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écosocialisme / élections / Gauche écosocialiste / Palestine / Ukraine

Feuille de route de la Ges, 23–24 mars

pascal bpar pascal b1 avril 2024

Cette feuille de route vise à actua­li­ser notre analyse de la situa­tion poli­tique et à fixer quelques éléments d’orien­ta­tion d’ici à l’été, sans reve­nir sur les bases poli­tiques que nous avons adop­tées lors de notre réunion natio­nale de fonda­tion il y a un an.

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Un monde dange­reux

Depuis la fin de la guerre froide, loin d’évo­luer vers une gouver­nance apai­sée, l’évo­lu­tion du monde est marquée par des riva­li­tés de puis­sances, toujours plus aigui­sées, qui s’ex­priment sur le terrain écono­mique comme sur le terrain géopo­li­tique avec une multi­pli­ca­tion des conflits et des guerres.

La guerre qui dure et se durcit, suite à l’in­va­sion de l’Ukraine par la Russie, fragi­lise et menace l’Eu­rope. Les massacres perpé­trés à Gaza par l’ar­mée Israé­lienne désta­bi­lisent plus large­ment le Proche et le Moyen-Orient. Les logiques de guerre se déploient de façon inquié­tante. Dans un monde forte­ment nucléa­risé un diri­geant comme Poutine va jusqu’à exhi­ber la force de frappe nucléaire et menace régu­liè­re­ment de l’em­ployer. Jusqu’en mer de Chine où la puis­sance chinoise menace Taïwan avec les réper­cus­sions incal­cu­lables que cela pour­rait avoir. Alors que l’hu­ma­nité est confron­tée au dérè­gle­ment clima­tique (+1.48°C en 2022 par rapport à la période 1850–1900) qui menace son exis­tence et celle de toutes les espèces vivantes, les diri­geants des pays capi­ta­listes les plus puis­sants et les plus émet­teurs de CO2 passent davan­tage de temps à jouer à la guerre, au Mono­poly des ventes d’armes et de la compé­ti­tion écono­mique néoli­bé­rale, qu’à prendre des mesures à la hauteur des enjeux écolo­giques.

Dans ce climat globa­le­ment anxio­gène, la défiance des peuples vis-à-vis des élites qui les gouvernent nour­rit ce que l’on appelle parfois un « moment popu­liste » qui peut géné­rer de puis­santes luttes sociales voire des victoires élec­to­rales de la gauche mais où la tendance globale est plutôt à la crois­sance et à l’en­ra­ci­ne­ment des réponses popu­listes d’ex­trême-droite ou néofas­cistes.

De ce point de vue, lors des élec­tions améri­caines de novembre 2024, que Trump, porteur d’un projet poli­tique encore plus nocif que le précé­dent, puisse ou pas reve­nir au pouvoir est une ques­tion majeure.

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Les ques­tions inter­na­tio­nales marquent le débat en France

Ces carac­té­ris­tiques du monde dange­reux dans lequel l’hu­ma­nité évolue s’in­vitent bien évidem­ment dans la situa­tion française et dans les débats internes à la France insou­mise.

A commen­cer par la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine qui sera un des thèmes du débat de la prochaine campagne des euro­péennes.

LFI pose juste­ment l’objec­tif d’une paix juste et durable. Elle évoque la tenue d’une confé­rence sur les fron­tières qui traite de l’ave­nir des terri­toires et singu­liè­re­ment des popu­la­tions concer­nées, ce qui suppose quelques préci­sions.

Parler de paix suppose toujours de dire les causes de la guerre et qui en porte la respon­sa­bi­lité. L’im­pé­ria­lisme russe a décidé d’en­va­hir l’Ukraine le 24 février 2022, les troupes de Poutine ont voulu prendre sa capi­tale, elles ont été repous­sées par la résis­tance du peuple ukrai­nien mais occupent encore une partie du terri­toire ukrai­nien. La contre-offen­sive ukrai­nienne a marqué des points la première année malgré son isole­ment, mais le front parait actuel­le­ment stabi­lisé faute de moyens suffi­sants donnés aux ukrai­niens pour repous­ser l’en­va­his­seur. Les orga­ni­sa­tions de gauche en Europe ne sauraient enté­ri­ner cet état du rapport de force, le rempla­ce­ment des popu­la­tions ukrai­niennes chas­sées de leurs lieux de vie par l’ins­tal­la­tion de nouveaux occu­pants venus de l’em­pire russe, sans oublier les exac­tions des mili­ciens russes et la dépor­ta­tion de milliers d’en­fants.

