Occi­ta­nie: au conseil régio­nal les élus EE-LV et PCF sabordent l’unité à gauche du PS

Aux élec­tions régio­nales de la région Occi­ta­nie, Ensemble!, Parti de gauche, PCF, EE-LV consti­tuèrent une liste commune sous le nom de « Nouveau monde en commun ». Ils eurent des élu.e.s dont en parti­cu­lier Myriam Martin, porte-parole d’En­semble!

Fin 2017, les élu.e.s Ensemble! et PG ont appris que EE-LV et PCF avaient quitté ce groupe pour en consti­tuer un autre; un nouveau groupe plus amical à la direc­tion régio­nale PS. Pierre Laurent, diri­geant du PCF a alors soutenu les élus PCF de ce conseil régio­nal dans un commu­niqué.

Cela inter­roge bien sûr sur l’au­to­no­mie des direc­tions de EE-LV et du PCF vis à vis du PS ou de ce qu’il en reste. Cela montre  que ces alliances locales, ou régio­nales, avec les sociaux libé­raux ont des consé­quences poli­tiques natio­nales.

Le Front de gauche est mort, cet exemple montre l’état du cadavre et aussi l’état de EE-LV.  C’ est un constat acca­blant.

PB, 18–2–2018

 

Voici la réac­tion de Clémen­tine Autain

« En région Occi­ta­nie, les élu-e-s EELV et PCF ont décidé pendant les fêtes de fin d’an­née 2017 de quit­ter
unila­té­ra­le­ment et sans discus­sion préa­lable le groupe poli­tique qui rassem­blait les membres de la liste « Nouveau Monde en Commun ».
Cette déci­sion brutale est regret­table.
Elle prive les élu-e-s de Ensemble, du PG et des socia­listes insou­mis, quatre élu-e-s donc, de tout moyen démo­cra­tique. Elle va provoquer le licen­cie­ment de deux colla­bo­ra­teurs.

C’est une mesure de rétor­sion à l’en­contre de quatre élu-e-s qui se retrouvent dans la démarche stra­té­gique de France Insou­mise et qui ont conti­nué à se battre pour des poli­tiques régio­nales à la hauteur des urgences sociales, des exigences écolo­giques et des attentes démo­cra­tiques.
Alors qu’a­vait été ouvert avec cette liste l’op­por­tu­nité d’une alter­na­tive citoyenne, sociale et écolo­gique, les élus d’EELV et du PCF se sont forte­ment éloi­gnés des enga­ge­ments qui avaient été pris ensemble devant les élec­teurs et les élec­trices.
Je souhaite assu­rer ma cama­rade Myriam Martin et les trois autres elu-e-s du conseil régio­nal Occi­ta­nie de tout mon soutien.

Clémen­tine Autain

dépu­tée France insou­mise

9 février 2018

5 réflexions sur « Occi­ta­nie: au conseil régio­nal les élus EE-LV et PCF sabordent l’unité à gauche du PS »

  1. Bonjour Hugo,

    Merci pour ces liens. Je tente de répondre;

    Je commence par la troisième référence. Il est écrit :

    Le co-président du groupe, le communiste Nicolas Cossange, affirme que la création de Nouveau Monde « fait suite à une réunion avec eux ». Cette « réunion a eu lieu dans les locaux du parc des expos de Montpellier avant l’assemblée plénière de décembre dernier ».

    Le co-président de Nouveau Monde soutient la création d’un groupe réduit au 4 ex-Nouveau Monde En Commun. Le règlement intérieur de l’assemblée régionale fixe à 7 le nombre d’élus nécessaire pour constituer un groupe. Mais Nicolas Cossange est favorable à un aménagement des règles.

    Nicolas Cossange n’éprouve aucun regret sur le fond. Le seul remord concerne Myriam Martin à qui il a été proposé 4 fois de rester avec les écologistes et les communistes. Mais, à part cette tentative de « sauvetage », Nicolas Cossange estime que le divorce est une simple formalité administrative. Il est surtout consommé depuis longtemps. Bref, il s’agit de prendre acte de différends politiques profonds et anciens. 

