Une nouvelle carte inter­com­mu­nale pour répondre à quels besoins, à quels objec­tifs ?

Comment peut-on imagi­ner un seul instant que la mise en place de cette super­struc­ture va confor­ter la démo­cra­tie, permettre aux citoyens de se faire entendre.

A aucun moment ne sont évoqués la réponse aux besoins des popu­la­tions concer­nées, le rôle et la place des services publics, la démo­cra­tie.

En lisant atten­ti­ve­ment l’in­ter­view de Jean-Pierre Abelin et la réac­tion de Michel Guérin, force est de consta­ter un consen­sus sur le fond : l’ac­cep­ta­tion de la mise en concur­rence des terri­toires.

La mise en œuvre de cette méga commu­nauté d’ag­glo­mé­ra­tion s’ac­com­pagne du dessai­sis­se­ment pour les communes de leurs prin­ci­pales compé­tences. A titre d’exemple, prenons l’ac­tua­lité locale avec le projet de ferme usine de Cous­say-les-Bois. Le maire et le conseil muni­ci­pal de cette commune ont pu dépo­ser un recours conten­tieux au tribu­nal admi­nis­tra­tif parce qu’ils ont actuel­le­ment la compé­tence en matière d’amé­na­ge­ment, d’ur­ba­ni­sa­tion de leur terri­toire commu­nal. A comp­ter de 2016, cette compé­tence est trans­fé­rée aux struc­tures inter­com­mu­nales.

Comment dans ce cadre, pouvoir prétendre que l’iden­tité des 51 communes sera préser­vée alors que les maires et leurs conseils muni­ci­paux n’au­ront plus la main sur l’es­sen­tiel.

Ajou­tons que la méthode mise en œuvre par la Préfète de la Vienne est pour le moins surpre­nante, il n’y aurait rien à débattre, c’est son projet de redé­cou­page ou rien. C’est une concep­tion très parti­cu­lière de la démo­cra­tie, de la prise en consi­dé­ra­tion des élus et des citoyens.

Il n’y a pas de fata­lité à la mise en œuvre de cette nouvelle carte inter­com­mu­nale, les citoyens et les élus peuvent entrer en résis­tance, en refu­sant le projet et en deman­dant que s’ouvre un véri­table débat, une véri­table concer­ta­tion.

C’est d’ailleurs ce que demande le conseil commu­nau­taire des Portes du Poitou par un vote unanime. Commençons d’abord par réflé­chir à ce qui permet­trait d’amé­lio­rer la vie quoti­dienne, d’as­su­rer l’éga­lité d’ac­cès aux services publics avant de décré­ter des fron­tières arbi­traires aux inter­com­mu­na­li­tés.

Châtel­le­rault le du 24/11/15

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