Ques­tions à Jacques Levy

Un article du blog d’O. Bouba Olga

Ques­tions à Jacques Levy

« Bonsoir, Jacques,

Dans votre contri­bu­tion au numéro spécial de l’OFCE inti­tu­lée « nouvelle écono­mie régio­nale et réforme terri­to­riale », vous expliquez que : « l’Île-de-France a généré en 2012 un PIB de 624 milliards d’eu­ros, soit 30 % du PIB natio­nal avec une produc­ti­vité par habi­tant près de deux fois supé­rieure à celle du reste de la France métro­po­li­taine. Elle peut donc mani­fes­ter sa soli­da­rité avec le reste du pays tout en gardant les moyens de gérer son déve­lop­pe­ment. Mais le peut-elle avec un budget régio­nal de 5 milliards d’eu­ros, soit 0,8 % de son PIB ? »

Comme expliqué dans le même numéro, dans un article co-écrit avec Michel Gros­setti, le PIB par habi­tant est tout sauf un indi­ca­teur de produc­ti­vité, il cache beau­coup de choses un peu complexes, que vous connais­sez, sans doute.

Juste après, vous pour­sui­vez : « Par ailleurs, malgré l’im­mense produc­tion de richesse à laquelle ils contri­buent, les pauvres d’Île-de-France sont encore plus pauvres que ceux des autres régions. La cause en est un prélè­ve­ment massif, bien que silen­cieux, qui fait que, en fin de compte, les reve­nus des Fran­ci­liens sont simple­ment propor­tion­nels à leur part dans l’em­ploi, leur surpro­duc­ti­vité n’ayant pratique­ment pas d’ef­fet sur leurs reve­nus finals. »

D’où ma ques­tion : qui sont ces gens qui prélèvent l’argent des pauvres d’Ile-de-France pour le redon­ner aux pauvres des régions de province, telle­ment moins produc­tifs ? Comment font-ils (qui est ce « ils ») pour que tout cela ne se voit pas, pour être si silen­cieux ? Comment accep­ter, mince, que leur surpro­duc­ti­vité n’ait aucune inci­dence sur leur revenu final ? Parce que quand même, c’est un peu fort de café, ça ne me semble pas très juste.

Très bête­ment, sans doute, je me dis qu’il faudrait en finir avec ces histoires de compa­rai­sons entre régions, entre pays, ne plus jouer Paris contre la province, Bordeaux contre Lyon, la France contre le reste du Monde, accep­ter les inter­dé­pen­dances,  les spéci­fi­ci­tés, savoir quelle place on veut y prendre, ce qu’on peut appor­ter, plutôt que ce que l’on peut  y perdre. Faire un peu atten­tion aux données, aux indi­ca­teurs, aux défi­ni­tions, aussi, pour ne pas dire de bêtises.

Merci pour vos réponses, et veuillez m’ex­cu­ser par avance pour la naïveté de mes ques­tions. »

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