Vene­zuela. Inter­ven­tion du groupe Marea Socia­lista. Face à Trump, indé­pen­dam­ment de Maduro.

 Marea Socia­lista du Vene­zuela

Décla­ra­tion publiée le 15 août 2017 sur le site appo­rea.org; traduc­tion A l’En­contre

En voici de très larges extraits. Le texte complet est sur le site de nos cama­rades d’Alen­contre.

Les passages en gras le sont de notre fait.

PB, 20–8–2017

 

Le président des Etats-Unis, Donald Trump, vient d’an­non­cer [vendredi 11 août] qu’il consi­dère recou­rir à « l’op­tion mili­taire » pour expul­ser le président Nicolás Maduro du pouvoir. La menace d’une possible opéra­tion mili­taire contre le Vene­zuela a été précé­dée de l’adop­tion de sanc­tions écono­miques unila­té­rales. Il semble peu probable qu’il y ait une inva­sion mili­taire directe; mais le gouver­ne­ment Maduro est soumis à un tel chan­tage pour qu’il cède plus. Il est toute­fois évident qu’il y a une esca­lade face à un acteur qui appa­raît comme gênant. Ce que Trump souhaite vrai­ment écra­ser, c’est l’im­per­ti­nence de la révo­lu­tion boli­va­rienne.

Marea Socia­lista s’op­pose ferme­ment aux menaces mili­taires de Trump, à toute ingé­rence du gouver­ne­ment d’Amé­rique du Nord, ainsi qu’aux sanc­tions écono­miques. Nous serrons les rangs aux côtés de notre peuple véné­zué­lien indi­gné et valeu­reux, faisant appel à la lutte indé­pen­dan­tiste victo­rieuse qui fit de nous une nation libre. Cela ne signi­fie en aucune mesure que nous avali­sons les poli­tiques suivies par Maduro et par l’As­sem­blée natio­nale consti­tuante (ANC).

Bien qu’il semble que cela importe peu à un Trump déli­rant, il récolte une vague de rejet au chan­tage armé et à son invo­ca­tion guer­rière. Nous assis­tons à la manière dont d’autres nations – jusqu’aux plus hostiles à Maduro – condamnent nette­ment cette possi­bi­lité, reje­tée par les gouver­ne­ments d’Amé­rique Latine et d’autres régions de la planète. Car cela n’abou­ti­rait qu’à rendre le monde plus instable et plus dange­reux et pour­rait même mettre à feu l’Amé­rique Latine dans son entier. Le rejet de porte-parole d’or­ga­nismes inter­na­tio­naux et d’ins­tances de l’ONU s’est aussi fait entendre. Ils condamnent les sanc­tions écono­miques, car ils estiment qu’elles ne peuvent qu’ag­gra­ver la situa­tion de la popu­la­tion du Vene­zuela et même se révé­ler préju­di­ciables pour ceux qui les appliquent. La gauche inter­na­tio­nale, y compris la gauche nord-améri­caine, fait entendre sa voix contre l’in­ter­ven­tion­nisme, bien qu’une frac­tion impor­tante de celle-ci ne soutienne pas Maduro.

Les Etats-Unis ont pendant plusieurs décen­nies renversé [des gouver­ne­ments] et envahi des pays d’Amé­rique Latine ainsi qu’en d’autres endroits du monde afin d’y impo­ser leur domi­na­tion et main­te­nir leur rang dans la compé­ti­tion inter­im­pé­ria­liste. En de nombreuses occa­sions, les Etats-Unis ont imposé leurs inté­rêts, mais ils ont aussi fait face à d’énormes échecs, comme cela a été le cas au Viet­nam et à Cuba. Ces actions – qui se couvrent du prétexte falla­cieux de la défense de la « liberté » ou de la « démo­cra­tie » – ont toujours engen­dré des souf­frances énormes aux peuples agres­sés ainsi que pour son propre peuple.

