Nuit debout Paris-Répu­blique/ Hôpi­tal debout/ tract du 15 avril

PAROLES D’HOSPITALIERS
« Le 15 du mois nous n’avons plus de couver­ture chauf­fante, de drap… »
« Le stock de médi­ca­ment est en rupture. »
« Nous ne serons pas livrés car nous n’avons pas payé la dernière facture »
« L’as­cen­seur est en panne, nous n’avons plus les moyens d’as­su­rer la main­te­nance »
« Nous devons repor­ter votre examen l’ap­pa­reil est en panne. »
« Tu pour­ras reve­nir demain sur ton jour de repos, nous ne sommes pas assez nombreux. »
« Si tu pouvais te dépê­cher un peu, il faut enchai­ner. »
« Je peux vous donner RDV dans 6 mois pour votre prothèse de hanche »
« J’étais atta­ché à l’hô­pi­tal public mais là vu ce que je gagne et le peu de recon­nais­sance salut !!!! »
« La réalité nous oblige à la fusion, à la mutua­li­sa­tion. »
« Je n’ai pas ‘autre solu­tion que de priva­ti­ser le self. »
« Le contrô­leur finan­cier ne m’au­to­rise pas à embau­cher »
Plus personne ne doit croire que les poli­tiques d’aus­té­rité que nous subis­sons depuis des années à l’hô­pi­tal sont sans consé­quence sur la prise en charge des patients.
Les centaines de millions d’eu­ros écono­mi­sées, les 3 milliard à venir dégradent osten­si­ble­ment la qualité et la sécu­rité des soins que nous distri­buons à nos conci­toyens.
Les 1eres coupes ont consisté à bais­ser les dépenses dites maté­rielles. Il s’agis­sait alors pour les direc­tions de bais­ser les factures de nos four­nis­seurs, de dimi­nuer les frais de main­te­nance, de ne pas rempla­cer le maté­riel pour­tant vétuste. Mais cela n’a pas suffi.
L’en­ga­ge­ment « craché, juré, pas les soignants » n’aura pas duré.
Si dans un 1er temps les coupes dans les effec­tifs ont touché essen­tiel­le­ment les person­nels ouvriers et admi­nis­tra­tifs, puisque insuf­fi­santes elles s’at­taquent aux soignants.
Départ en retraite, muta­tion non rempla­cée, suppres­sion de postes, préca­ri­sa­tion, sous-trai­tance, exter­na­li­sa­tion… le sous-effec­tif s’ins­talle comme la règle dans nos services.
La boucle ne serait pas bouclée si nous n’abor­dions pas la ques­tion d’aug­men­ta­tion de l’ac­ti­vité. En nous vendant l’idée d’un secteur concur­ren­tiel nos direc­tions nous imposent le rende­ment, le nombre d’actes, le taux d’oc­cu­pa­tion des salles, le nombre de lits, la dimi­nu­tion de la durée moyenne de séjour comme les critères d’éva­lua­tion de « notre produc­tion ».
A ce jeu, déjà suici­daire, s’ajoute le vote dérai­son­nable de nos parle­men­taires. Nos dépu­tés et séna­teurs ont bon dos de pleu­rer la ferme­ture de nos hôpi­taux de proxi­mité quant à la chambre ils votent des budgets drama­tique­ment insuf­fi­sants. L’in­com­pé­tence doit avoir une fin, l’hô­pi­tal debout sonne le glas.

 

Des années de disette, de promesses, de « vous verrez » et nous ne voyons rien, les lende­mains ne chantent toujours pas …
Aux budgets étriqués succèdent les budgets insuf­fi­sants. Étran­glé, étouffé, ré-duit chaque jour un peu plus, l’hô­pi­tal se meurt. Victime de la sempi­ter­nelle baisse des dépenses publiques impo­sée par le gouver­ne­ment qui l’éloigne de ses missions premières, si impor­tantes pour le bien de toutes et tous.
Parce que cette poli­tique mène à notre néga­tion,
Parce que ceux qui la mènent ne nous entendent pas,
Parce que des richesses produites il y en a,
Parce que nous valons mieux que ça,
Nous, hospi­ta­liers-ères, nous rejoi­gnons la nuit debout pouin­ven­ter une société juste et éman­ci­pa­trice, une société où la Santé ne serait plus vécue comme une dépense mais un inves­tis­se­ment, un droit acces­sible à toutes et tous quelques soient ses origines et son lieu de vie.

Si nous touchons ici les missions de l’hô­pi­tal, il nous semble impor­tant de les réaf­fir­mer tant elles sont mises à mal aujourd’­hui.
En réaf­fir­mant aussi notre volonté de prendre soin de nos semblables, de les accom­pa­gner dans des moments souvent pénibles de leur exis­tence, nous dénonçons une poli­tique qui fait de nous des faiseurs d’actes et trop souvent de simples variables d’ajus­te­ment.

De plus, cette poli­tique ne nous permet plus d’en­tre­te­nir conve­na­ble­ment nos bâti­ments, de gérer la logis­tique ou les dossiers de l’en­semble des hospi­ta­lier-ères …
Nous nous rele­vons et ainsi nous permet­trons à l’hô­pi­tal de se tenir debout.
Nous appe­lons toutes celles et tous ceux victimes, comme nous, de ces poli­tiques à rejoindre le mouve­ment.
Ensemble nous sommes l’ave­nir

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