Il faut donc exiger le retrait des troupes Russes et l’ar­rêt des bombar­de­ments.

Il faut main­te­nir et déve­lop­per la soli­da­rité avec la résis­tance armée et non armée des Ukrai­niens, en déve­lop­pant des actions concrètes avec les forces du mouve­ment social, fémi­niste, écolo­giste qui arti­culent la résis­tance contre l’agres­seur russe avec des combats de trans­for­ma­tion sociale dans la société ukrai­nienne. Ces combats de la gauche ukrai­nienne demandent d’être relayés et soute­nus partout en Europe et la GES parti­cipe au réseau de soli­da­rité avec l’Ukraine. C’est la voie à suivre, en refu­sant toute logique d’es­ca­lade, l’en­trée de l’Ukraine dans l’OTAN, l’in­ter­ven­tion mili­taire occi­den­tale.

L’autre conflit qui marque la situa­tion française, c’est l’of­fen­sive meur­trière que mène le gouver­ne­ment israé­lien contre les pales­ti­niens à Gaza. Alors que les opéra­tions mili­taires conti­nuent et avec elles le martyre du peuple pales­ti­nien, le bilan est déjà épou­van­table. Selon l’UNICEF, dans la « bande de Gaza, plus de 30 000 personnes ont péri sous les bombar­de­ments et 75 000 ont été bles­sées. Les femmes et les enfants repré­sentent 70 % des victimes. La bande de Gaza est aujourd’­hui l’en­droit le plus dange­reux au monde.  90 % de la popu­la­tion est en situa­tion d’in­sé­cu­rité alimen­taire aiguë 2/3 des hôpi­taux ne fonc­tionnent plus. ». On compte 1,7 millions de personnes dépla­cées sur une popu­la­tion de deux millions selon l”ONU, et depuis janvier l’aide huma­ni­taire qui parvient aux gazaouis a été réduite de 50% selon l’UNRWA, entra­vée par l’ar­mée israé­lienne.

Les objec­tifs de guerre affi­chés par le gouver­ne­ment israé­lien, éradiquer le Hamas, libé­rer les otages et empê­cher Gaza de demeu­rer une menace pour la sécu­rité d’Is­raël, cherchent en vain à en masquer d’autres, moins avouables qui appa­raissent chaque jour plus clai­re­ment :  Infli­ger une puni­tion massive à toute la popu­la­tion, terro­ri­ser pour faire fuir et provoquer un nettoyage ethnique total ou partiel, dans une logique géno­ci­daire selon de nombreux experts recon­nus et ainsi que l’a jugé plau­sible la Cour Inter­na­tio­nal de Justice.

Tout cela s’ac­com­pagne de la pour­suite de la colo­ni­sa­tion et de multiples exac­tions des colons en Cisjor­da­nie, ainsi que de bombar­de­ments au Sud-Liban avec des réper­cus­sions au Yémen, en mer rouge et en Irak, au risque de désta­bi­li­ser la région.

Ces exac­tions de l’ar­mée israé­lienne, sous les ordres du gouver­ne­ment de Neta­nyahu, relèvent du crime de guerre et devront être jugées par un tribu­nal inter­na­tio­nal. La France insou­mise – avec d’autres forma­tions poli­tiques, asso­cia­tives ou syndi­cales – a dénoncé ces crimes avec constance alors que le gouver­ne­ment et une partie de la classe poli­tique rela­ti­visent ou justi­fient ces agis­se­ments en relayant pure­ment et simple­ment la propa­gande israé­lienne.

Nous dénonçons les odieuses attaques terro­ristes menées par le Hamas le 7 octobre, qui ont fait 1 200 morts dont 36 enfants et plus de 7 500 bles­sés en Israël et exigeons la libé­ra­tion des 138 otages. Nous deman­dons égale­ment la libé­ra­tion des prison­niers pales­ti­niens arrê­tés et déte­nus arbi­trai­re­ment notam­ment depuis le 7 octobre en Cisjor­da­nie.

