5 décembre 2025

L’Après. Hendrik Davi. L’en­fer social selon Lecornu

L’en­fer social selon Lecornu

La copie du gouver­ne­ment concer­nant le budget de la Sécu­rité sociale est à l’image de toute la poli­tique d’Em­ma­nuel Macron.

Une poli­tique de classe qui épargne les plus riches et tape les sala­rié·es, les malades et les retrai­té·es : double­ment des fran­chises médi­cales, nouvelles fran­chises pour aller chez le dentiste ou béné­fi­cier de béquilles, attaques sur les arrêts de travail, les malades en ALD, les appren­tis, les chèques vacances et les tickets restau­rants.

Au nom du défi­cit de la Sécu­rité sociale et de l’aug­men­ta­tion des dépenses de santé, le gouver­ne­ment restreint les droits des assu­ré·es et détri­cote le service public hospi­ta­lier.

Tout est faux dans leur raison­ne­ment.

Les dépenses de santé sont globa­le­ment stables depuis 2014 à 11,4% du PIB en dépit du vieillis­se­ment de la popu­la­tion.

Le défi­cit de la Sécu­rité sociale est dû à un manque de recettes.

Il y a 80 Md€ d’exo­né­ra­tions de coti­sa­tion sociale, soi-disant pour amélio­rer la compé­ti­ti­vité de nos entre­prises. Mais cette poli­tique est un échec : depuis les années 90 la part de l’em­ploi indus­triel a chuté de 26% à 11%, nous sommes passés d’un excèdent commer­cial à un défi­cit abys­sal de 100 Md€ et enfin 5 millions de nos conci­toyens sont en recherche d’em­ploi.

Une part crois­sante de ces exoné­ra­tions ne sont pas compen­sées par le budget de l’État et donc alimente le défi­cit de la sécu­rité sociale et celui des hôpi­taux qui atteint 3 Md€.

Au final, tout notre système de santé est en situa­tion de burn out chro­nique : les hospi­ta­liers, les méde­cins en ville ou les infir­mières libé­rales n’en peuvent plus.

Les Français n’ar­rivent plus à se soigner.

Un sur trois vit dans un désert médi­cal. Un sur quatre renonce à se soigner. 9 millions n’ont pas de méde­cins trai­tants. Pire : des patients meurent faute d’être pris en charge à temps. Un tiers des hôpi­taux déclarent des « inci­dents graves » liés à leurs surcharges d’ac­ti­vité.

Une autre poli­tique est possible autour de trois axes :

  • Un grand plan d’in­ves­tis­se­ment pour l’hô­pi­tal public en embau­chant des soignant·es, en reva­lo­ri­sant leurs salaires, en ouvrant des lits et en mettant un terme à la tari­fi­ca­tion à l’acte.
  • Un pôle public du médi­ca­ment pour en finir avec les pénu­ries et l’ex­plo­sion du prix des médi­ca­ments
  • Des centres de santé publics partout sur le terri­toire

Pour finan­cer cette poli­tique, notre groupe parle­men­taire propose 21 Md€ de recettes supplé­men­taires : une année blanche sur les exoné­ra­tions de coti­sa­tion sociale, la suppres­sion de toute exoné­ra­tion au-dessus de 2 SMIC ou la hausse de la CSG sur les reve­nus du Capi­tal…

Enfin, pour limi­ter les dépenses de santé, il faut amélio­rer les condi­tions de travail et réduire le temps de travail, enga­ger une vraie poli­tique de santé publique contre l’al­cool et le tabac, et réduire les pollu­tions de l’air et de l’eau.

Hendrik DAVI

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