    La « formalité administrative » est l’exclusion de fait de 4 membres du groupe. Myriam Martin affirme qu’elle n’a pas été prévenue de la mise en place de cette formalité administrative. Le seul « remords » du co -président PCF du groupe concerne Myriam Martin. Mais pourquoi ?

    La réponse est dans le deuxième texte où on peut lire :

    Le 22 décembre 2017, un nouveau groupe a été déposé au conseil régional Occitanie. Les élu-e-s communistes et apparenté ont décidé d’y participer. Des désaccords de fonctionnement et de posture politique notamment au regard du positionnement dans la majorité régionale étaient devenus trop importants avec les 4 élu-e-s se reconnaissant nationalement de la « France Insoumise ». Des contacts restant en cours … Nous restons disponibles pour porter toutes propositions positives dans l’intérêt des populations.

    Ce seraient des « différends profonds et anciens » qui seraient en jeu, lesquels différends consistent en l’appartenance à France insoumise de ces élus, lesquels ont été élu.e.s sous un mandat régional.

    Il s’agit de régler des comptes avec Mélenchon manifestement. Sa violence verbale à l’égard des directions du PCF est contre productive comme l’a dit Clémentine Autain dans une interview à Politis retranscrite sur ce site. Laquelle Clémentine Autain soutient notre camarade Myriam Martin.

    Myriam Martin qui fut candidate aux élections européennes pour la région pour le Front de gauche qui existait alors. Et dont la loyauté et la franchise à l’égard des électrices et des électeurs ne sauraient être remises en cause.

    Pierre Laurent a tenu a soutenir cette manœuvre de ses camarades du conseil régional d’Occitanie :

    La création du nouveau groupe « Nouveau Monde » pour préserver une majorité ancrée à gauche a été la meilleure solution actuelle pour faire face à cette situation. Les communistes, leurs élu-e-s ne céderont à aucune polémique.

    Aucune polémique… Ce serait amusant si la question n’était si grave.

    Le Front de gauche était mort. Le voici enterré. Par le PCF de concert avec EE-LV dont les manœuvres d’appareil sont toujours surprenantes et souvent sans principes.

    C’est un événement à portée nationale.

    Amicalement,

     

  2. Le différend profond est assurément ici à mon avis :

    « pour préserver une majorité ancrée à gauche »

     

  3. « ancrée à gauche ? » il s’agirait plutôt d’une ancre flottante qui n’empêche pas les dérives vers la droite en reniant les engagements et les accords pris lors de la campagne électorale….

  4. Voici un message de Myriam Martin et de ses trois camarades reçu le 13 mars.
    Une privation d’expression. Des relations entre PCF-EELV et le PS au mieux.
    Jugez en par vous-mêmes:

    Explications de Liem Hoang Ngoc, Myriam Martin, Jean-Christophe Sellin, Guilhem Serieys,
    Conseillers régionaux.ales d’Occitanie, membres de la France Insoumise

    La volonté de bâillonner 4 élu.e.s régionaux.ales

    Respectueux de nos engagements électoraux, nous nous étions opposés lors de l’Assemblée plénière du Conseil régional du 21 décembre dernier à l’augmentation du temps de travail sans augmentation de salaire des agents régionaux.ales, à l’inverse des élu.e.s du PS, du PRG, d’EELV et du PCF.
    Les élu.e.s du PCF et d’EELV avaient alors décidé de quitter le groupe « Nouveau Monde en Commun » issu des dernières élections, avec la volonté de nous priver de moyens d’expression, humains et matériels.
    Nous avions dénoncé la duplicité de ceux qui prônent la réduction du temps de travail dans les programmes électoraux et acceptent l’inverse une fois élus, qui prônent le « rassemblement » dans leur communication nationale et le détruisent en région Occitanie.
    Cette manœuvre politicienne, justifiée par un soutien inconditionnel à la majorité PS, avait pour but de nous réduire au silence en nous privant de l’appartenance à un groupe politique. Pourtant, l’indépendance par rapport au PS, les droits démocratiques des élu.e.s et leur liberté de vote étaient au fondement du programme de la liste « Nouveau Monde en Commun » et de sa charte éthique.

