Santé. Appel « Nous vous accu­sons ! »

Nous vous accu­sons !

Nous publions cet appel solen­nel des person­nels et usagers de la santé, du social et du médico-social, signé par les syndi­cats, asso­cia­tions, collec­tifs citoyens et orga­ni­sa­tions poli­tiques.

Publié le vendredi 10 mars 2023 dans l Huma­nité

https://www.huma­nite.fr/en-debat/sante/nous-vous-accu­sons-786046#

Nous person­nel-le-s et usager-ère-s de la santé, du social et du médico-social, nous vous accu­sons !

Vous, Emma­nuel Macron et les gouver­ne­ments précé­dents, d’avoir mené des poli­tiques mettant désor­mais en péril la santé de la popu­la­tion, dans toutes ses dimen­sions, physique, psychique et sociale.

Nous vous accu­sons d’avoir fait dange­reu­se­ment progres­ser les déserts médi­caux. Ainsi, 15 millions de personnes n’ont plus accès à un méde­cin trai­tant et les délais d’ob­ten­tion d’un rendez-vous chez un spécia­liste ou un para­mé­di­cal, ortho­pho­niste, kiné… s’al­longent indé­fi­ni­ment

Nous vous accu­sons d’avoir multi­plié les obstacles finan­ciers à l’ac­cès aux soins : dépas­se­ments d’ho­no­raires qui atteignent 3,5 milliards d’eu­ros en 2021, fran­chises médi­cales, forfaits, restes à charge, remise en cause de l’AME pour les sans-papiers. Avec pour consé­quence 30% des personnes qui reportent leurs soins et une forte progres­sion des tarifs des mutuelles.

Nous vous accu­sons d’avoir orga­nisé la casse de l’hô­pi­tal public, comme l’ont révélé la crise covid et la crise des Urgences :

  • Suppres­sions massives de lits (4100 en 2021 en pleine pandé­mie), ferme­tures de services d’ac­cueils d’ur­gence, de mater­ni­tés, de centres d’IVG, déman­tè­le­ment des hôpi­taux de proxi­mité vidés de la plupart de leurs acti­vi­tés, ayant abouti à priver des terri­toires entiers d’ac­cès aux soins hospi­ta­liers
  • Destruc­tion du secteur psychia­trique public ne permet­tant plus la conti­nuité des soins psychiques en hospi­ta­li­sa­tion et en ambu­la­toire
  • Concen­tra­tion des établis­se­ments sani­taires et sociaux, priva­ti­sa­tion et marchan­di­sa­tion rampante
  • Etran­gle­ment finan­cier et gestion de l’hô­pi­tal comme une entre­prise de produc­tion, dont la tari­fi­ca­tion à l’ac­ti­vité (T2A) est la signa­ture

Nous vous accu­sons d’avoir insti­tué des poli­tiques mana­gé­riales géné­ra­trices de souf­france pour les person­nel-le-s, non reconnu-e-s, maltraité-e-s, contraint-e-s à la démis­sion, et de faire preuve de mépris vis-à-vis de ces métiers fémi­ni­sés sous-payés du soin et de l’ac­com­pa­gne­ment.

Nous vous accu­sons de mettre en œuvre une déshu­ma­ni­sa­tion du soin, de l’ac­com­pa­gne­ment médico-social et social, par une proto­co­li­sa­tion à outrance et des pratiques inad­mis­sibles et dégra­dantes d’iso­le­ment et de conten­tion qui se multi­plient en psychia­trie mais aussi dans les EHPADs et dans d’autres secteurs de soins.

Nous vous accu­sons d’avoir fait le choix de l’aus­té­rité budgé­taire condui­sant à une insuf­fi­sance criante de soignant-e-s et de person­nel-le-s dans tous les secteurs de la santé du médico-social et du social.  

Nous vous accu­sons de carences graves dans les poli­tiques d’ac­com­pa­gne­ment et de soins des personnes en perte d’au­to­no­mie, à domi­cile et en insti­tu­tion comme le scan­dale Orpéa l’a encore démon­tré.

