« Un pouvoir qui matraque la jeunesse est faible et mépri­sable » Péti­tion.

Cet appel a commencé à circu­ler le 16 avril 2016. Pour le soute­nir et y appor­ter votre signa­ture, écrire à : stop­vio­len­ces­po­li­cie­res@­la­poste.net

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Depuis novembre dernier et la procla­ma­tion de l’état d’ur­gence, l’État de la régres­sion sociale et de la matraque a bruta­le­ment accé­léré sa décom­po­si­tion. Sa soumis­sion à un capi­tal piaf­fant d’im­pa­tience de pouvoir exploi­ter et jeter n’im­porte qui, quand et comme ça lui chante, est radi­ca­le­ment décom­plexée. Le nombre de celles et ceux qui, se battant sans cour­ber l’échine pour leur dignité, leur avenir, ou tout simple­ment leur quoti­dien, peuvent être traî­nés devant les tribu­naux, trai­tés comme des terro­ristes et, à l’image des Goodyear, condam­nés à de la prison ferme, ne cesse de croître. Au même rythme ont progressé les violences poli­cières les plus métho­diques.

La jeunesse étudiante et lycéenne en fait les frais depuis plusieurs semaines, à un niveau de répres­sion propre­ment insou­te­nable. Les 300 et quelques arres­ta­tions lors de la mani­fes­ta­tion du 29 novembre à Répu­blique contre la COP21 étaient bien un avant-goût. Depuis le 17 mars et l’ex­pul­sion violente d’un groupe d’étu­diant-e-s de l’uni­ver­sité de Tolbiac, chaque jour­née de mobi­li­sa­tion des jeunes occa­sionne un cres­cendo dans les gazages, les matraquages et les inter­pel­la­tions. Quelle honteuse hypo­cri­sie quand Bernard Caze­neuve se dit « choqué » de la violence par laquelle un jeune de 15 ans, du lycée Berg­son à Paris, avait été le 24 mars tabassé par trois poli­ciers surar­més. Le 5 avril, ce sont encore plus de 130 lycéen-ne-s, gazé-e-s et matraqué-e-s par des CRS et poli­ciers en civil, qui ont été inter­pellé-e-s avant même d’ar­ri­ver à la mani­fes­ta­tion prévue à Bastille l’après-midi. Quant à ce 14 avril, le nombre de casques, de tonfas, de gazeuses et de boucliers desti­nés à enfer­mer le cortège pari­sien pour­tant paci­fique était telle­ment impor­tant, un drone couvrant carré­ment la zone, que des passants ont demandé si c’était… une mani­fes­ta­tion de poli­ciers. La liste est longue, et le procédé n’est pas seule­ment pari­sien. Nantes, Rennes, Lyon, Stras­bourg, Mont­pel­lier, Rouen, Caen, Grenoble, Toulouse etc., l’ont égale­ment subi. Et, bien sûr, les grévistes de Mayotte.

Combien de crânes ouverts et autres bles­sures graves, d’hos­pi­ta­li­sa­tions comme de points de suture, de tirs de flash­balls, d’in­sultes, de menaces, d’ar­res­ta­tions jusque devant les lycées, de gardes à vue et de procès, avant que nous ne cessions de tolé­rer cela ? Combien de Malik Ousse­kine, combien de Rémi Fraisse, fini­ront-ils par s’au­to­ri­ser, combien d’Amine Bentounsi, de Zyed Benna, de Bouna Traoré et de violences poli­cières quoti­diennes dans les quar­tiers popu­laires survien­dront encore, si nous ne mettons pas un terme à cette méca­nique aussi sinistre qu’in­digne ? Une telle violence exprime bel et bien l’in­fini mépris à l’égard de ces jeunes que Hollande avait prétendu mettre au cœur de son mandat. C’est ce pouvoir qui matraque la jeunesse qui est aussi faible et apeuré que mépri­sable. Il tremble devant elle, car sa radi­ca­lité n’est pas contrô­lable. Il sait que la colère et la soli­da­rité des jeunes contre ce qui n’offre que déses­poir, misère et régres­sion, gran­dissent. Il n’a pas oublié l’in­fluence déter­mi­nante qu’elles et ils peuvent avoir sur l’en­semble des travailleur-se-s. La façon incroya­ble­ment violente dont les CRS ont « accueilli » les étudiant-e-s venus rencon­trer les chemi­nots à la gare Saint Lazare mardi 12 avril, et arrêté arbi­trai­re­ment l’un d’entre eux, illustre avec éloquence sa hantise à l’égard de toute jonc­tion des étudiant-e-s et des sala­rié-e-s.

Alors que des poli­ti­ciens, jusque dans les rangs du PS, veulent aller jusqu’à dissoudre « Nuit Debout ! », le gouver­ne­ment, profi­tant de l’am­biance entre­te­nue par un blackout aussi complet que complice de la part des grands médias, lâche ainsi quelques miettes d’un côté tout en lais­sant, de l’autre, se succé­der des jour­nées saute-moutons qui, à elles seules, l’im­pres­sionnent peu. En tout cas bien moins que cette jeunesse déter­mi­née qu’il cherche, à l’orée des vacances scolaires, à briser par la force.

Lais­ser la matraque impu­nie, c’est porter aussi une immense respon­sa­bi­lité. La condam­na­tion de cette violence récur­rente devrait être sans appel ; or, on est encore bien en-deçà du néces­saire à l’échelle natio­nale. Les prises de posi­tion locales, lorsqu’elles existent, de partis, syndi­cats, asso­cia­tions en tout genre, ou encore au sein de corpo­ra­tions comme les ensei­gnants et univer­si­taires, restent large­ment insuf­fi­santes à ce jour pour briser l’omerta. Il n’y a rien à rela­ti­vi­ser ni à nuan­cer. Il est grand temps de se désha­bi­tuer de ce qui n’a aucune justi­fi­ca­tion possible, sinon l’ar­bi­traire des princes de l’État poli­cier et du CAC40. Il est grand temps qu’a­vec les étudiant-e-s, les lycéen-ne-s, les travailleur-se-s qui se battent non seule­ment contre un projet de loi inique, mais de plus en plus aussi pour une vie qui ne soit pas une simple survie, nous fassions masse pour y mettre fin.

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