Maryse Desbourdes la mili­tante n’a rien lâché

Maryse Desbourdes : « Mon combat, je conti­nue de le mener pour les autres. »

Seule élue de sa liste en 2008, Maryse Desbourdes n’a pas cessé d’in­ter­ve­nir. Pour dénon­cer une gestion muni­ci­pale “ fondée sur le seul souci comp­table ”.

D’autres auraient pu bais­ser les bras. Pas Maryse Desbourdes. En six ans, seule élue NPA (Nouveau parti anti­ca­pi­ta­liste), elle est restée fidèle à ses enga­ge­ments. « Si je me suis enga­gée dans le syndi­ca­lisme, puis dans la poli­tique, c’est pour appor­ter des réponses aux attentes du plus grand nombre. C’est tout aussi simple que cela ! » Révo­lu­tion­naire, Maryse Desbourdes ? Certai­ne­ment oui : « Je veux que les choses changent. Vrai­ment ! ». Mais en même temps lucide sur les limites de son action.

«  Le livre ? C’était un clin d’œil  »

Ses inter­ven­tions ont pu susci­ter incom­pré­hen­sion, ironie et même quelques sourires en coin. « Il n’y a pas eu d’at­taques person­nelles. Mais ça a été un combat contre le machisme. Tout parti­cu­liè­re­ment en conseil d’ag­glo­mé­ra­tion, où je ne me sentais pas bien. Après les réunions, il m’est arrivé d’avoir le soutien d’élues venues approu­ver ma démarche. »

Avant 2008, Maryse Desbourdes avait déjà siégé au conseil muni­ci­pal. « De 1989 à 1995, je faisais partie de la majo­rité de Jacques Santrot. » Elle mili­tait au parti commu­niste, qu’elle a quitté pour adhé­rer à la Ligue commu­niste révo­lu­tion­naire, deve­nue le NPA. A la muni­ci­pa­lité sortante, elle reproche ses choix budgé­taires, « alignés sur ceux de François Hollande ». Mais surtout le mode de gestion du maire. « Tout était décidé d’avance. Il fallait que je me débrouille pour avoir l’in­for­ma­tion. »

Elle raconte l’anec­dote de l’ar­moire qu’elle avait obte­nue pour ranger ses dossiers dans un bureau de la mairie. «  Un jour, je l’ai retrou­vée sur le palier. On m’a expliqué qu’il y allait avoir des travaux. La moindre des choses aurait été de me préve­nir. » Sans local, si ce n’est celui partagé avec Philippe Mahou (MoDem), puis son succes­seur. Sans secré­ta­riat, car il faut être trois au moins pour consti­tuer un groupe poli­tique.

« Ce n’était pas un programme révo­lu­tion­naire que je soumet­tais à l’as­sem­blée. Simple­ment l’opi­nion des Poite­vines et des Poite­vins que je solli­ci­tais avant les réunions de conseil. Je travaillais aussi avec mes ex-colis­tiers NPA, Alter­na­tifs et non-encar­tés. »

Qu’A­lain Claeys ne lui ait pas donné la parole lors du dernier conseil muni­ci­pal l’a fait mettre en colère. Elle n’a pas appré­cié non plus qu’il refuse le livre qu’elle voulait lui remettre sur les trans­ports gratuits, lors de l’ul­time réunion du conseil d’ag­glo­mé­ra­tion. « C’était un clin d’œil. Je ne voulais pas le piéger. Simple­ment marquer par un symbole l’un de mes combats. Dommage qu’il n’ait pas accepté. »

Aujourd’­hui, elle appa­raît très loin sur la liste « Osons Poitiers » (*). Certaine de ne pas être réélue. Expli­ca­tion : « Je suis contre le cumul des mandats. J’en ai exercé deux. »

Retrai­tée depuis un an – elle était employée à la Soré­gies où elle travaillait à la forma­tion profes­sion­nelle – elle va conti­nuer à mili­ter. On peut être sûr qu’on la reverra battre le pavé de Poitiers ou inter­ve­nir dans une réunion publique.

(*) Sur les écolo­gistes, aujourd’­hui ses parte­naires, Maryse Desbourdes dit : « Ce sont ceux avec lesquels pendant six ans j’ai eu le plus de discus­sions. »

Jean-Jacques Bois­son­neau

http://www.lanou­vel­le­re­pu­blique.fr/Vienne/Actua­lite/Poli­tique/n/Conte­nus/Articles/2014/03/20/Maryse-Desbourdes-la-mili­tante-n-a-rien-lache-1837636

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.