Au Vene­zuela, un large spectre de partis et d’or­ga­ni­sa­tions sociales, indé­pen­dam­ment de leur sympa­thie ou de leur anti­pa­thie pour gouver­ne­ment et pour les « super-pouvoirs » mis en œuvre par l’ANC, ont exprimé leur ferme rejet des menaces impé­riales. Même des secteurs de la droite pro impé­ria­liste qui, en d’autres moments, avaient appuyé l’in­gé­rence exté­rieure se sont vus contraints à prendre une posi­tion contre une inva­sion ou une action belliqueuse visant le Vene­zuela, bien que ces secteurs évitent de condam­ner expli­ci­te­ment leur allié stra­té­gique états-unien. Nous sommes toute­fois de l’avis qu’é­mettre des décla­ra­tions ne suffit pas, qu’il est néces­saire de contex­tua­li­ser et tenter d’ex­pliquer ce qui se passe ainsi que de débattre sur les manières de défendre notre souve­rai­neté et notre inté­grité terri­to­riale.

Nous devons pour cela exami­ner la situa­tion inter­na­tio­nale, cadre dans lequel s’ins­crit l’étape que traverse le Vene­zuela, où la bipo­la­ri­sa­tion entre l’op­po­si­tion de droite et le gouver­ne­ment égaré, perdu, reflète égale­ment le conflit inter­im­pé­ria­liste par le biais duquel les uns et les autres tentent de tirer profit et de s’ap­pro­prier des ressources du pays.

Le gouver­ne­ment affai­blit le peuple et rend plus vulné­rable le pays avec ses mauvaises poli­tiques, car il dévie du cap souve­rain qui, en matière écono­mique, prédo­mi­nait au cours de la période Chavez et, en même temps, il perd le soutien et la confiance du peuple, qui était l’un des prin­ci­paux piliers et source de force pour la révo­lu­tion boli­va­rienne. C’est cela même qui a offert à l’op­po­si­tion, de droite – clai­re­ment pro-impé­ria­liste – une possi­bi­lité de récu­pé­rer ses forces et qui ouvre la voie au risque d’une inter­ven­tion.

Il en découle la néces­sité de réta­blir l’unité du peuple véné­zué­lien pour la défense du pays, ce qui ne peut se réali­ser qu’au travers d’un accrois­se­ment de la démo­cra­tie et non de son contraire, ainsi qu’en mettant en avant des réponses poli­tiques réelles pour faire face à la situa­tion dont pâtit le peuple en raison de la pénu­rie d’ali­ments et de médi­ca­ments.

Pour­tant, le gouver­ne­ment prio­rise le paie­ment de la dette exté­rieure ainsi que ses enga­ge­ments envers le capi­tal finan­cier (impé­ria­liste), au détri­ment d’une atten­tion aux urgences de la crise. L’unité du peuple ne peut être forcée au moyen de maltrai­tances et de la répres­sion.

Le gouver­ne­ment Maduro et la bureau­cra­tie, réalise actuel­le­ment des poli­tiques écono­miques qui sont rétro­grades en matière de souve­rai­neté et d’un déve­lop­pe­ment indé­pen­dant, en compa­rai­son avec ce que tentait d’at­teindre la révo­lu­tion boli­va­rienne sous Chavez. Actuel­le­ment, ces poli­tiques prennent un carac­tère de remise et d’at­teinte de la souve­rai­neté. La poli­tique du gouver­ne­ment n’est en ce moment pas anti-impé­ria­liste, bien qu’elle puisse emprun­ter parfois un style provo­ca­teur, défiant verba­le­ment l’em­pire. Cela ne nous renforce pas face à l’im­pé­ria­lisme.

Les banques nord-améri­caines et les « para­dis fiscaux » ont même béné­fi­cié des déduc­tions perma­nentes des verse­ments effec­tués en faveur du Vene­zuela ainsi que de la fuite illé­gale de capi­taux du pays. Les Etats-Unis inter­viennent sur ce terrain de manière partielle et sélec­tive, avant tout à des fins de mani­pu­la­tion poli­tique. Mais en aucune façon, les Etats-Unis ne veulent mettre ce pouvoir « d’in­fluence » au service de l’aide au peuple du Vene­zuela par rapport à ses besoins les plus urgents.