Nous vous accu­sons d’inac­tion coupable face aux pénu­ries de médi­ca­ments, aux prix scan­da­leux exigés par les labo­ra­toires phar­ma­ceu­tiques qui ponc­tionnent la Sécu­rité Sociale, aux scan­dales sani­taires.

Nous vous accu­sons d’avoir laminé la méde­cine préven­tive à l’école et au travail, supprimé les comi­tés d’hy­giène, de sécu­rité et des condi­tions de travail (CHSCT) et d’avoir aban­donné une authen­tique poli­tique de préven­tion sani­taire (malbouffe, mala­dies profes­sion­nelles et acci­dents de travail, pollu­tion de l’air, pesti­cides, pollu­tions indus­trielles, pandé­mies, filtra­tion de l’air inté­rieur, …).

Nous vous accu­sons d’inac­tion coupable face aux inéga­li­tés sociales de santé.

Nous vous accu­sons d’avoir consi­dé­ra­ble­ment affai­bli la Sécu­rité sociale par des exoné­ra­tions récur­rentes de coti­sa­tions sociales pour les entre­prises.

Nous vous accu­sons de conduire des poli­tiques sociales déshu­ma­ni­santes, maltrai­tantes envers les popu­la­tions et les person­nel-le-s de la santé du social et du médico-social, d’avoir oublié qu’une poli­tique de santé et de préven­tion se bâtit avec les popu­la­tions.

Person­nel-le-s et Usager-ère-s, mobi­li­sons-nous tou-te-s ensemble, pour contrer ces poli­tiques et porter nos exigences :

  • D’un accès aux soins et à un accom­pa­gne­ment social pour toutes et tous sur tout le terri­toire sans discri­mi­na­tion finan­cière, géogra­phique, cultu­relle, numé­rique, sociale, de genre, d’ori­gine et de situa­tion admi­nis­tra­tive.
  • De la suppres­sion des dépas­se­ments d’ho­no­raires, vers la suppres­sion des restes à charge.
  • D’un Service public de santé de premier recours sur tout le terri­toire avec ouver­ture de centres de santé pluri­pro­fes­sion­nels, pour permettre une répar­ti­tion des profes­sion­nel-le-s de santé en fonc­tion des besoins.
  • D’un Service public hospi­ta­lier présent sur tout le terri­toire, répon­dant à l’en­semble des besoins de la popu­la­tion. De réou­ver­tures de lits, de services, d’hô­pi­taux de proxi­mité, de mater­ni­tés, de centres d’IVG… partout où cela est néces­saire, selon les besoins défi­nis par les profes­sion­nels (méde­cins ou non), les usager-ère-s, asso­cia­tions, élu-e-s…
  • D’un accès direct à un service d’ur­gence à moins de 30 minutes.
  • Du retour à une réelle poli­tique de secteur en psychia­trie. D’un arrêt des ferme­tures de lits et de services. De la défi­ni­tion d’un nombre maxi­mum de patient-e-s par soignant-e et par acti­vité, co-élaboré avec les équipes soignantes et les usager-ère-s
  • D’un plan de forma­tion à la hauteur des besoins, de l’ins­tau­ra­tion d’un pré-salaire étudiant, de moyens octroyés immé­dia­te­ment pour ouvrir les places néces­saires dans les écoles et univer­si­tés. De recru­te­ments à la hauteur des besoins, co-évalués par unité avec les person­nel-le-s, usager-ère-s, dans tous les établis­se­ments sani­taires et médico-sociaux
  • De la recon­nais­sance des profes­sion­nel-le-s de santé par des mesures sala­riales et statu­taires prenant en compte l’en­ga­ge­ment, la respon­sa­bi­lité, la forma­tion et la péni­bi­lité. De la parti­ci­pa­tion effec­tive aux déci­sions des person­nel-le-s, de toute caté­go­rie, de santé, du social et du médico-social, et des usager-ère-s.
  • De la recon­nais­sance du médi­ca­ment comme bien commun, et non comme marchan­dise, pour permettre un accès au meilleur prix.
  • De la reconquête et du renou­vel­le­ment de la Sécu­rité Sociale, avec un 100% Sécu, un finan­ce­ment à la hauteur des besoins, le retour à une gestion par les repré­sen­tant-e-s des usager-ère-s et assuré-e-s sociaux.
  • De la sortie de la gestion marchande du système de santé et de la poli­tique d’aus­té­rité impo­sée par l’ONDAM (Objec­tif Natio­nal des Dépenses d’As­su­rance Mala­die), avec son enve­loppe fermée qui empêche de répondre à la satis­fac­tion des besoins. D’une modi­fi­ca­tion de la loi de finance de la Sécu­rité Sociale dans l’ur­gence, dès 2023, et d’une augmen­ta­tion des budgets.

