Nous étions nombreux le lundi 5 décembre à assister à la délibération pipée du Conseil Municipal où la défense généreuse du théâtre historique se heurtait à l’obtusité de la Majorité !
Dur en effet de s’adresser à des lecteurs aussi ignorants, incapables de distinguer le moment où un auteur adopte le point de vue d’un personnage : les conseillers auraient été tout aussi incapables de comprendre Flaubert…
Non, ce n’est pas Jacques Arfeuillère qui qualifie de « sbires » les conseillers PS/PC !
Le maire projetait de les laisser seuls face à l’imbroglio du Théâtre Historique, les chargeant de la « sale besogne » d’écraser sous le mépris, l’intérêt des citoyens et le jugement du Tribunal de Bordeaux. « Charger un subalterne d’une sale besogne » c’est se comporter en autocrate… et transformer les subalternes en « sbires ».
Mais ils étaient trop heureux de transformer leur ignorance en écran de fumée. Ils ont joué les vierges offensées pour qu’on ne parle plus du prix du m2, d’architecture intérieure, de culture au rabais en sous-sol…
Jacqueline Daigre a brouillé un peu plus les cartes : elle s’oppose à la vente tout en la croyant inévitable et de bon augure pour une réconciliation entre le Commerce et l’Art.
L’exemple de la Renaissance à Florence revient avec l’erreur d’optique habituelle : le grand réveil de l’art et de la science avec les Lorenzetti, Giotto, Masaccio, Piero della Francesca, Alberti, Brunelleschi… , a eu lieu dans des CITÉS LIBRES. Les marchands qu’étaient les Medicis n’ont fait que récupérer le prestige attaché à ces oeuvres… et ils ont acheté les artistes, transformés en courtisans « chargés de com ».
L’art lui-même a quitté son côté « découverte émerveillée de l’aurore » pour le côté « admirez ma virtuosité et la richesse des matériaux »… il s’est, au moins en partie, embourgeoisé…
Nous avons appris aussi d’un conseiller de la majorité qu’il se moquait de la morale : le « bien » se résumant à ce qui peut être travesti afin de rapporter un bon nombre de bulletins de vote.
Jacques nous avait fait entrevoir une culture vraiment populaire et joyeuse, un patrimoine préservé pas seulement en façade mais aussi dans l’esprit, il a évoqué aussi la possibilité d’un nouvel espace d’exposition et de débats au Palais Comtal : tout à disparu sous la fumée !
Va falloir décaper toute cette suie !
Francesca
nous avons aussi noté au passage que pour Patrick Coronas du PC, la culture n’était abordée que du point de vue financier, quantitatif… Les vrais choix sont le domaine réservé des marchands de la ville qui se prennent pour des princes… tout incultes qu’ils sont !