 

Le Vene­zuela dans le cadre de la crise capi­ta­liste mondiale et des riva­li­tés inter­im­pé­ria­listes

(…)

• Tout cela s’ins­crit dans le cadre d’une esca­lade de reco­lo­ni­sa­tion dans lequel les vieux empires et les nouveaux, conjoin­te­ment aux trans­na­tio­nales, se disputent l’hé­gé­mo­nie et des posi­tions de force dans l’as­saut contre les richesses de la planète, bien que cela se fasse au détri­ment de l’équi­libre clima­tique et de la vie, au cœur d’un chaos géopo­li­tique crois­sant, de déstruc­tu­ra­tion de pays, de guerres et d’une proli­fé­ra­tion de gouver­ne­ments où l’ac­cu­mu­la­tion du capi­tal emprunte des traits mafieux, corrom­pus et crimi­nels, qui plongent les socié­tés dans l’ar­bi­traire. Il n’y a pas de solu­tion dans le cadre capi­ta­liste.

(…)

Ce que l’on observe dans les situa­tions où les Etats-Unis inter­viennent, c’est une décom­po­si­tion tragique car même s’ils sont plus faibles écono­mique­ment et poli­tique­ment, leur action est plus agres­sive et se fonde sur le fait qu’ils conservent encore la supré­ma­tie mili­taire.

Cette dyna­mique de reco­lo­ni­sa­tion, afin de pouvoir s’im­po­ser, déman­tèle au sein des pays les conquêtes sociales et anni­hile les droits démo­cra­tiques au travers de la mise sur pied d’une nouvelle archi­tec­ture et de méca­nismes écono­miques et finan­ciers, au service des besoins d’un capi­ta­lisme en muta­tion. Les droites ainsi que, les « gouver­ne­ments progres­sistes » – chacun selon leurs propres carac­té­ris­tiques – qui, en Amérique du Sud, sont restés soumis au modèle capi­ta­liste, ont contri­bué à cela. C’est dans ce contexte géné­ral que décline et succombe lesdits gouver­ne­ments progres­sistes qui tentèrent autre­fois de négo­cier les condi­tions de la répar­ti­tion établies par les puis­sances et par les grandes compa­gnies impé­ria­listes. Cela a eu un impact sur le main­tien des avan­tages sociaux ainsi que sur la jouis­sance des droits démo­cra­tiques, rendus déjà insou­te­nables par les effets des écono­mies rentières qui n’ont pu être trans­for­mées [passage vers une « indus­tria­li­sa­tion » adéquate]. Ne serait-ce que parce que les proces­sus de chan­ge­ment ont été abusés par l’ex­ten­sion de bureau­cra­ties para­si­taires ainsi que par l’as­si­mi­la­tion de ces « gouver­ne­ments progres­sistes » à la logique du capi­tal.

Pour cela, le cycle de révo­lu­tions et le proces­sus de chan­ge­ment qui ont débuté en Amérique Latine semble atteindre sa phase termi­nale pour être absorbé dans le réajus­te­ment capi­ta­liste mondial qui reprend ses posses­sions et ses zones de domi­na­tion, malgré la pour­suite des luttes sociales. Cela prin­ci­pa­le­ment en raison des hési­ta­tions des direc­tions poli­tiques aux mains desquelles se trou­vait la conduite de ces proces­sus.

Le Vene­zuela n’échappe pas à cela. Dans ce pays la révo­lu­tion est étran­glée par les héri­tiers poli­tiques eux-mêmes d’Hugo Chavez qui se sont écar­tés ou n’ont pas pris soin des clés trans­mises qui ont rythmé le proces­sus boli­va­rien et les efforts enta­més en vue de l’in­té­gra­tion latino-améri­caine, avec des projets tronqués ou à moitié tronqués(…)

Le problème ne réside pas unique­ment dans la lutte des Etats-Unis pour récu­pé­rer un espace et un contrôle écono­mique sur et au Vene­zuela; la géopo­li­tique établie par Chavez en fait égale­ment partie. Ce dernier a boule­versé l’échiquier par des posi­tions oppo­sées ou gênantes, à même d’en­traî­ner d’autres pays derrière lui ; cela en oppo­si­tion aux projets et objec­tifs nord-améri­cains. (…)

Il convient pour cela de se deman­der: la poli­tique du gouver­ne­ment Maduro est-elle vrai­ment anti-impé­ria­liste? Sur le terrain écono­mique, son orien­ta­tion va dans l’autre direc­tion, dès lors que – bien que le gouver­ne­ment ait annoncé un vague nouveau modèle écono­mique « post-pétrole » et le rempla­ce­ment du système rentier – toutes les actions concrètes vont dans le sens d’un renfor­ce­ment du capi­ta­lisme rentier, extrac­ti­viste et dépen­dant, atta­ché aux trans­na­tio­nales et au capi­tal finan­cier inter­na­tio­nal – comme expres­sions de l’im­pé­ria­lisme – et contri­buent égale­ment au renfor­ce­ment des méca­nismes de soumis­sion face aux pays impé­ria­listes propre­ment dits, autant les plus anciens que ceux qui sont appa­rus en compé­ti­tion avec les Etats-Unis et l’Eu­rope, au sein desquels se détachent la Chine et la Russie dont les inté­rêts au sein du pays [le Vene­zuela] sont très clairs.