On peut cepen­dant regret­ter, et nous l’avons exprimé, que la commu­ni­ca­tion de départ de la France insou­mise, le 7 octobre, n’ait pas été suffi­sam­ment claire pour rendre plus diffi­cile la campagne de dénon­cia­tion calom­nieuse et odieuse dont la France insou­mise a été la cible.

Dans nombre de pays du Sud Global mais égale­ment en Europe (Etat Espa­gnol, Irlande, Angle­ter­re…), en Amérique du Nord (USA) et en Austra­lie, un mouve­ment inter­na­tio­na­liste de soli­da­rité signi­fi­ca­tif s’ex­prime par de multiples canaux : mani­fes­ta­tions massives, boycott d’en­seignes soute­nant la colo­ni­sa­tion dans le sillage de la campagne BDS, agita­tion contre les livrai­sons d’ar­mes… La plainte de l’Afrique du Sud pour géno­cide auprès de la Cour Inter­na­tio­nal de Justice, qui a jugé le risque avéré, s’ins­crit dans ce contexte, et consti­tue un appui précieux pour contraindre Israël et ses soutiens à un cessez le feu perma­nent et au respect des droits natio­naux du peuple pales­ti­nien.

Face à la force du soutien dont a béné­fi­cié le gouver­ne­ment d’ED israé­lien dirigé par Neta­nyahu, le mouve­ment de soli­da­rité a peiné à émer­ger dans certains pays.

C’est notam­ment le cas en France où le mouve­ment de soli­da­rité avec le peuple pales­ti­nien rencontre cepen­dant un certain écho dans la jeunesse et les quar­tiers popu­laires.

Dans ce contexte, il est crucial de faire le maxi­mum pour accroître le mouve­ment de soli­da­rité inter­na­tio­na­liste avec les pales­ti­nien.es dans lequel la GES doit prendre toute sa place sur la base d’une plate­forme unitaire reven­diquant notam­ment :

  • Le cessez-le-feu immé­diat et perma­nent, l’ache­mi­ne­ment sans restric­tion de l’aide huma­ni­taire, le réta­blis­se­ment immé­diat des finan­ce­ments de l’UNWRA,
  • La levée immé­diate et sans condi­tions du siège de Gaza, la fin de l’oc­cu­pa­tion et de la colo­ni­sa­tion,
  • Le refus de four­nir des armes et de la logis­tique à Israël,
  • Des sanc­tions contre le gouver­ne­ment israé­lien,
  • La soli­da­rité avec le mouve­ment anti­guerre en Israël qui mène à la fois des actions concrètes en direc­tion de la popu­la­tion pales­ti­nienne de Gaza et des terri­toires occu­pés, une dénon­cia­tion de la colo­ni­sa­tion et parti­cipe à la lutte contre le gouver­ne­ment d’ex­trême-droite de Neta­nyahu.
  • La tenue d’une confé­rence inter­na­tio­nale en vue d’une paix juste et durable, de la coexis­tence paci­fique entre pales­ti­nien.es et israé­lien.es, compre­nant la recon­nais­sance d’un État pales­ti­nien viable et souve­rain et posant la ques­tion du droit au retour des réfu­giés.

Les JO de Juillet 2024 seront l’oc­ca­sion d’exi­ger le boycott d’Is­raël en raison de sa guerre en Pales­tine et en conti­nuité avec notre soli­da­rité avec le peuple pales­ti­nien.

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Rele­ver le défi de la pous­sée de l’ex­trême-droite

Les diffi­cul­tés de la gauche et du mouve­ment social à mobi­li­ser sont hélas plus globales.

La riposte contre la Loi scélé­rate de Darma­nin, qui reprend les prin­ci­pales propo­si­tions du Rassem­ble­ment natio­nal, consacre l’avan­cée de la préfé­rence natio­nale et crimi­na­lise les migrant.es, n’est pas non plus du tout à la hauteur.

Ces éléments sont signi­fi­ca­tifs de la pous­sée des idées du RN et du recul de celles de la gauche dans le pays.

La récente mobi­li­sa­tion du secteur agri­cole, sur laquelle le RN a tenté de pros­pé­rer, a montré l’ur­gence à sortir du modèle agro-indus­triel et des trai­tés de libres échanges qui ne permettent pas aux agri­cul­teurs et agri­cul­trices de vivre digne­ment de leur travail, et ont des effets délé­tères pour la planète. Loin de la remise en cause des normes écolo­giques deman­dée par la FNSEA et la Coor­di­na­tion Rurale, c’est une agri­cul­ture paysanne, respec­tueuse de la terre, des animaux et des travailleurs et travailleuses agri­coles, qui n’op­pose donc pas fin du monde et fin du mois qu’il faut conti­nuer à défendre et déve­lop­per.

