GES, 13 octobre, « Sur la situa­tion en Pales­tine et en Israël »

Décla­ra­tion de la Gauche Ecoso­cia­liste sur la situa­tion en Pales­tine et en Israël

 

Depuis samedi dernier, les infor­ma­tions se succèdent sur les crimes atroces commis par les combat­tants du Hamas contre des civil.es israé­lien.nes, notam­ment dans les villages commu­nau­taires proches de la fron­tière sud de Gaza. Le bilan humain de ces actions terro­ristes approche aujourd’­hui 1000 victimes. Le massacre d’hommes, de femmes, de jeunes gens et d’en­fants, les prises d’otages, y compris encore d’en­fants, sont des faits impar­don­nables qui nous glacent d’ef­froi. Rien ne saurait justi­fier ces actes de terreur contre les civil.es. Nous les condam­nons avec la plus grande fermeté.

Cette attaque terro­riste, menée par des groupes armés diri­gés par le Hamas, est un crime de guerre tota­le­ment abject. Nous pensons à toutes les familles des victimes, à celles qui sont préci­pi­tées dans l’an­goisse d’un proche enlevé et dont nous souhai­tons avec force et émotion la libé­ra­tion immé­diate.

Le projet poli­tique réac­tion­naire et l’orien­ta­tion du Hamas de destruc­tion de l’Etat d’Is­raël est incom­pa­tible avec un proces­sus de paix. Quant à la voie poli­tique choi­sie par le gouver­ne­ment israé­lien, un gouver­ne­ment d’ex­trême droite, c’est une poli­tique meur­trière de colo­ni­sa­tion qui met les Pales­ti­nien.nes en situa­tion d’apar­theid.

Le drame du 7 octobre démontre que l’idée d’une sécu­rité de la popu­la­tion civile israé­lienne assise sur l’écra­se­ment de la popu­la­tion pales­ti­nienne et la néga­tion conti­nue et meur­trière de ses droits, est un mythe. Entre 2000 et 2017, près de 4 828 Pales­ti­nien.nes, dont 1 793 mineur.es, ont été tué.es par des mili­taires ou des colons israé­liens en dehors de tout conflit armé et le blocus de Gaza se pour­suit de manière quasi-inin­ter­rom­pue depuis 2006. Dans ce contexte, on ne doit pas igno­rer la respon­sa­bi­lité écra­sante dans la situa­tion de gouver­ne­ments israé­liens de plus en plus à droite, racistes et violents. L’État d’Is­raël est aujourd’­hui aux mains d’un gouver­ne­ment d’ex­trême droite dont des ministres pensent et déclarent régu­liè­re­ment que le temps est venu d’ex­pul­ser tous les Pales­ti­nien.nes entre la Médi­ter­ra­née et le Jour­dain. Cette poli­tique de l’État d’Is­raël et du gouver­ne­ment de Neta­nyahu accule la popu­la­tion pales­ti­nienne de Gaza et de Cisjor­da­nie au plus profond des déses­poirs. Elle nour­rit la violence et le terro­risme. L’in­dif­fé­rence à l’égard des crimes dont la popu­la­tion pales­ti­nienne est victime de la part de l’état d’Is­raël et des colons nour­rit égale­ment ce cycle délé­tère. Il est urgent de rompre avec lui.

Les Pales­ti­nien.nes de Gaza subissent en effet depuis le 7 octobre une riposte mili­taire massive, extrê­me­ment violente et indis­cri­mi­née qui a déjà fait plus de 1500 victimes. Parce que toutes les vies comptent, toutes, sans excep­tion et sans hiérar­chi­sa­tion, nous voulons égale­ment dire notre compas­sion pour toutes les victimes pales­ti­niennes qui vivent désor­mais le siège total de la bande de Gaza sous les bombar­de­ments. Ces hommes, ces femmes, ces enfants, sont affamé.es, assoiffé.es, privé.es de tout et traité.es d’ani­maux par l’ac­tuel ministre de la défense israé­lien. Ces propos relèvent de la déshu­ma­ni­sa­tion et doivent égale­ment être ferme­ment condam­nés, comme les crimes de guerre qu’ils couvrent.