Une expres­sion de cela réside dans l’ex­ploi­ta­tion de l’Arc minier de l’Oré­noque, qui ouvre 112’000 km2 aux grandes compa­gnies minières trans­na­tio­nales de divers pays, dans une zone énorme et très déli­cate, vitale pour l’équi­libre clima­tique et écolo­gique, réser­voir à eau et lieu où se concentre la biodi­ver­sité véné­zué­lienne. (…)

Au lieu de progres­ser sur la voie du « déve­lop­pe­ment endo­gène » tant mentionné par Chavez, on s’en­gage à nouveau sur la vieille route du capi­ta­lisme néoco­lo­nial.

Une expres­sion de cela tient dans les contrats récents, au milieu de la crise et des mani­fes­ta­tions de rue, conclus avec (…)

En ce qui concerne les mines, nous assis­tons au retour de compa­gnies qui avaient été expul­sées par Chavez (…)

Dans le cadre de ces « alliances stra­té­giques », plus de 90% des inves­tis­se­ments sont réali­sés dans les mines et une autre partie au tourisme, sans que ne soit établi un axe autour de la réac­ti­va­tion de la produc­tion d’ali­ments, du déve­lop­pe­ment du secteur agri­cole ou de la fabri­ca­tion de médi­ca­ments de base afin de faire face aux problèmes les plus urgents qui affectent le peuple en raison de la situa­tion écono­mique du pays. Les aliments et les médi­ca­ments, au contraire, sont touchés direc­te­ment par les réduc­tions d’im­por­ta­tions [dues à l’as­sè­che­ment de devises, pour diverses raisons], puisque ces impor­ta­tions ont été réduites entre 60 et 70%, et cela afin de garan­tir que la plus grande partie des devises soit réser­vée au paie­ment de la dette exté­rieur illé­gi­time – dont une grande partie est liée à la corrup­tion – que le gouver­ne­ment refuse de soumettre à un audit [de la dette] et à la trans­pa­rence.

 

De sorte qu’au-delà du chan­tage et des menaces visant à influen­cer sur le contrôle poli­tique du pays, l’im­pé­ria­lisme – qu’il soit sous la forme d’un Etat Nation (Etats-Unis, pays euro­péens, Chine, Russie…) ou sous celle de trans­na­tio­nales et du capi­tal finan­cier qui en est l’ex­pres­sion écono­mique – récu­père un pouvoir accru dans notre écono­mie et notre terri­toire, de la main même du gouver­ne­ment qui agite de manière rhéto­rique des slogans anti-impé­ria­listes et révo­lu­tion­naires mais qui, dans les faits, leur ouvre la porte depuis long­temps en raison de l’ap­pé­tit de profits d’une bureau­cra­tie qui s’est intro­duite dans le capi­tal de socié­tés aux côtés de secteurs de la bour­geoi­sie.

• Pour cette raison, les premières mesures de défense anti-impé­ria­liste et de souve­rai­neté natio­nale devraient être basées sur la révi­sion et la recti­fi­ca­tion de cette orien­ta­tion écono­mique qui nous est impo­sée et qui consti­tue le prin­ci­pal facteur de vulné­ra­bi­lité, devant les menaces exté­rieures.

Avant de cela, il convient de se poser une autre ques­tion: les consti­tuants de l’ANC vont-ils mettre en avant une poli­tique véri­ta­ble­ment anti-impé­ria­liste, consé­quente et qui soit respon­sable? Ils n’en ont pas donné signe et il y a peu à attendre d’un « pouvoir consti­tuant » façonné par le gouver­ne­ment consti­tué lui-même, respon­sable des poli­tiques écono­miques qui portent préju­dice à la nation véné­zué­lienne. S’ils voulaient vrai­ment libé­rer le pays de l’im­pé­ria­lisme et progres­ser sur la voie de notre deuxième indé­pen­dance, ils devraient commen­cer à s’en­ga­ger sérieu­se­ment dans cette direc­tion.