On constate pour­tant sur d’autres ques­tions une dispo­ni­bi­lité main­te­nue à la mobi­li­sa­tion : grève sur les salaires dans le secteur privé, mobi­li­sa­tions écolo­gistes, succès du 8 mars, grève ensei­gnante dans le 93, grève des contrô­leurs SNCF.

Si la macro­nie est en crise profonde, une crise rampante qui éclate au grand jour régu­liè­re­ment, de rema­nie­ment en confron­ta­tion avec le monde agri­cole, elle ne peut persis­ter au pouvoir que grâce au carac­tère anti­dé­mo­cra­tique de la Ve Répu­blique. Impo­pu­laire et mino­ri­taire dans le pays, Macron s’ac­croche au pouvoir, provoquant un pour­ris­se­ment de la situa­tion qui nour­rit le RN.

On sait que les sondages ne traduisent pas toujours le résul­tat final sorti des urnes. Néan­moins la progres­sion du RN s’ins­crit dans un temps long et le seuil atteint par le RN le place aujourd’­hui plus que jamais comme une force conqué­rante, favo­rite de la course au pouvoir. La dédia­bo­li­sa­tion appa­rait comme dura­ble­ment réus­sie : le RN est inté­gré dans l’arc répu­bli­cain pendant que des appren­tis sorciers cherchent à en exclure de façon injuste et scan­da­leuse LFI. Une frac­tion de la bour­geoi­sie semble avoir choisi le RN comme recours. Les idées de ce parti ont en partie pollué l’opi­nion et les macro­nistes en perdi­tion, lui font la courte échelle poli­tique.

Quelle serait la nature d’une France diri­gée par le RN ? Diffi­cile à prédire avec exac­ti­tude. On peut néan­moins s’ac­cor­der à dire que l’ac­ces­sion au pouvoir du RN repré­sente un danger majeur pour les liber­tés, pour les immi­gré.es, les musul­man.es, les popu­la­tions raci­sées, les droits des femmes. Que les violences poli­tiques, les exac­tions contre les locaux, les attaques juri­diques contre les mili­tants et les orga­ni­sa­tions du mouve­ment ouvrier pour­raient se multi­plier.

Cela suffit à ce que la gauche et le mouve­ment social se donnent comme tâche centrale de lui barrer la route.

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Résis­ter, conver­ger, unir

Si le mouve­ment social est en panne et que la dernière lutte majeure sur le terrain social, celle des retraites, a échoué malgré sa massi­vité, les direc­tions syndi­cales font état de gains d’adhé­sions et les études d’opi­nion confirment l’em­bel­lie : l’image des syndi­cats s’est amélio­rée. Si le racisme est puis­sant, l’an­ti­ra­cisme le demeure aussi. Il en va de même des préoc­cu­pa­tions fémi­nistes et écolo­giques qui s’ex­priment dans la société avec une certaine vita­lité. Les mani­fes­ta­tions le 8 Mars, ont, par exemple, été un succès. La grève fémi­niste s’ancre de plus en plus, notam­ment dans les secteurs du sala­riat les plus fémi­ni­sés. La grève du travail domes­tique, pour dénon­cer l’iné­ga­lité persis­tante du partage des tâches a émergé cette année.

Les mobi­li­sa­tions autour du rejet des grands projets inutiles et des communs, en parti­cu­lier autour de la ques­tion de l’eau et des méga­bas­sines, acquièrent de plus en plus une dimen­sion natio­nale illus­trée par le déve­lop­pe­ment du mouve­ment des Soulè­ve­ments de la Terre, et de collec­tifs de résis­tances dans les terri­toires. Tout n’est pas déses­pé­rant. La ques­tion de la dignité au travail, de l’éga­lité de droits, de la défense des services publics aujourd’­hui en crise, d’un futur soute­nable restent des vecteurs de mobi­li­sa­tion impor­tants dans la société qu’il faut cher­cher à ampli­fier.

