, nous tenons à souli­gner que cette mani­fes­ta­tion était d’une ampleur excep­tion­nelle, tant par le nombre de mani­fes­tant-es présent-es que par la violence de la répres­sion. Elle a été éprou­vante pour touT-es les mani­fes­tant-es, medics compris-es. Plus de 100 medics venu-es de partout étaient présent-es pour l’évé­ne­ment.

La gazeuse à main était de sortie ce jour, beau­coup de cama­rades peuvent en témoi­gner, nous avons pris en charge une cinquan­taine de personnes brûlées au visage, parfois à bout portant. Elle a entraîné vomis­se­ments chez deux mani­fes­tants et des troubles de la conscience chez un autre.

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Le trajet de la mani­fes­ta­tion s’est fait dans un nuage plus ou moins épais mais toujours constant de gaz lacry­mo­gènes. Les street medics ont pris en charge plus d’une centaine de crises de panique accom­pa­gnées de nombreuses détresses respi­ra­toires réelles, des malaises dont certains avec perte de connais­sance. Comme déve­loppé dans le commu­niqué du 10 mai, en plus des diffi­cul­tés respi­ra­toires et des pleurs/aveu­gle­ments, nous consta­tons que l’uti­li­sa­tion intem­pes­tive des gaz provoque beau­coup d’ef­fets à moyen terme tels que des nausées, des diffi­cul­tés respi­ra­toires, des inflam­ma­tions des voies respi­ra­toires, des maux de têtes, des inflam­ma­tions du larynx et des cordes vocales, des bron­chites, de l’asthme, des troubles diges­tifs, etc.

Les palets de lacrymo ont égale­ment engen­dré de multiples bles­sures chez les mani­fes­tant-es, notam­ment au niveau des mains, de la tête et du visage. Au moins un mani­fes­tant a été évacué après avoir reçu un palet sur le front. Nous préci­sons que les palets lacry­mo­gènes font des brûlures et qu’ils ont ciblé direc­te­ment des gens (dont parfois des médics).

Les tirs de Lanceurs de balles de défense (remplaçant du flash­ball) ont égale­ment fait des dégâts, de nombreux héma­tomes et plaies aux membres infé­rieurs et supé­rieurs, au moins trois personnes ont reçu des balles défense 40mm dans l’ab­do­men et une dans la tempe.

Mais en ce 14 juin, ce sont les grenades de désen­cer­cle­ment (GD) explo­sant au sol ou des grenades lacry­mo­gènes à tir tendu et les coups de tonfa des multiples charges essuyées par les mani­fes­tant-es qui ont causé le plus de dégâts parmi nous.

En effet, les grenades désen­cer­clantes ont causé des héma­tomes, des plaies, des brûlures au niveau des pieds, mollets, tibias, cuisses, fesses, parties géni­tales, abdo­men, bras et mains, visage et tête. En tout nous avons eu à soigner entre 90 et 100 bles­sures dues aux GD et au matraquage, dont une ving­taine ont dû être évacuées. Nombre d’entre nous, mani­fes­tant-es contre la loi « Travaille » et son monde, souf­fraient d’acou­phènes ce soir-là.

Une personne a eu un doigt luxé, 3 personnes se sont retrou­vées avec des éclats enfon­cés dans le thorax, une personne a perdu connais­sance suite à un tir tendu occa­sion­nant une plaie au front, il a été évacué.

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Un mani­fes­tant a égale­ment reçu un tir tendu de grenade lacry­mo­gène au niveau des cervi­cales, entraî­nant une plaie impor­tante et, le lacry­mo­gène s’étant activé, une brûlure sur l’en­semble de la plaie et du haut du dos. La personne a été évacuée d’ur­gence à l’hô­pi­tal.Les charges et matraquages intem­pes­tifs tout au long du chemin ont néces­sité des soins au niveau des membres mais surtout au niveau de la tête et du visage : arcades ouvertes, plaies et héma­tomes du cuir chevelu, pommettes, mâchoires, lèvres, suspi­cion de frac­ture du nez, plaie ouverte sous l’œil, plaie au niveau du crâne avec arra­che­ment au niveau du cuir cheve­lu… une centaine de mani­fes­tant-es ont été pris-es en charge lors de ces charges.

Toutes ces charges ont provoqué moult mouve­ments de foule, nous, mani­fes­tant-es, avons été victimes de chute, piétiné-es par les forces de l’ordre (suspi­cion de côtes fêlée), nous sommes foulé des chevilles, le tout toujours au milieu des gaz…En tout, nous avons pris en charge des centaines de mani­fes­tant-es ce mardi (pour infor­ma­tion, la préfec­ture annonce un bilan de « 17 mani­fes­tants tous en urgence rela­tive », à quelle mani­fes­ta­tion étaient-ils ?) et souli­gnons, encore une fois, la fulgu­rante esca­lade de la répres­sion au fil des mani­fes­ta­tions. Cette jour­née a été éprou­vante pour nous tou-tes, mais n’en­tame en rien notre déter­mi­na­tion !

Nous ne sommes ni sauve­teuses, ni sauve­teurs, juste des mani­fes­tant-es qui se préfèrent debout plutôt qu’à genoux ! La soli­da­rité est notre arme !

Des mani­fes­tant-es / street medics, présent-es à la mani­fes­ta­tion du 14 juin 2016.

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