NON à la construc­tion de nouveaux réac­teurs nucléaires en France

Nous relayons l’ap­pel à signer la péti­tion initiée par Stéphane Lhomme (direc­teur de l’Ob­ser­va­toire du nucléaire) pour le refus de la construc­tion de nouvelles centrales.

Signer la péti­tion sur :

https://www.lesli­gnes­bougent.org/peti­tions/non-a-la-construc­tion-de-nouveaux-reac­teurs-nucleaires-en-france-4879/

Le fiasco des chan­tiers de construc­tion des réac­teurs EPR est total : Areva (qui a depuis fait faillite, en partie du fait de cet échec) et EDF ont respec­ti­ve­ment commencé leurs chan­tiers en 2005 et 2008, les réac­teurs devaient entrer en service en 2009 et 2012 or, à ce jour, ils ne sont pas termi­nés et présentent de graves malfaçons. De plus, annoncé au prix unitaire de 2,8 milliards (1), un EPR coûte en réalité pratique­ment 20 milliards selon la Cour des comptes.

De fait, le lance­ment de nouveaux chan­tiers de réac­teurs EPR ne pour­rait que se solder par un désastre indus­triel et finan­cier, ache­vant de ruiner EDF… et la France.

Bien sûr, EDF prétend être en mesure de tirer les ensei­gne­ments des fias­cos en cours pour ne pas connaître les mêmes mésa­ven­tures. Mais c’est déjà ce que disait EDF à propos du chan­tier de Finlande : on allait voir la diffé­rence à Flaman­vil­le… or c’est le même désastre.

Deux EPR ont ensuite été construits par les Chinois à Taïshan (Chine), avec certes un retard moins impor­tant mais se comp­tant néan­moins en années. Mais ce ne sont pas les Chinois qui vont venir faire des EPR en France où EDF a perdu toute maîtrise de ce genre de chan­tiers.

Et, surtout, la centrale de Taïshan connait de graves problèmes : le réac­teur numéro 2 a dû être arrêté en juillet 2021 à cause de fuites radio­ac­tives impor­tantes (2) : il appa­rait que c’est la concep­tion même de l’EPR qui est en cause.

Si jamais les EPR de Finlande et de Flaman­ville entrent un jour en service, ainsi que d’éven­tuels autres EPR, il est certain qu’ils rencon­tre­ront les mêmes graves problèmes.

Pour mémoire, la cuve de l’EPR de Flaman­ville est défec­tueuse mais, suite à de terribles pres­sions de la part d’EDF, l’Au­to­rité de sûreté nucléaire a fini par la vali­der en bafouant ses propres préco­ni­sa­tions (3). Or, en cas de rupture de la cuve, aucune parade n’est possible et ce sera une catas­trophe compa­rable à celles de Tcher­no­byl et Fuku­shima, avec la conta­mi­na­tion de la France et d’une bonne partie de l’Eu­rope.

Alors que l’on peut encore lire ici ou là que la France est « à la pointe de la tech­no­lo­gie nucléaire » et qu’elle fait preuve d’un « savoir-faire que le monde entier nous envie », il faut rappe­ler que EDF et Areva ne se sont pas seule­ment ridi­cu­li­sées sur les chan­tiers d’EPR mais aussi avec un des pires scan­dales indus­triels au monde : la fabri­ca­tion de milliers de pièces défec­tueuses dans les usines Areva du Creu­sot, accom­pa­gnée de la falsi­fi­ca­tion de milliers de docu­ments de sûreté. (4)

Notons à ce sujet que cela fait plus de cinq ans que la justice a été saisie et qu’elle ne semble pas pres­sée de faire la vérité dans cette affaire pour­tant de la plus grande gravité. (5)

Aujourd’­hui encore, EDF trompe l’Au­to­rité de sûreté nucléaire avec « une poli­tique de dissi­mu­la­tion des inci­dents », dénon­cée par un coura­geux cadre lanceur d’alerte (6).

A l’op­posé d’une légende entre­te­nue par les suppor­ters de l’atome, l’Au­to­rité de sûreté nucléaire français n’est abso­lu­ment pas « la plus stricte et la plus compé­tente du monde », bien au contraire : ce n’est pas elle qui a décou­vert la défec­tuo­sité de la cuve de l’EPR (7) et elle en est réduite à attendre les révé­la­tions des lanceurs d’alerte.

Notons enfin que, contrai­re­ment à ce qui est prétendu ces temps-ci, le nucléaire ne peut abso­lu­ment pas « sauver le climat » : la part du nucléaire dans l’élec­tri­cité mondiale s’est effon­drée de 17,1% en 2001 à 10,4% à ce jour, alors que la part des éner­gies renou­ve­lables, en plein essor, en est déjà à 25,5% : plus du double du nucléaire ! (8)

Pour toutes ces raisons et bien d’autres (risques de catas­trophe, aucune solu­tion pour les déchets radio­ac­tifs, rejets massifs de produits radio­ac­tifs et chimiques des centrales dans les rivières, etc), nous affir­mons qu’il ne faut surtout pas construire de nouveaux réac­teurs nucléaires en France et, au contraire, fermer dès que possible les réac­teurs actuels, de plus en plus déla­brés et dange­reux. Le nucléaire est une éner­gie du siècle dernier, choi­sis­sons plutôt l’ave­nir !

Stéphane Lhomme, Direc­teur de l’Ob­ser­va­toire du nucléaire

http://www.obser­va­toire-du-nucleaire.org

(1) et non 3,3 milliards comme écrit ici ou là, cf :

http://www.obser­va­toire-du-nucleaire.org/spip.php?arti­cle41

http://www.obser­va­toire-du-nucleaire.org/IMG/pdf/edf-promo-epr-2005.pdf

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