Il faut patiem­ment cher­cher, par une poli­tique de front unique, à faire conver­ger les forces de la jeunesse et du mouve­ment social sur des objec­tifs poli­tiques qui unifient. Il faut tout faire pour que des cadres unitaires se main­tiennent et agissent à chaque fois que possible pour résis­ter aux attaques anti­so­ciales ou anti écolo­giques du gouver­ne­ment ou du patro­nat, pour lutter pour les droits sociaux et les liber­tés démo­cra­tiques.

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Unir la gauche sur une ligne de rupture, un objec­tif majeur et main­tenu

La NUPES, forgée après le succès de la campagne de Mélen­chon sur une base de rupture, était la voie la meilleure pour faire face aux dangers guet­tant notre camp. Il faudra tirer le bilan et ouvrir les discus­sions pour déter­mi­ner préci­sé­ment les raisons multiples qui ont conduit à sa mise en suspen­sion, même si à l’As­sem­blée et dans certains terri­toires, heureu­se­ment, des combats communs conti­nuent d’être menés. C’est le cas par exemple dans la réponse au mouve­ment complexe du monde agri­cole avec le soutien unanime, qui a mis le gouver­ne­ment en diffi­culté et fait écho aux aspi­ra­tions des petits agri­cul­teurs, de la propo­si­tion de prix plan­cher.

Mais la NUPES s’est d’abord trou­vée fragi­li­sée par les résul­tats du congrès du PS au cours duquel les parti­sans de cette alliance origi­nale n’ont pas réussi à creu­ser l’écart avec leurs oppo­sants réso­lus, conduits par Nico­las Mayer Rossi­gnol et Carole Delga. L’en­ga­ge­ment du PS dans la NUPES a été délaissé au profit des compro­mis internes à ce parti, d’au­tant plus faci­le­ment que le centre de gravité de la NUPES était sans doute vécu comme trop « à gauche » par beau­coup de respon­sables, d’adhé­rent.es et de sympa­thi­sant.es socia­listes et parce que le rapport de force en faveur de LFI au sein de cette alliance origi­nale était vécu comme trop ample.

La NUPES s’est trou­vée secouée de nouveau par la volonté de la direc­tion de EELV de vouloir faire cava­lier seul aux élec­tions euro­péennes, là aussi symp­tôme d’une volonté de rééqui­li­brer les rapports de forces à gauche.

Quant à la direc­tion du PCF, elle a affi­ché de bout en bout son hosti­lité à la NUPES et a agi pour sa dispa­ri­tion.

Mais, si les respon­sa­bi­li­tés de cet échec, que nous espé­rons provi­soire, sont d’abord et avant tout celles du PS, du PCF et de EELV, il n’en demeure pas moins que LFI devra elle aussi faire l’exa­men critique de sa respon­sa­bi­lité. En effet, la façon de mener l’al­liance a manqué parfois de souplesse, de patience, de sens du compro­mis. A certains moments, le profil de LFI est apparu comme inuti­le­ment polé­mique donnant des prétextes aux autres partis de la NUPES pour ne pas la faire vivre. Pour ne prendre qu’un exemple signi­fi­ca­tif, pendant la phase poli­tique­ment impor­tante de la période de la mobi­li­sa­tion contre la loi sur les retraites, la direc­tion de LFI a manqué de souplesse tactique et de recherche patiente de cohé­sion de la gauche et de l’in­ter­syn­di­cale face à la droite et au patro­nat.

En tout état de cause, comme le dit la procla­ma­tion adop­tée par l’As­sem­blée Repré­sen­ta­tive de la FI, il nous faut trou­ver les voies, dans les condi­tions nouvelles créées, pour recons­truire la NUPES sur la base de son programme de rupture, en tant que « plus court chemin pour permettre la prise du pouvoir en 2027 et gouver­ner pour l’in­té­rêt géné­ral ».

Vouloir recons­truire au plus vite une alliance suppose de conti­nuer à marte­ler sa néces­sité et d’évi­ter toute invo­lu­tion sectaire.

La bataille pour une liste commune aux euro­péennes jusqu’au bout était un objec­tif juste. Elle aurait permis de dispu­ter au RN la première place aux euro­péennes.

La liste LFI devra à notre sens orien­ter son combat contre les macro­nistes, la droite et l’ED, et pas contre les autres listes de gauche, et reprendre le chemin de la construc­tion unitaire dès le lende­main des élec­tions euro­péennes.

