Des jours heureux au Nica­ra­gua ? Pour quand ?

En réac­tion à la présence d’un stand se reven­diquant du FSNL, le Collec­tif de soli­da­rité avec le peuple du Nica­ra­gua a envoyé cette lettre à la direc­tion de L’Huma, restée évide­ment sans répon­se…

Accueilli cette année sur le stand de FAL, le CSPN (Collec­tif de soli­da­rité avec le peuple du Nica­ra­gua) a été très choqué de se retrou­ver en face d’un stand se reven­diquant du FSLN lors de la fête de L’Hu­ma­nité 2022.
La plupart des membres du collec­tif ont soutenu le FSLN dans les années 1980, alors qu’il promet­tait de mettre en œuvre une révo­lu­tion porteuse d’es­poir pour toute l’Amé­rique latine et que ce petit pays résis­tait face à l’im­pé­ria­lisme améri­cain. Mais le FSLN d’aujourd’­hui n’a plus rien à voir avec celui qui avait
combattu Somoza et mis en oeuvre les réformes des premières années de la révo­lu­tion sandi­niste en faveur des plus pauvres, en respec­tant les droits humains, les droits des femmes et des peuples indi­gènes. En 2018, après avoir réprimé la jeunesse et les paysans qui s’étaient soule­vés, Daniel Ortega et sa clique ont éliminé toute oppo­si­tion sandi­niste interne, enfer­mant et lais­sant mourir en prison d’an­ciens cama­rades d’armes, des révo­lu­tion­naires et des comman­dants de la révo­lu­tion. Hugo Torres, par exemple, qui avait déli­vré Ortega lorsque celui-ci était en prison, est mort à la suite de mauvais trai­te­ments lors de son incar­cé­ra­tion. La comman­dante Dora Maria Tellez, qui avait dirigé la prise du Palais natio­nal, prélude au départ de Somoza, et libéré León, la deuxième ville, est à l’iso­le­ment et son état de santé est alar­mant. Ce ne sont là que quelques-uns des exemples des mauvais trai­te­ments subis par les prison­nières et les prison­niers poli­tiques.
Ortega et Murillo ne sont ni de gauche, ni anti-impé­ria­listes, ni anti­ca­pi­ta­listes, bien au contraire :
• Le Nica­ra­gua d’Or­tega a reçu les féli­ci­ta­tions du FMI pour sa bonne gestion en matière écono­mique.
• Il a inter­dit l’avor­te­ment théra­peu­tique auto­risé jusque-là, sous la pres­sion de l’Église la plus réac­tion­naire, avec laquelle il a pactisé.
• Ortega a passé une alliance avec la droite en 2007 pour être recon­duit à la prési­dence.
• Des zones franches permettent à des entre­prises étran­gères d’ex­ploi­ter sans scru­pule des milliers de travailleurs et surtout de travailleuses dans les pires condi­tions.
• Ortega partage et contrôle avec sa femme et ses enfants les profits et les richesses du pays. Notam­ment les ressources issues de l’ex­trac­tion minière ou encore de nombreux médias.
• Ils ont réprimé et tabassé, en 2018, les retrai­tés qui mani­fes­taient contre une réforme des retraites impo­sée par le FMI.
• Ils ont tué plus de 300 mani­fes­tants lors des émeutes de 2018 conduites essen­tiel­le­ment par les étudiants (en soli­da­rité avec les retrai­tés).
• La police est souvent soute­nue par des para­mi­li­taires (souvent des prison­niers de droit commun « libé­rés » et armés pour l’oc­ca­sion).
• Ils torturent, notam­ment à la prison d’El Chipote, tris­te­ment célèbre sous la dicta­ture de Somoza.
• Le gouver­ne­ment a récem­ment fermé toutes les radios et télé­vi­sions qui ne les soute­naient pas accu­sées d’être des « agents de l’étran­ger » », accu­sa­tion reprise contre tous les oppo­sants : 54 médias sont désor­mais inter­dits.
• Le projet de conces­sion pour la construc­tion d’un nouveau canal à un milliar­daire chinois a permis d’ex­pul­ser de leur terre des paysans pauvres qui sont bien sûr répri­més lorsqu’ils s’y opposent.
• Plus de 100 000 Nica­ra­guayen•nes ont dû fuir la dicta­ture, notam­ment vers le Costa Rica.
• Aujourd’­hui de nombreuses orga­ni­sa­tions de gauche inter­na­tio­nales ainsi que des pays progres­sistes – le Chili, la Colom­bie – condamnent cette dicta­ture.
• Récem­ment le Parle­ment euro­péen, avec les voix d’une partie de la gauche, notam­ment française, a voté une réso­lu­tion dénonçant sur le non-respect des droits humains au Nica­ra­gua. L’ONU est allée dans le même sens.
Des jours heureux au Nica­ra­gua ? Pour quand ?


Collec­tif de soli­da­rité avec le peuple du Nica­ra­gua

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