Notre cama­rade Jean-Pierre Bugeau inter­pelle les dépu­tés sur la dérive auto­ri­taire de Macron

Lettre ouverte à
‌Mme et MM. les parle­men­taires de La Vienne,

au sujet du mouve­ment contre la propo­si­tion de loi « sécu­rité globale »

Depuis un mois déjà les rassem­ble­ments et mani­fes­ta­tions sont orga­ni­sés dans toute la France contre la propo­si­tion de loi « Sécu­rité globale » votée en 1ère lecture par les dépu­tés de droite et d’ex­trême droite.

Etant donné que vous ne parti­ci­pez pas aux mani­fes­ta­tions, je me permets de vous faire part de ce qui se passe dans notre bonne ville de Poitiers depuis le 21 novembre.
Contrai­re­ment à ce que l’on voudrait nous faire croire, la parti­ci­pa­tion aux mani­fes­ta­tions est impor­tante dans presque tous les dépar­te­ments ;
plus de 2000 mani­fes­tants à Poitiers les 2 premiers samedi, un millier les deux autres avec la présence d’un grand nombre de jeunes.

Bien que la police se soit voulue discrète (flics en civil sans bras­sard), la présence poli­cière a été impor­tante les 28 novembre et 5 décembre,
avec l’in­ter­ven­tion d’un nombre consé­quent de gendarmes mobiles et de CRS.
Depuis 3 semaines les mani­fes­tants n’ont plus accès au parvis de la préfec­ture puisque celui-ci a été bloqué par les gendarmes mobiles le 28 novembre, par les flics du commis­sa­riat le 5 décembre et par les CRS le 12 décembre, lesquels, à chaque fois, ont fait usage de gaz lacry­mo­gènes jusqu’à la rue rue Gambetta alors qu’il n’y avait aucun risque de débor­de­ment.
La préfète et la direc­tion de la police doivent quand même avoir la « trouille » pour utili­ser une telle force alors que les poite­vins sont calmes et qu’il ne se passe jamais rien à Poitiers !

Il y a un demi siècle que je mani­feste dans ma ville, et je n’ai jamais vu une telle répres­sion dans les mani­fes­ta­tions !
Un tel déploie­ment de poli­ciers et de mili­taires, qui viennent parfois de loin, paraît ridi­cule et grotesque. Le spec­tacle serait presque drôle s’il n’était affli­geant !
Ce n’est pas avec de telles méthodes que les gouver­ne­ments succes­sifs récon­ci­lie­ront le peuple avec les forces de l’ordre que l’on appe­lait autre­fois « Gardiens de la Paix ».

Les flics en civil, vrai­sem­bla­ble­ment de la brigade « anti crimi­na­lité » qui nous filent le train pendant les manifs seraient mieux utili­sés à traquer les malfai­sants, les crimi­nels et les frau­deurs fiscaux.
Il faut que ce gouver­ne­ment, « ni de gauche, ni de gauche’, comprenne qu’il y a un malaise consi­dé­rable dans le main­tien de l’ordre que l’on croit le meilleur du monde mais qui doit être réformé en profon­deur.

La dérive auto­ri­taire s’est accen­tuée depuis la contes­ta­tion de la loi « Travail » (sous un gouver­ne­ment « socia­liste »), avec la répres­sion féroce du soulè­ve­ment popu­laire des « Gilets Jaunes »
et des mouve­ments sociaux en cours, qui ne vont pas cesser de si tôt avec la crise sociale qui s’am­pli­fie et les jeunes qui commencent à descendre dans la rue.


Je suis indi­gné par ces spec­tacles de main­tien de l’ordre violents, avec ces hordes de flics et de gendarmes casqués, harna­chés et armés jusqu’aux dents partout dans les rues.
Nos diri­geants natio­naux et locaux et leurs sbires me font pitié. J’ai honte pour mon pays ; ce n’est pas cette France que j’aime !

Enfin, je suis écœuré par les commen­taires et analyses de la presse au service du pouvoir et des possé­dants qui déverse ses horreurs à longueur d’an­tenne, notam­ment les chaînes de télé fasci­santes comme CNews aux mains de Bolloré et de LCI…

Voilà, Madame et Messieurs les parle­men­taires, ce que peut vous dire un citoyen ordi­naire ;
désolé, ce n’est pas drôle…
Je vous souhaite néan­moins bon courage pour la fin proche de votre mandat.
A bien­tôt.
Cordia­le­ment.

Jean-Pierre Bujeau

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