Nous voulons témoigner de la violence déployée par les CRS cette nuit. Vous entendrez surement à la TV que la police a répondu à des provocations des syndicalistes qui ont bloqué le dépôt de Fos. Avec d’autres militants, nous y étions, la nuit de dimanche, la nuit de lundi et pendant l’évacuation.
La vérité c’est que les manifestants ont su garder un esprit lucide malgré beaucoup de pression, conscients que la mobilisation contre la loi travail est une course de fond, conscients de l’ampleur du combat à mener contre une loi qui bouleverserait le système social de notre pays.
Cette nuit la police a évacué dans un calme relatif l’accès au dépôt de Fos, à 4h du matin. On s’est alors tous retranchés devant la maison des syndicats de Fos.
Nous étions environ 200 personnes, les délégués à l’intérieur pour discuter des actions à mener, les autres sur le parking de Leader Price à fumer une clope ou boire un café.
Les CRS se sont massés autour du parking avec leurs gros camions mettant une forte pression sur les salariés qui étaient sur le parking.
Une ou deux personnes un peu en colère ont lancé des insultes envers les policiers et une canette sur leur camion. Rien de bien important, et surtout la réaction de tous les autres fut un appel au calme immédiat. La police a très bien vu que la situation était apaisée. Mais elle a fait un choix surprenant: les CRS ont lancé des grenades de gaz sur le parking et ont commencé à avancer. Très vite nous avons été acculés devant la maison des syndicats, certains se sont réfugiés à l’intérieur, pris au piège, d’autres ont été coursés dans les rues de Fos. Voilà la vérité.
Le gouvernement a fait un choix, celui de lancer la police pour s’imposer par la force, d’attaquer littéralement une bourse du travail avec les conséquences symboliques que cela implique.
Condamnons avec vigueur ce choix de la force et de la violence.
Violence aussi d’une Loi antisociale dont le gouvernement a refusé le débat au parlement, préférant une autre violence: celle du 49.3.
Plus que jamais, amplifions le mouvement pour obtenir le retrait de cette loi scélérate.
La colère des salariés est légitime, la mobilisation contre cette loi indispensable. Donner à nos manifestations l’ampleur de masse qui convient, afin d’obtenir satisfaction : retrait de cette loi.
Obtenons le retrait de cette loi, et créons ainsi les bases d’un mouvement alternatif, porteur d’espoir pour la construction d’une alternative à ces politiques antisociales qui mettent au centre de tout la finance, alors que les êtres humains sont écrasés, et que la recherche du profit menace la planète toute entière.
Pour l’avenir de nos enfants, pour un autre choix de société, soyons toutes et tous debout, jusqu’à la victoire !