Voici des extraits de l’article de la Nouvelle république :
« Malgré l’arrêté préfectoral interdisant rassemblement et manifestation, les Gilets jaunes se sont regroupés, hier, sur la place Notre-Dame avant d’être repoussés dans le calme vers la sortie.
Les annonces sur les réseaux sociaux ressemblaient à la météo du jour : mauvais temps sur Poitiers. Il n’y a rien eu de tout cela. Et les Gilets jaunes ont pu montrer leur détermination en bravant l’arrêté préfectoral portant sur l’interdiction de rassemblement et de manifestation sur la voie publique dans le centre-ville et le boulevard périphérique.
“ Poitiers debout, soulève-toi ” Après une fouille systématique des personnes et des voitures se dirigeant vers le marché, place Notre-Dame, les militants se sont regroupés dans ce lieu bouclé par une présence policière massive. Une demi-compagnie de quarante-deux hommes et femmes, la CRS de Bordeaux, est venue en renfort des effectifs du commissariat. Quelque 110 fonctionnaires de police au total étaient, samedi, mobilisés sur quelques centaines de mètres carrés, au cœur de la ville.
(…) Puis devant l’église Notre-Dame-la-Grande dont les entrées étaient fermées, s’est formé un groupe important, estimé entre 250 et 300 personnes, déployant une banderole sur laquelle était inscrit « Macron Mascarade ».
La police a laissé faire ce rassemblement interdit par la préfecture avant que le chef du dispositif policier demande aux occupants de partir en passant par la rue Mexico (N.D.L.R. renommée place De Gaulle) pour rejoindre la voie Malraux. « Vous allez devoir suivre les forces de police pour quitter votre emplacement ». (…)A pas lent, poussé par la compagnie républicaine de sécurité qui, par ailleurs, avait bouclé toutes les autres issues, le cortège s’est retrouvé voie André-Malraux.
(…) Refoulés, les manifestants ont descendu la voie André-Malraux pour emprunter le boulevard Chasseigne et la porte de Paris. Les forces de l’ordre ayant pour mission de pousser tout le monde hors du centre-ville. Avec pour ultimatum de se disloquer au pont de l’Intendant Le Nain. (…)Les quelques dizaines de membres restant du cortège ont préféré se séparer face à un cordon de CRS très dense. Il était 15 h. (…)
Commentaires
Le premier commentaire est de rappeler un historique de la répression à Poitiers comme nous venons de faire dans un post de ce jour.
Se rassembler à plusieurs centaines malgré les menaces réitérées de l’imbécile Castaner, malgré les qualificatifs de « débiles », d’ « antisémites », de « brutes », répétés par des éditorialistes serviles pour qualifier de façon odieusement calomniatrice les Gilets jaunes, ce fut une victoire.
Ensuite nous avons vécu une nasse mobile: nous ne pouvions pas quitter la manifestation car les flics en surnombre bloquaient toutes les issues et se déplaçaient pour bliquer en core et encore. La BAC étant au premier plan de cette répression absurde.
Reconnaissons qu’aucune brutalité policière n’est à noter ce 9 mars, à notre connaissance. Aucun CRS ni aucun baqueux n’a éborgné un.e manifestant.e. Ce qui par les temps qui courent est une nouvelle étonnante.
A Poitiers depuis fin 2009, puis en 2010, des dispositifs répressifs furent tentés pendant des mois. La Ligue des droits de l’homme et le SAF s’en préoccupèrent , avec bien sûr le Comité anti répression auquel je participais alors.
Aujourd’hui, les éborgnés dûs aux exactions policières se multiplient. Pas à Poitiers à ce jour.Nous voici à nous réjouir de ce recul local de la barbarie d’État.
Et à nous inquiéter du recul ici comme ailleurs de notre liberté de manifester. Recul brutal.
Pascal Boissel , 10 mars