Fonda­tion Coper­nic. Pour une assem­blée popu­laire du Nouveau Front Popu­laire.

Pour une assem­blée popu­laire du Nouveau Front Popu­laire.
Sans négli­ger l’im­por­tance du sursaut répu­bli­cain qui a permis aux candi­dats et candi­dates du Nouveau Front popu­laire (NFP) de l’em­por­ter en nombre au second tour des récentes élec­tions légis­la­tives, ce scru­tin et le précé­dent démontrent une progres­sion du RN à un niveau jamais atteint.
Une progres­sion en voix (10,6 millions de suffrages au 1er tour contre 4,2 millions en 2022) et égale­ment en sièges (143 contre 89 en 2022). Si son acces­sion au pouvoir a été évitée, le RN reste aujourd’­hui une menace persis­tante, nonobs­tant le calen­drier élec­to­ral et les échéances à venir.

L’aug­men­ta­tion des violences racistes, anti­sé­mites, lgbt­phobes dans la dernière période en sont des preuves tangibles.

De plus, les extrême-droites sont aujourd’­hui capables d’agré­ger les suffrages de caté­go­ries sociales variées et de mono­po­li­ser
la repré­sen­ta­tion parle­men­taire de certains terri­toires. Cette progres­sion élec­to­rale spec­ta­cu­laire est notam­ment la consé­quence des poli­tiques néo-libé­rales menées depuis plusieurs décen­nies en France et en Europe.

Ce constat, que la Fonda­tion Coper­nic, comme d’autres, a contri­bué à étayer, doit nous aler­ter sur la réalité de la situa­tion poli­tique qui est la nôtre aujourd’­hui : nous sommes en sursis !
La CGT par la voix de Sophie Binet sa secré­taire géné­rale vient de dire : « C’est l’ave­nir du pays qui se joue… Si le NFP n’est pas à la hauteur de la situa­tion, les choses peuvent se renver­ser très, très vite. »

En mettant en tête le NFP pour faire barrage à l’ex­trême droite, les élec­teurs et les élec­trices ont aussi donné un signal clair : le
programme proposé par le NFP doit être entendu et le suffrage univer­sel respecté. En refu­sant de lais­ser gouver­ner celles et ceux qui ont remporté les élec­tions et en tentant de délé­gi­ti­mer la majo­rité (même rela­tive) à l’As­sem­blée natio­nale issue du vote, Emma­nuel Macron prend le double risque d’une explo­sion sociale et d’une rupture démo­cra­tique qui ne peut que renfor­cer le RN.

Il faut que la situa­tion évolue rapi­de­ment et qu’une pers­pec­tive poli­tique claire soit affir­mée. Cela implique de main­te­nir dans la durée la dyna­mique poli­tique, sociale et cultu­relle qui s’est déve­lop­pée dans l’entre-deux tours des légis­la­tives et a permis à la gauche et aux écolo­gistes d’ar­ri­ver en tête du scru­tin. Le gouver­ne­ment issu de leurs rangs, ne pourra réus­sir – l’his­toire nous en a fourni la démons­tra­tion en 1936 – que s’il peut s’ap­puyer sur un mouve­ment social puis­sant, orga­nisé et uni.
Dès les résul­tats du second tour connus, une tribune signée en quelques heures par plus de 1000 personnes et nombre d’or­ga­ni­sa­tions, dont la Fonda­tion Coper­nic, appe­lait à faire en sorte que le NFP ne se réduise pas à un cartel de partis, soit ancré dans terri­toires et soit orga­nisé de façon démo­cra­tique au niveau natio­nal. Attac vient d’ap­pe­ler à « Cesser de bruta­li­ser la démo­cra­tie ». Dans une tribune à l’Hu­ma­nité, la LDH et 14 orga­ni­sa­tions syndi­cales et asso­cia­tives appellent à « Répondre à
l’ur­gence sociale, écolo­gique et démo­cra­tique ».

Partout en France la dyna­mique popu­laire issue de la bataille des légis­la­tives perdure. Des mili­tantes et des mili­tants poli­tiques, des syndi­ca­listes, des mili­tantes et mili­tants écolo­gistes, des acteurs et des actrices asso­cia­tifs et cultu­rels, des citoyens, femmes et hommes, conti­nuent à se rencon­trer pour pour­suivre la construc­tion de comi­tés du NFP au- delà des forces locales orga­ni­sées.

Pour que cette démarche gagne en force et en cohé­rence, nous avons besoin que l’im­pul­sion soit aussi natio­nale, concer­tée et coor­don­née. C’est pourquoi la mise en place d’une assem­blée popu­laire, d’un « Parle­ment/agora », dont les compo­santes feront l’objet de votes démo­cra­tiques, dans une trans­pa­rence garante de son fonc­tion­ne­ment, serait un cadre perma­nent de discus­sion sur les orien­ta­tions du NFP en permet­tant les débats et les propo­si­tions des forces poli­tiques, syndi­cales, asso­cia­tives et indi­vi­duelles qui le consti­tuent.
(La date du 18 Juillet sera une des premières mani­fes­ta­tions de ce Front syndi­cal et asso­cia­tif. Elle en appelle d’autres qui néces­si­te­ront une unité et une construc­tion collec­tive dans des cadres consti­tués.)

Nous le savons toutes et tous, comme en 1934–36, seule une mobi­li­sa­tion citoyenne ancrée dans les terri­toires, dans les lieux de travail, les entre­prises et les services publics permet­tra au Nouveau Front Popu­laire et à ses élu.e.s de battre les puis­sances de l’argent et de faire recu­ler dura­ble­ment l’ex­trême droite.
Les diffi­cul­tés auxquelles nous sommes confronté-es dans cette période de nomi­na­tion ne doivent pas entra­ver notre capa­cité mili­tante collec­tive à construire partout, à tous les niveaux, l’unité du camp progres­siste.

C’est pourquoi la Fonda­tion Coper­nic s’adresse à l’en­semble des actrices et acteurs sociaux, cultu­rels et intel­lec­tuels ; aux direc­tions syndi­cales, aux asso­cia­tions : pour impo­ser une dyna­mique pérenne et gagnante du NFP, nous avons main­te­nant besoin de consti­tuer une instance natio­nale du NFP capable de fédé­rer, d’ini­tier les campagnes du NFP et de faire en sorte que celui-ci fonc­tionne de manière démo­cra­tique partout. Employons-nous-y et vite.
La Fonda­tion Coper­nic,le 18 Juillet 2024

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