Des voies légales et effec­tives d’ac­cès à la France pour la protec­tion des Aghanes et Afghans victimes de persé­cu­tions

Coim­mu­niqué paru le 17 août

Les propos d’Em­ma­nuel Macron appe­lant à «  anti­ci­per et nous proté­ger contre des flux migra­toires irré­gu­liers impor­tants » après la chute de Kaboul entre les mains des Tali­bans sont indignes de la tradi­tion française de l’ac­cueil et de l’asile. Indigne comme l’aban­don des Afghanes et Afghans qui ont servi comme person­nel civil de l’ar­mée française de 2001 à 2014, accueillis au compte-gouttes par la France malgré les décla­ra­tions et promesses de François Hollande et d’Em­ma­nuel Macron et à qui la France refu­sait encore il y a quelques semaines la déli­vrance de visas malgré leurs cris d’alerte. Indigne comme les ater­moie­ments pendant des années pour accor­der des visas aux milliers de membres de familles des Afghanes et Afghans à qui la France a accordé la protec­tion. Indigne comme le harcè­le­ment par la police dont sont victimes les exilé-e-s afghan-e-s dans les rues de nos villes. Indigne comme les campe­ments de la honte régu­liè­re­ment détruits par les forces de l’ordre. Indigne comme les renvois forcés de plus de 6000 Afghans par la France entre 2004 et 2020. Angela Merkel a annoncé le rapa­trie­ment de 10 000 Afghanes et Afghans, ne se limi­tant pas au person­nel ayant travaillé pour les auto­ri­tés alle­mandes en Afgha­nis­tan. Le Royaume-Uni a annoncé qu’il n’exi­ge­rait pas de passe­port pour permettre aux deman­deurs d’asile afghans de rejoindre le sol britan­nique. Deux avions mili­taires sont la seule mesure annon­cée par la France. L’in­suf­fi­sance des moyens que le gouver­ne­ment français entend déployer est insup­por­table, tout comme l’an­nonce de la ferme­ture des fron­tières euro­péennes aux exilé-es afghan-es et la sous-trai­tance de l’asile aux pays limi­trophes. Nous, juristes, défen­seurs des droits fonda­men­taux et des liber­tés, membres de la société civile, rappe­lons l’obli­ga­tion du respect absolu et incon­di­tion­nel de la Conven­tion de Genève sur l’asile et des textes de l’Union euro­péenne de protec­tion des popu­la­tions persé­cu­tées. Le person­nel civil ayant travaillé pour les auto­ri­tés françaises et les magis­trat-e-s et avocat-e-s afghan-e-s ne sont pas les seul-e-s que le France doit rapa­trier. Contrai­re­ment à ce qui a été jugé il y a quelques mois par la Cour natio­nale du droit d’asile, il y a pour chaque Afghan ou Afghane un risque réel de menace grave contre sa vie et sa personne : il est impé­ra­tif et urgent de renon­cer aux déci­sions indignes abou­tis­sant à l’ex­pul­sion de milliers d’Af­ghans. Nous exigeons l’ou­ver­ture de voies légales afin que tou-te-s les Afghanes et Afghans persé­cuté-e-s qui le solli­citent, ainsi que les familles de ceux qui sont déjà béné­fi­ciaires de la protec­tion inter­na­tio­nale accor­dée par la France, puissent rejoindre rapi­de­ment le sol français direc­te­ment depuis Kaboul. Nous exigeons l’ar­rêt des procé­dures issues du règle­ment Dublin, le retrait de toute mesure d’éloi­gne­ment à l’en­contre de deman­deurs d’asile afghans et l’ac­cord accé­léré de la protec­tion qu’ils doivent rece­voir en France afin de leur permettre d’ac­cé­der à l’em­ploi et à un héber­ge­ment dignes. Le gouver­ne­ment d’Em­ma­nuel Macron doit cesser de s’en­ga­ger dans des poli­tiques et discours emprun­tés à l’ex­trême droite. Sixième puis­sance écono­mique mondiale, la France a les moyens d’ac­cueillir les exilé-e-s d’Af­gha­nis­tan. Surtout, nous en avons le devoir histo­rique !

Signa­taires : Asso­cia­tion pour le droit des étran­gers (ADDE), La Cimade, Groupe d’in­for­ma­tion et de soutien des immi­grés (Gisti), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Syndi­cat des avocats de France, Syndi­cat de la magis­tra­ture. Paris, le 17 août 2021

Une péti­tion en ligne a été lancée pour exhor­ter Emma­nuel Macron à prendre des mesures immé­diates pour :

  • Garan­tir la protec­tion et l’ac­cueil des personnes afghanes qui les solli­citent sur le terri­toire français ;
  • Proté­ger sur le long terme ces personnes qui risquent leur vie en Afgha­nis­tan ;
  • Cesser immé­dia­te­ment les expul­sions vers l’Af­gha­nis­tan. 

Plus nous serons nombreux et nombreuses à signer, plus nous aurons de poids pour exiger du Président de la Répu­blique que la France soit digne de ses enga­ge­ments en faveurs des droits humains. Ne nous trom­pons pas de menace : la réelle menace est bien celle qui pèse sur la vie et la liberté du peuple afghan !

Accé­dez à la péti­tion ici : https://agir.laci­made.org/afgha­nis­tan

Nous vous invi­tons à la signer et à la parta­ger large­ment autour de vous. Un immense merci pour votre soutien !

Un commu­niqué de presse inter­as­so­cia­tif « Nous exigeons l’ou­ver­ture de voies légales et effec­tives d’ac­cès à la France pour la protec­tion des Afghanes et Afghans victimes de persé­cu­tions » a été co-signé avec des asso­cia­tions parte­naires (Syndi­cat de la magis­tra­ture, Syndi­cat des avocats de France, ADDE, Gisti, Ligue des droits de l’Homme). Il dispo­nible sur notre site à cette adresse : https://www.laci­made.org/presse/des-voies-legales-et-effec­tives-dacces-a-la-france-pour-la-protec­tion-des-afghanes-et-afghans-victimes-de-perse­cu­tions/

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