Plus que jamais nous l’af­fir­mons, Marine Le Pen doit être battue le 24 avril

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Pendant tout son mandat, E. Macron a mené une poli­tique de casse sociale, de déman­tè­le­ment du service public, de répres­sion des mobi­li­sa­tions, de dérives liber­ti­cides (loi sur le « sépa­ra­tisme », loi « asile et immi­gra­tion »…) au service des plus riches. A coup de polé­miques nauséa­bondes (sur le pseudo « islamo-gauchisme » par exemple), E. Macron et ses ministres ont égale­ment bana­lisé les discours de l’ex­trême-droite et attaqué toutes celles et tous ceux qui se sont dres­sés contre ces idées. Loin d’être un barrage à l’ex­trême-droite en géné­ral, En Marche a contri­bué à la progres­sion des idées de Le Pen et Zemmour, et préparé le second tour qui nous est aujourd’­hui imposé. La redé­cou­verte tardive de la menace fasciste rend leurs leçons de morale d’au­tant plus insup­por­tables qu’ils n’ont eu cesse d’at­taquer de manière la plus viru­lente le projet porté par Jean-Luc Mélen­chon au scru­tin prési­den­tiel, qui était une alter­na­tive puis­sante à l’ex­trême-droite.

Le débat entre Macron et Le Pen a montré de façon flagrante à quel point la gauche manquait au second tour : rien sur la justice fiscale, si peu sur la remise en ques­tion de notre modèle écono­mique clima­ti­ci­de… Avec 420 000 voix de plus, nous aurions pu ouvrir avec Jean-Luc Mélen­chon des pers­pec­tives radi­ca­le­ment diffé­rentes, appuyés sur les mouve­ments sociaux anti-raciste, fémi­niste, et struc­tu­rées par la néces­sité d’une plani­fi­ca­tion démo­cra­tique, sociale et écolo­gique. Droite contre extrême droite, ce sont deux projets de société auxquels nous sommes viscé­ra­le­ment oppo­sés qui se sont affron­tés hier, avec un président sortant arro­gant et une candi­date du RN toujours aussi incom­pé­tente.

Mais le débat a égale­ment rappelé que Macron et Le Pen sont des enne­mis de nature diffé­rente. Il suffit pour le comprendre de souli­gner deux éléments.

Le premier, c’est le rappel sans équi­voque que le projet de l’ex­trême droite repose sur le racisme léga­lisé et la préfé­rence natio­nale. Elle serait mise en place pour toute demande de loge­ment social et pour tout emploi, qu’il soit privé ou public, pour l’ac­cès à certains services publics comme l’hô­pi­tal. C’est la fin du droit du sol, la mise en place d’une condi­tion de natio­na­lité pour toucher le RSA ou les autres pres­ta­tions de soli­da­rité, la suppres­sion de toute auto­ri­sa­tion de séjour pour une personne étran­gère qui n’a pas travaillé depuis un an en France. C’est l’in­ter­dic­tion du voile dans la rue. C’est donc semer la haine, en poin­tant du doigt des boucs émis­saires, en encou­ra­geant une guerre civile de basse inten­sité, en lâchant la bride à tous les courants les plus racistes et réac­tion­naires. Mais il ne faut pas croire un instant qu’une prési­dente Le Pen épar­gne­rait les orga­ni­sa­tions syndi­cales, le monde asso­cia­tif ou cultu­rel dans son ensemble. Elle ferait de la prison une norme pour tous les adver­saires du lepe­nisme. Partout où ils ont exercé des respon­sa­bi­li­tés les élus de l’ex­trême droite se sont attaqués aux syndi­ca­listes et au monde asso­cia­tif.

Le second élément, c’est ce que Marine Le Pen se propose de faire s’agis­sant du fonc­tion­ne­ment démo­cra­tique. Elle indique notam­ment vouloir remettre en cause la consti­tu­tion par voie réfé­ren­daire, mais plus géné­ra­le­ment il est illu­soire de penser qu’elle lais­se­rait ne serait-ce que les élec­tions légis­la­tives se dérou­ler norma­le­ment. Elle utili­se­rait les pouvoirs exor­bi­tants que la Ve Répu­blique accorde au président pour gouver­ner de manière auto­ri­taire et limi­te­rait les droits démo­cra­tiques de la popu­la­tion. Ainsi, les marges de manœuvre pour nos luttes seraient dras­tique­ment réduites avec une prési­dente Le Pen dès le soir de son élec­tion. La possi­bi­lité même d’at­teindre une majo­rité parle­men­taire de la gauche anti-austé­rité devien­drait impos­sible avec une victoire de le Pen à la prési­dence.

Plus que jamais nous l’af­fir­mons, Marine Le Pen doit être battue le 24 avril, puis Emma­nuel Macron doit l’être dans la rue et dans les urnes, à l’oc­ca­sion des élec­tions légis­la­tives, durant lesquelles il faut impo­ser une majo­rité consti­tuée autour de l’Union popu­laire, avec toutes les forces qui se recon­naissent dans un programme de trans­for­ma­tion sociale, écolo­gique et démo­cra­tique.

Le secré­ta­riat d’En­semble insou­mise, le 21 avril 2022.

Une réflexion sur « Plus que jamais nous l’af­fir­mons, Marine Le Pen doit être battue le 24 avril »

  1. Excellent texte.

    Parce que Le Pen et ses amis sont décidés à mettre en place au plus vite une politique à la Orban qui détruirait la possibilité d’élections législatives non frauduleuses comme dit le texte, il faut tout faire pour battre Le Pen dans les urnes ce dimanche.

    Parce que Le Pen est l’ennemi des travailleurs (voir aussi les communiqués de Visa, de la CGT, de Solidaires, de la FSU sur ce site), il s’impose à nombre d’entre nous de voter contre Le Pen plus que jamais, car plus que jamais ils sont nombreux, organisés et populaires, ces ennemis.

    Je voterai Macron, utilisant le bulletin qui ne porte pas le nom de Le Pen.

    Avec l’engagement à combattre dès le dimanche soir contre ce Macron et son néolibéralisme autoritaire qui a tant fait pour favoriser Le Pen et Zemmour. Avec un jeunesse qui se mobilise à nouveau ici et là , dans les quartiers populaires et dans les universités et lycées, avec détermination.

     

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