Chavez a pu aller de l’avant avec ses postures anti-impé­ria­listes car, en même temps, il s’ap­puyait sur les conquêtes sociales de la révo­lu­tion boli­va­rienne ainsi que sur une démo­cra­tie qui donnait confiance à la grande majo­rité du peuple. Ce n’est pas ce qui se passe avec Maduro, qui ne va pas plus loin que le discours anti-impé­ria­liste et qui fraie la voie aux trans­na­tio­nales et au pillage du pays par les puis­sances étran­gères tout en perdant l’ap­pui social et poli­tique en raison des maltrai­tances et des priva­tions auxquelles le gouver­ne­ment bureau­cra­tique et auto­ri­taire soumet la popu­la­tion.

Evidem­ment donc, deman­der le soutien en faveur du Vene­zuela face aux menaces de Trump ne signi­fie pas soute­nir les poli­tiques de Maduro et de l’ANC. Au contraire, le chan­ge­ment de ces poli­tiques néfastes est une précon­di­tion pour la défense réelle de notre pays.

Pour faire face aux menaces de l’im­pé­ria­lisme et défendre la souve­rai­neté popu­laire

Par consé­quent, nous devons, pour la défense de notre souve­rai­neté, renver­ser toutes les poli­tiques écono­miques qui visent à la soumettre ainsi que reprendre le chemin de la IIe indé­pen­dance, du fait qu’il ne s’agit pas unique­ment d’un problème de défense mili­taire.

Il est néces­saire que soit prise en compte l’ur­gence alimen­taire et médi­cale dans laquelle est plongé le peuple, en donnant prio­rité à l’ap­pro­vi­sion­ne­ment et à la réac­ti­va­tion de la produc­tion de biens de consom­ma­tion basiques. Il est néces­saire de consa­crer le gros des devises à cette fin et non au paie­ment de la dette externe (avec lequel se finance égale­ment l’im­pé­ria­lisme agres­seur) et il est indis­pen­sable de récu­pé­rer les capi­taux fugueurs, dimen­sion que le gouver­ne­ment n’a fait aucun effort de résoudre et qui est respon­sable de la pour­suite des détour­ne­ments des richesses de la nation.

La récu­pé­ra­tion de la démo­cra­tie et de l’État de droit est fonda­men­tale pour réuni­fier notre peuple et restau­rer ses méca­nismes de parti­ci­pa­tion actuel­le­ment usur­pés et acca­pa­rés tota­le­ment par le pouvoir consti­tué installé par l’ANC, par l’ap­pa­reil bureau­cra­tique de l’Etat ainsi que par le gouver­ne­ment du PSUV (Parti socia­liste unifié du Vene­zuela)C’est là une autre faiblesse sur laquelle l’im­pé­ria­lisme prend appui pour faire pres­sion sur le Vene­zuela, usant du prétexte démo­cra­tique.

(…)

L’op­po­si­tion bour­geoise, groupe ou non au sein de la MUD (La Table de l’unité démo­cra­tique), doit se soumettre à la Cons­ti­tu­tion de la Répu­blique boli­va­rienne du Vene­zuela et aban­don­ner défi­ni­ti­ve­ment les méthodes violentes et insur­rec­tion­nelles ou les tenta­tives visant à implan­ter un double pouvoir afin de faire tomber le gouver­ne­ment et elle doit se pronon­cer de manière claire contre l’in­ter­ven­tion­nisme qui a été accueilli dans ses rangs.

Pour tout cela, il est indis­pen­sable de récu­pé­rer la force sociale auto­nome des masses labo­rieuses, le dialogue multiple inclu­sif de tous les secteurs de la société en toute liberté ainsi que la fin des maltrai­tances et de la répres­sion.

Nous propo­sons à la gauche inter­na­tio­nale une campagne active contre les menaces d’in­ter­ven­tion­nisme nord-améri­cain et, en même temps, qu’elle exige au gouver­ne­ment de Nicolás Maduro de resti­tuer au peuple véné­zué­lien tous ses droits et garan­ties consti­tu­tion­nelles qu’il a conquis avec la révo­lu­tion.