C’est l’es­prit de vengeance et de puni­tion aveugle contre l’en­semble de la popu­la­tion de Gaza qui prévaut pour le moment dans la riposte israé­lienne avec le siège total de gaza et des bombar­de­ments massifs, et qui menace l’en­semble de la popu­la­tion pales­ti­nienne.

Ainsi, les pires options sont sur la table pour les jours à venir, et le soutien annoncé par le Hezbol­lah et l’Iran au Hamas dit le poten­tiel d’em­bra­se­ment.

La France n’est pas à la hauteur de la situa­tion. Le gouver­ne­ment a banni le mot « paix » de ses commu­niqués et se livre à une instru­men­ta­li­sa­tion indigne de la situa­tion pour divi­ser et affai­blir la gauche et tenter de margi­na­li­ser la FI, contre laquelle les accu­sa­tions sont sans fonde­ment. Il est urgent et indis­pen­sable que, face à ce nouveau cycle de violences dont les popu­la­tions israé­liennes comme pales­ti­niennes seront les premières victimes, la France joue son rôle au Conseil de Sécu­rité de l’O.N.U, pour exiger le respect des réso­lu­tions votées et travailler à un cessez-le-feu.

Depuis les accords d’Oslo en 1993, il ne se passe quasi­ment plus rien à l’échelle inter­na­tio­nale pour une solu­tion de paix durable. Pour­tant, 138 états se sont pronon­cés à l’O.N.U en faveur de la Pales­tine. Il est plus que temps que la France et l’Union euro­péenne recon­naissent l’État de Pales­tine. Un État viable, dispo­sant d’une dimen­sion terri­to­riale cohé­rente et dispo­sant de fron­tières sûres et stables. 

L’O.N.U doit agir vite pour faire cesser le cycle infer­nal de la violence sans fin et des crimes de guerre, qui ne pourra se tarir que par la relance d’un proces­sus de paix, l’ar­rêt de la colo­ni­sa­tion de la Cisjor­da­nie et la recon­nais­sance des droits natio­naux des Pales­ti­nien.nes que nie obsti­né­ment le gouver­ne­ment israé­lien.

En atten­dant, les forces progres­sistes ont pour tâche de se mobi­li­ser pour la paix, en premier lieu pour la mise en œuvre urgente d’un cessez-le-feu, pour conju­rer le danger de nouveaux désastres poten­tiels comme l’in­va­sion de Gaza ou du sud Liban. Elles doivent appor­ter leur soutien à la résis­tance civile pales­ti­nienne et aux mouve­ments qui en Israël militent pour la paix et la recon­nais­sance des droits des pales­ti­nien.nes. L’unité doit préva­loir contre la course à l’abîme pour que toutes les vies comptent, à égalité.

Il est néces­saire, en France, de retrou­ver un esprit de dialogue et de frater­nité, loin des polé­miques visant à écar­ter du champ répu­bli­cain celles et ceux qui ne soutien­draient pas incon­di­tion­nel­le­ment la réponse du gouver­ne­ment Israé­lien.

La soli­da­rité doit pouvoir s’ex­pri­mer dès lors, bien sûr, qu’elle respecte le droit, en parti­cu­lier le droit de toutes et tous à la sécu­rité et la dignité. Ni la condam­na­tion des crimes atroces du Hamas, ni celle des crimes de guerre commis par l’ar­mée d’Is­raël ne contre­viennent à ces prin­cipes. Aucune mani­fes­ta­tion ne doit donc être inter­dite par prin­cipe.

La  Gauche Ecoso­cia­liste parti­ci­pera à toutes les initia­tives pour soute­nir toutes les victimes, pales­ti­niennes, israé­liennes et de toutes les natio­na­li­tés, pour appe­ler à la paix et au respect du droit inter­na­tio­nal.

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