Salah Hamouri, avocat franco-pales­ti­nien, a été condamné à 6 mois de prison renou­ve­lables

Commu­niqué d’ Elsa Lefort
Porte parole du Comité de soutien à Salah Hamouri

Ce lundi est un jour sombre. Salah Hamouri, avocat franco-pales­ti­nien, a été condamné à 6 mois de prison renou­ve­lables, sous le statut de la « déten­tion admi­nis­tra­tive. ». C’est-à-dire sans connaître préci­sé­ment et exac­te­ment ce qui lui est repro­ché, sans avoir accès à son dossier classé secret, sans avoir droit à un procès équi­table et contra­dic­toire. Et tout ceci pour satis­faire à un ordre, signé de sa main, du ministre israé­lien de la défense parti­cu­liè­re­ment extré­miste : Avig­dor Lieber­man.

Depuis le 23 août Salah Hamouri est la victime d’un arbi­traire total. Depuis le 23 août il est en prison, pour rien. Depuis le 23 août il ne peut commu­niquer avec sa famille. C’est un calvaire pur et simple à mettre, une fois de plus, au débit des auto­ri­tés israé­liennes qui violent en perma­nence le droit sans rece­voir en retour la réac­tion concrète qui s’im­pose.

Cette déci­sion survient de surcroît à un moment précis : hier notre compa­triote Loup Bureau reve­nait enfin en France suite à son empri­son­ne­ment pendant 51 jours par les auto­ri­tés turques qui l’ac­cu­saient, elles aussi sans la moindre preuve, de faire partie d’une « orga­ni­sa­tion terro­riste ». Nous nous réjouis­sons de cette libé­ra­tion ! Si Loup Bureau a pu sortir de prison c’est suite aux inter­ven­tions répé­tées des auto­ri­tés françaises au plus haut niveau ainsi qu’à la média­ti­sa­tion de son cas par ses confrères jour­na­listes.
Cela ne fait que souli­gner avec d’au­tant plus de force le fait que la déci­sion israé­lienne a été possible parce que ni les auto­ri­tés françaises, ni la presse n’ont bougé nette­ment pour la libé­ra­tion de Salah Hamouri. Pour­tant la liberté est indi­vi­sible ou bien elle n’est pas. Ce double stan­dard concer­nant une situa­tion iden­tique sur le fond ne peut que heur­ter tous les démo­crates et faire monter l’exi­gence d’une inter­ven­tion du Président Macron à l’en­droit d’Is­raël qui ne peut être traité autre­ment que tout autre Etat. Ce qui a été possible en Turquie doit l’être pour Israël, personne ne compren­drait que le silence français – aussi bien de l’Ely­sée que du Quai d’Or­say – conti­nue au point d’en deve­nir assour­dis­sant.

Nous deman­dons donc solen­nel­le­ment aux auto­ri­tés françaises compé­tentes de refu­ser le « deux poids, deux mesures » et d’in­ter­ve­nir en urgence auprès de leurs homo­logues israé­liens. Nous deman­dons que le Président reçoive la femme de Salah Hamouri. Nous deman­dons, enfin, que les médias estiment que l’in­ter­ne­ment arbi­traire d’un jour­na­liste n’est pas plus grave ou impor­tant que l’in­ter­ne­ment d’un avocat. La liberté ne peut connaître aucune distinc­tion ni de fron­tières.

Nous affir­mons, enfin, forts du soutien d’une multi­tude de personnes venues de tous les hori­zons, que plus que jamais nous enten­dons faire préva­loir la justice et le droit ; que plus que jamais nous sommes aux côtés de Salah Hamouri et de sa famille si dure­ment éprou­vés; que plus que jamais nous enten­dons faire faire abou­tir cette exigence dont la justesse est indis­cu­table : Liberté pour Salah Hamouri !

Paris, le 18 septembre 2017

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