Sépa­rer les morts des vivants

La revue de l’Es­pace Mendès France de Poitiers a changé de nom pour s’ap­pe­ler main­te­nant « L’ac­tua­lité Nouvelle Aqui­taine », nouveau décou­page admi­nis­tra­tif régio­nal oblige – c’est le mot « oblige » qui est ici impor­tant.

Le « spécial archéo­lo­gie » n°113 est derrière nous. Le numéro 114 revient à son éclec­tisme bien­venu, à ses thèmes guidés d’abord par une curio­sité tous azimuts.

On y trouve des invi­ta­tions à la lecture de poésie, de romans, de BD, d’es­sais en rela­tion avec l’ac­tua­lité locale.

Nous avons était très inté­res­sés par un article d’un cher­cheur borde­lais, Éric Chau­vier, qui a étudié le péri­phé­rique borde­lais, le plus long de France. Il le quali­fie de » faux progrès », de contrainte qui est « un marqueur des dysfonc­tion­ne­ments actuels » pour s’in­ter­ro­ger « comment la ville fait souf­frir ». La métro­po­li­sa­tion provoque  des déséqui­libres facteur de profondes inéga­li­tés « comme si fina­le­ment les riches des centres-villes avaient besoin des pauvres pour, disons-le crûment, stimu­ler leur libido, ou du moins se proje­ter et sortir de leur ennui ».

Le dossier central de « L’ac­tua­lité » s’in­ti­tule In fine et s’at­tache à parler de la néces­sité pour les socié­tés de sépa­rer les morts et les vivants dans des aspects parfois inat­ten­dus.

À propos du portrait post mortem du père Camille de la Croix, en 1911, mis en scène dans son petit musée des moulages méro­vin­giens.

Rites d’en­trée et de sortie. Chaque culture témoigne d’une volonté de bien sépa­rer les morts des vivants, voilà pourquoi les funé­railles sont univer­selles. Qu’on le veuille ou non, « il faut que le mort s’en aille » comme nous l’ex­plique le socio-anthro­po­logue Patrick Baudry.

Diagnos­tiquer la mort. Comment distin­guer une personne vivante d’une personne décé­dée ? À un ques­tion­ne­ment aussi fonda­men­tal, pas de réponse univer­selle. Olivier Lesieur et René Robert, méde­cins réani­ma­teurs, nous éclairent.

Celle qui fait parler les morts. Psychiatre et méde­cin légiste à Poitiers, Alexia Delbreil présente ce métier atypique qui suscite à la fois un vif inté­rêt et un profond malaise. Qu’en est-il réel­le­ment ?

Cadavre, autop­sie et scène de crime. Les cadavres présen­tés dans les séries ou films poli­ciers en disent long sur notre rapport à la mort. Maud Desmet a écrit une thèse puis un livre paru en août dernier sur le sujet.

Un mort au cœur grena­dine. Cyril Brèque décrit SimLife, dispo­si­tif qui permet de revas­cu­la­ri­ser des cadavres pour la forma­tion des futurs chirur­giens.

Nean­der­tal, Canni­bale Gour­met. L’an­thro­po­logue Bruno Maureille revi­site les sites archéo­lo­giques de Charente et de Dordogne en s’in­ter­ro­geant sur les pratiques des Néan­der­ta­liens.

Enter­rer des pesti­fé­rés. D’abord soucieux de respec­ter autant que possible les rites funé­raires, les popu­la­tions victimes d’épi­dé­mies de peste ont  ni par redou­ter le contact avec les défunts. Expli­ca­tions avec Sacha Kacki.

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