« Nouveau chan­tier de bassine à Priaires : une insup­por­table provo­ca­tion de l’Etat et de la Coop de l’eau qui impose de nouvelles mobi­li­sa­tions anti-bassines »

Commu­niqué de presse commun de la Confé­dé­ra­tion paysanne, de Bassines Non Merci et des Soulè­ve­ments de la Terre.

Ce lundi 28 août, des mili­tant·es du Collec­tif Bassines Non Merci se sont rendu·es sur le terrain prévu pour la nouvelle méga-bassines de Priaires (79). Leur constat : plusieurs engins de chan­tier sont arri­vés sur place et ont commencé à creu­ser à la hâte. Après le convoi de l’eau, à une semaine du rassem­ble­ment natio­nal du 8 septembre pour le procès des porte-parole du mouve­ment anti-bassines, ce nouveau passage en force est une insulte faite à la possi­bi­lité d’un retour au dialogue sur le dossier bassines et sur la ques­tion d’un réel partage de l’eau sur nos terri­toires, entre agri­cul­teurs et pas au seul profit d’une petite mino­rité, et entre tous les usager·es.

Des repré­sen­tant·es de Bassines Non Merci et d’autres orga­ni­sa­tions enga­gées dans le mouve­ment anti-bassines revien­dront ce vendredi à 11h tenir un point presse devant les grilles du chan­tier. Ils y expo­se­ront ses consé­quences sur les nappes phréa­tiques et cours d’eau voisins en premier lieu le Mignon, et détaille­ront la néces­sité de mettre en œuvre nous même par de nouvelles mobi­li­sa­tions massives, le mora­toire que le gouver­ne­ment se refuse à pronon­cer.

Déjà, vendredi 25 août, nous avions appris la pose des grilles annon­cia­trices de ce nouveau chan­tier, alors même qu’une délé­ga­tion, compo­sée de membres de Bassines Non Merci, de la Confé­dé­ra­tion paysanne et de parti­ci­pant.e.s au Convoi de l’eau, était en rendez-vous avec la nouvelle préfète de bassin, Sophie Brocas, dans les locaux de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne (AELB) à Orléans. La délé­ga­tion venait lui rappe­ler la condi­tion sine qua non à toute reprise de dialogue : un mora­toire sur les chan­tiers en cours et à venir, et sur les finan­ce­ments publics accor­dés à la construc­tion des méga-bassines.

Le même jour, le président du Comité de Bassin, Thierry Burlot, souli­gnait que le début des travaux à Priaires serait vécu comme une camou­flet par le Comité.

Pour­tant, le chan­tier a bel et bien démarré. Une véri­table provo­ca­tion de la part de l’État contre les défen­seur.euse.s de l’en­vi­ron­ne­ment et de l’agri­cul­ture paysanne. Le refus obtus du dialogue et le mépris de la préfète Brocas pour les délé­gué·es du Convoi témoignent de l’ab­sence complète de consi­dé­ra­tion de l’État pour les reven­di­ca­tions citoyennes.

C’est donc à l’is­sue d’un été cani­cu­laire, cata­clys­mique dans de nombreuses régions du monde, que la SA Coopé­ra­tive de l’Eau choi­sit de lancer un nouveau chan­tier. Le carac­tère nocif des méga-bassines est pour­tant connu et reconnu au plan scien­ti­fique : il s’agit d’une cari­ca­ture de mala­dap­ta­tion au chan­ge­ment clima­tique. Au-delà, ces struc­tures d’ac­ca­pa­re­ment de l’eau ont un rôle qui est bien connu : main­te­nir les rende­ments des maïsi­cul­teurs et céréa­liers qui en béné­fi­cient et contri­buent par leur mode de produc­tion à l’as­sè­che­ment des terres et à la dégra­da­tion de la biodi­ver­sité, au détri­ment de l’agri­cul­ture paysanne. Ce modèle dépassé, consis­tant à soute­nir les expor­ta­tions de l’agri­cul­ture indus­trielle, est une véri­table fuite en avant dans le contexte de chan­ge­ment clima­tique. Il faut au contraire repen­ser un véri­table partage de l’eau entre agri­cul­teurs·­trices, pour qu’elle ne soit pas acca­pa­rée par une mino­rité mais profite à toutes et tous et permette un chan­ge­ment de modèle agri­cole.

Au-delà de l’aber­ra­tion agri­cole, sociale et envi­ron­ne­men­tale, les méga-bassines sont aussi un gaspillage d’argent public pointé par la Cour des Comptes. Ainsi, la Cour assure, dans un rapport du 17 juillet 2023, que « Les réserves de substi­tu­tion s’avèrent inutiles en cas de séche­resse hiver­nale ou pluri­an­nuelle » et elle indique, à juste titre, que  « le raccor­de­ment aux réserves n’est pas condi­tionné a priori à des pratiques plus économes en eau et plus vertueuses pour la qualité de l’eau » redou­tant que « la modi­fi­ca­tion néces­saire de certaines pratiques agri­coles » ne soit retar­dée par le raccor­de­ment aux méga-bassines.

Le mora­toire que nous récla­mons est la seule solu­tion pour sortir de la crise de manière apai­sée. Nous ne pouvons pas discu­ter sérieu­se­ment sur une éven­tuelle remise à plat du dossier Bassines pendant que des chan­tiers démarrent ou conti­nuent devant nos yeux. Le propo­ser est indé­cent. Bassines Non Merci, la Confé­dé­ra­tion paysanne et les Soulè­ve­ments de la terre ont posé le mora­toire sur les chan­tiers et les finan­ce­ments en cours comme l’acte néces­saire du retour au dialogue. Comme cela a été acté vendredi dernier devant l’agence de l’eau, après le refus de la préfète de suspendre réel­le­ment le chan­tier de Priaires, nous devrons mettre en œuvre le mora­toire sur le terrain nous-même et avec l’en­semble de celles et ceux qui défendent l’eau.

https://lessou­le­ve­ments­de­la­terre.org/blog/nouveau-chan­tier-de-bassine-a-priaires-une-insup­por­table-provo­ca­tion-de-l-etat-et-de-la-coop-de-l-eau-qui-impose-de-nouvelles-mobi­li­sa­tions-anti-bassines

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