    Un règlement intérieur qui bafoue la démocratie
    Le règlement intérieur du Conseil régional d’Occitanie a été rédigé par la même personne qui a organisé cette manœuvre politicienne contre nous, Gérard Onesta. Ce règlement intérieur est un carcan qui a fortement limité les droits des élu.e.s (recul du droit d’amendement, du droit à l’explication de vote…) et qui étouffe la démocratie. Surtout, en proposant d’augmenter de 4 à 7 le nombre d’élu.e.s nécessaires pour former un groupe politique, Gérard Onesta s’est engagé contre les droits des minorités politiques au Conseil régional et agit délibérément pour y bâillonner la force politique à laquelle nous appartenons « La France Insoumise ». Ces manœuvres bureaucratiques sont l’apanage du vieux monde politique en crise qui agit ici au mépris des droits démocratiques élémentaires. Le droit de constituer un groupe politique dans une collectivité territoriale est en effet un droit garanti par le Code Général des Collectivités Territoriales qui permet l’expression de la diversité politique en assurant à chaque courant politique des moyens matériels et la possibilité de participer à l’organisation des débats en Assemblée. Dans les autres Conseils régionaux du pays, chaque sensibilité politique a le droit de constituer un groupe politique. C’est ainsi qu’ EELV forme un groupe à 3 élu.e.s en Région Normandie, le PCF un groupe à 4 élu.e.s en Bretagne ou le PRG un groupe à 3 élu.e.s en Nouvelle Aquitaine. Le refus de donner le même droit en Occitanie est donc bien dirigé contre la France Insoumise au mépris des règles appliquées dans les autres Régions. C’est pourquoi nous utilisons tous les moyens juridiques et démocratiques pour que notre courant politique soit respecté et représenté au sein de la région Occitanie. Au delà des aspects juridiques, nous mesurons la gravité de cette situation : le refus de reconnaître à un courant politique qui existe tant dans l’institution que dans la société, les droits élémentaires démocratiques pour s’exprimer.

    La responsabilité de la Présidente du Conseil régional
    Depuis 2 mois et la décision des élu.e.s EELC et PCF, nous nous sommes adressé.e.s à Carole Delga afin que le pluralisme politique soit respecté au sein de l’institution et permette la formation d’un groupe politique des 4 élu.e.s de la France Insoumise. Nous avons essuyé une fin de non-recevoir et avons été déclaré.e.s comme « non inscrits », donc sans moyens et sans possibilité d’intervenir sur les différents sujets à l’ordre du jour dans les débats de l’Assemblée. Il suffirait pourtant que la présidente de Région propose à l’Assemblée régionale de ramener le seuil pour former un groupe à 4 élu.e.s, comme c’était le cadre fixé en début de mandat. Cette obstination à utiliser un artifice réglementaire pour limiter la démocratie au Conseil régional est inacceptable. On nous a donné comme explication à ce refus qu’en permettant la formation d’un groupe politique à 4 élu.e.s, le risque existait que les élus « La République En Marche » forment également un groupe politique. Cet argument est irrecevable et démontre la gravité de la situation. Nous sommes nous mêmes les premiers opposants à « En Marche » et à la politique menée par Emmanuel Macron. Mais c’est sur le terrain du débat que doit se faire la confrontation démocratique. On ne règle pas des difficultés politiques  avec des carcans administratifs et en privant des courants politiques de représentation. C’est pourquoi nous alertons nos concitoyen.nes et tous les élu.e.s de la Région Occitanie pour que cesse cette situation indéfendable.

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