La campagne médiatique sur plusieurs semaines assénant les emprunts toxiques, les impayés, les dépenses non couvertes par le budget, ont produit le licenciement de l’ancien patron Macaire et une attaque en règle contre la gestion financière mais aussi politique de Ségolène Royal.
A se demander quand même si, dans cette grande région ALPC, c’est la même « gauche » qui a gagné les élections. Comme entre libéraux on se reconnaît aisément, la droite de Poitou-Charentes monte aussi au créneau contre la gestion passée de Royal… aux côtés de l’autoritaire Alain Rousset. Entre amis du patronat on peut faire cause commune. Ainsi, Chartier, tête de file des Républicains de la Vienne, fait, de concert avec le PS Florent Boudié et à ses côtés, le show médiatique contre Ségolène Royal. Quant à l’UDI, pour ne pas être en reste, elle profite aussi de l’ouverture pour faire entendre sa propre symphonie patronale.
L’unité libérale bien réalisée, Rousset, grand seigneur annonce que les impayés seront payés. Ouf de soulagement des fédérations patronales et artisanales, reconnaissance et merci au patron régional.
Notons qu’à ce jour, personne n’est certain que les informations fournies, qui ont généré et organisé ce climat délétère, soient totalement sûres. D’ailleurs, l’audit express- réalisé par un cabinet privé londonien « Ernst & Young » a été sévèrement critiqué par Calmel, tête de liste régionale de la droite, au point de quitter, avec le FN la séance de débat budgétaire au conseil régional. Il faut dire qu’entre temps, sur la base de ces infos incertaines et variables, le patron régional annonçait la fin des nuits romanes, des 10000 toitures à isoler , et de toute une série de subventions héritées du modèle Royal.
Face à l’émoi des petites entreprises qui voyaient fondre d’un coup les carnets de commande, ouvrant la perspective de licenciements, on comprend aisément le retro pédalage de la droite et du centre. Quant aux emprunts potentiellement toxiques, la question demeure de savoir si leur toxicité a coûté cher et combien. Savoir aussi de combien leur rachat augmente le « déficit » de la Royal région. S’il y a bien toxicité effective, Rousset doit les contester, les geler et refuser de les racheter au prix fort. Osera-t-il s’attaquer à des banques de cette façon, lui qui a aidé les grandes entreprises de son ancienne région à hauteur de 75 millions d’euros par an ?
Alain Rousset jette le discrédit sur les salariés de l’ex Région Poitou-Charentes. C’est une honte digne d’un patron-voyou ! Et que dire de ce règlement de comptes interne au PS organisé organisé par Rousset. Le dernier président de Poitou-Charentes, Jean-François Macaire, se trouve lâché par tous ses ex « camarades » comme par son ex-patronne, Royal : notons, une fois de plus, combien chez presque tous les élus du PS, la lâcheté est un trait de caractère nécessaire à leur carrière : le maire de Poitiers qui connut bien Macaire s’empresse de faire allégeance à son nouveau suzerain bordelais…
Mais le pire est ailleurs : c’est une gouvernance autoritaire et impitoyable qui s’annonce dans la nouvelle région de Rousset. Toutes les annonces vont dans le même sens : une politique autoritaire et néolibérale : « c’est le budget de l’Aquitaine par sa masse et sa rigueur passée qui va permettre d’absorber les problèmes (incertains) du Poitou-Charentes ». Ainsi, on ne rembauche par les intérimaires et CDD. Les premières coupes budgétaires touchent les projets culturels, et pas seulement les Nuits romanes, mais aussi d’autres petits projets essaimés dans les différents départements. Passent à la trappe les projets écologiques, l’isolation des toitures, et aussi le Fonds régional d’initiative locale (FRIL) qui accompagnait les projets des communes de moins de 10.000 habitants (20M€ en 2015), etc.
A gauche comme à droite, tout le monde attend maintenant le rapport de la cour régionale des comptes en fin d’année ; mais le ménage fait par Rousset restera certainement en l’état quoi qu’il arrive. Pourtant Rousset, concernant la LGV Poitiers-Limoges, demande que le gouvernement passe outre la décision du Conseil d’état qui annule la déclaration d’utilité public du projet ferroviaire entre Limoges et Poitiers. L’accord régional entre le PS et EELV est foulé aux pieds. Là, les dépenses inutiles sont assumées par le chef de Bordeaux.
Et c’ est l’ensemble des subventions aux grands groupes industriels qui sera reconduit.
L’austérité pour toutes et tous, et toujours plus, sauf pour les grands patrons, c’est la devise de Rousset comme de Valls ou Sarkozy !