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Bien entendu, la Prési­den­tielle est dans les têtes. Elle est néan­moins encore loin, d’autres luttes et les élec­tions muni­ci­pales la précè­de­ront. Battre les macro­nistes, la droite et l’ex­trême droite, suppose de lancer la candi­da­ture la plus dyna­mique et rassem­bleuse possible à gauche. Pour susci­ter l’en­thou­siasme, elle devra être porteuse d’un programme qui réponde aux aspi­ra­tions popu­laires, un programme radi­cal, « de type NUPES ». Il faut une incar­na­tion qui tranche avec le Hollan­disme, plus court chemin vers la défaite.

Il est trop tôt pour savoir qui sera en posi­tion d’être la candi­da­ture de rassem­ble­ment, de conver­gence des forces de la NUPES, de mobi­li­ser les classes popu­laires. Cela pour­rait être Jean-Luc Mélen­chon, qui a montré à trois reprises, avec notre soutien, sa capa­cité à mener la campagne de la Prési­den­tielle. Mais d’autres candi­da­tures issues de LFI peuvent incar­ner le rassem­ble­ment – et c’est heureux – qu’il faut exami­ner sans invec­tives ni secta­risme, comme la candi­da­ture de Clémen­tine Autain ou celle de François Ruffin.

De façon plus géné­rale, nous réaf­fir­mons qu’un proces­sus de trans­for­ma­tion démo­cra­tique de LFI, qui permette de faire de notre plura­lisme une force, qui permette aux mili­tantes et mili­tants de débattre, de déci­der, de délé­guer, est une abso­lue néces­sité. Une pratique démo­cra­tique sans invec­tives n’est ni un luxe, ni un obstacle à l’ef­fi­ca­cité. Au contraire, c’est accroître la capa­cité de LFI à s’an­crer dura­ble­ment dans tous les terri­toires du pays.

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Plein soutien à la liste conduite par Manon Aubry

En atten­dant, ce sont des euro­péennes qui s’ap­prochent. Si, comme cela semble être malheu­reu­se­ment le cas, une liste unifiée de la NUPES s’avé­rait défi­ni­ti­ve­ment impos­sible, il faut que la liste défen­dant le programme et la stra­té­gie d’union de la NUPES soit la plus influente possible. C’est la fonc­tion de la liste qui sera conduite par Manon Aubry. Les dépu­tés sortants LFI, affi­chant un bilan malheu­reu­se­ment insuf­fi­sam­ment connu mais tota­le­ment exem­plaire, méritent d’être recon­duits. Ils méritent d’être renfor­cés par d’autres. Nous soute­nons la recherche d’élar­gis­se­ment de cette liste à toutes les forces qui entendent défendre le programme de la NUPES et à faire conver­ger ses forces mili­tantes.

La campagne doit donner à voir le très bon bilan des député.es insou­mis.es, l’exis­tence d’une gauche euro­péenne qui porte des batailles communes.

Elle doit être l’oc­ca­sion de dénon­cer les logiques de guerre, la fuite en avant libé­rale de cette Europe des riches et des banquiers, le dumping social et fiscal, les renon­ce­ments sur le terrain de la lutte contre le chan­ge­ment clima­tique. Elle doit donner à voir ce que serait une véri­table poli­tique de gauche, qui harmo­ni­se­rait par le haut les légis­la­tions sociales et fiscales.

Voter pour Manon Aubry, c’est le moyen le plus clair de sanc­tion­ner le Macro­nisme et ses avatars libé­raux en Europe tout en faisant barrage à l’ex­trême droite et à ses avatars natio­na­listes.

Aux côtés des insou­mises et insou­mis, nous mène­rons campagne avec toute la vita­lité néces­saire. La gauche écoso­cia­liste, membre de LFI appelle clai­re­ment les insou­mis.es et l’en­semble de celles et ceux qui aspirent à ce qu’existe et se fasse entendre le plus fort possible une alter­na­tive sociale, démo­cra­tique, écolo­gique digne de ce nom, à se regrou­per derrière la liste Aubry.

Feuille de route adop­tée au consen­sus par la réunion natio­nale de la GES des 23 et 24 mars 2024.

Suivre l’ac­tua­lité de la GES  c’est ici

 

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