Il y a urgence à défendre le droit à la santé, à l’ac­cès aux soins, à l’ac­com­pa­gne­ment social et à une protec­tion sociale de qualité pour tous et toutes, c’est une exigence d’éga­lité ! 

Person­nel-le-s, Usager-ère-s, parti­ci­pons nombreux-ses aux initia­tives portant ces propo­si­tions et reven­di­ca­tions et en parti­cu­lier 

  • Le 8 mars, jour­née inter­na­tio­nale des droits des femmes, 
  • Dans la semaine du 7 avril jour­née mondiale de la santé,
  • Le 13 mai la mani­fes­ta­tion natio­nale pour les services publics à Lure.

Premiers signa­taires :

Syndi­cats : Fédé­ra­tion CGT Santé Action Sociale, Fédé­ra­tion des Ortho­pho­nistes de France, Fédé­ra­tion Syndi­cale Unitaire (FSU), Fédé­ra­tion Sud Collec­ti­vi­tés terri­to­riales, Fédé­ra­tion Sud Educa­tion, Fédé­ra­tion Sud Santé Sociaux, Soli­daires, SUD Chimie Sanofi Mont­pel­lier, Syndi­cat Natio­nal des Infir­mier(e)s Conseiller(e)s de Santé-FSU, Syndi­cat de la Méde­cine Géné­rale, Union Fédé­rale Méde­cins Ingé­nieurs Cadres Tech­ni­ciens-CGT Santé Action Sociale, Union syndi­cale de la psychia­trie,

Asso­cia­tions et collec­tifs : Act Up Sud-Ouest, Asso­cia­tion des Méde­cins Urgen­tistes de France, Appel des appels, Asso­cia­tion ETM46, Asso­cia­tion natio­nale des sage-femmes ortho­gé­nistes, ATTAC, Coor­di­na­tion des Asso­cia­tions pour le Droit à l’Avor­te­ment et à la Contra­cep­tion, Capi­talExit, Cerises la coopé­ra­tive, Collec­tif CIVG Tenon, Collec­tif Natio­nal Droit des Femmes, Collec­tif anti­sa­no­fric, Collec­tif Inter-Urgences, Comité Ivryen pour la santé et l’hô­pi­tal public, Comité de Vigi­lance des Services publics de Haute-Saône, Confé­dé­ra­tion inter­na­tio­nale soli­daire et écolo­giste, Conver­gence natio­nale des collec­tifs de défense et de déve­lop­pe­ment des services publics, Coor­di­na­tion natio­nale des comi­tés de défense des hôpi­taux et mater­ni­tés de proxi­mité, Europe soli­daire sans fron­tières, Femmes égalité, Fonda­tion Coper­nic, La santé n’est pas une nmar­chan­dise, LaSan­téUnD­roitPourTous, Le fil conduc­teur psy, Médi­ca­ment bien commun, People’s Health Move­ment France, Plan­ning fami­lial du Val de Marne, Prin­temps de la psychia­trie, Prin­temps du CARE, Résis­tance sociale, Stop préca­rité

Avec le soutien des orga­ni­sa­tions poli­tiques : ENSEMBLE!, Europe-Ecolo­gie Les Verts, Géné­ra­tion.s, Gauche écoso­cia­liste, France insou­mise, Nouveau Parti Anti­ca­pi­ta­liste, Parti Commu­niste Français.

 contact : notre­san­teen­dan­ger2a­vril@g­mail.com

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