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Libé­ra­tion, 9 octobre, Clémen­tine Autain « Comment lais­ser entendre ou dire sérieu­se­ment que la Fi soutient le Hamas? »

pascal bpar pascal b11 octobre 2023
par Sacha Nelken
publié aujourd’­hui à 18h02

Un commu­niqué et une pluie de polé­miques. Depuis samedi 7 octobre et les débuts de l’of­fen­sive terro­riste du Hamas dans le sud d’Is­raël, La France insou­mise doit répondre aux critiques, dures, de la quasi-tota­lité du spectre poli­tique français – partis de gauche compris. La raison ? Le texte diffusé par le groupe LFI qui parle d’« offen­sive armée de forces pales­ti­niennes menées par le Hamas » et non de « terro­risme » et l’ab­sence de « condam­na­tion » expli­cite. Cons­ciente que le sujet menace la Nouvelle Union popu­laire écolo­gique et sociale (Nupes) – des socia­listes ont fait part de leur « dégoût » et le premier secré­taire, Olivier Faure, a demandé des « expli­ca­tions » –, la dépu­tée insou­mise de Seine-Saint-Denis Clémen­tine Autain appelle les diffé­rents membres de l’al­liance à cher­cher les moyens de parler d’une seule voix.

Quelle a été votre réac­tion, ce week-end, en voyant les premières images de l’opé­ra­tion du Hamas ?

De la sidé­ra­tion. J’ai d’abord été glacée par l’hor­reur des actes. Des civils tués par centaines, des comman­dos qui sont entrés dans des maisons, des enfants enle­vés, cette rave party dans laquelle 260 personnes ont été assas­si­nées… Autant de mons­truo­si­tés qui atteignent l’hu­ma­nité en chacun, chacune d’entre nous. Cinquante ans après la guerre du Kippour, le Hamas a choisi la terreur. Depuis toujours, je suis enga­gée aux côtés des Pales­ti­niens à qui l’on refuse la justice, la dignité, l’au­to­dé­ter­mi­na­tion. Mais je sais que la fin ne doit jamais justi­fier les moyens. L’injus­tice, la violence, la colo­ni­sa­tion, les humi­lia­tions vécues quoti­dien­ne­ment par les Pales­ti­niens ne peuvent pas légi­ti­mer l’uti­li­sa­tion de méthodes contraires aux droits humains. Le terro­risme n’est en aucun cas une solu­tion qui libère les peuples. Et nous voyons déjà que l’opé­ra­tion du Hamas va violem­ment se retour­ner contre les Pales­ti­niens.

Le commu­niqué de presse du groupe insou­mis à l’As­sem­blée a été très critiqué, y compris à gauche. Jérôme Guedj a fait part de son « dégoût ». Etait-ce une erreur ?

Je ne veux ajou­ter aucune polé­mique à la polé­mique. Je veux que nous soyons collec­ti­ve­ment à la hauteur du moment. Les mots sont impor­tants et moi-même je n’ai pas trouvé dans mon premier tweet tous les mots justes, même si je n’en renie aucun [elle avait écrit : « Le conflit israélo-pales­ti­nien s’em­brase dange­reu­se­ment. Je condamne ferme­ment les violences contre les popu­la­tions civiles. La solu­tion est poli­tique et diplo­ma­tique. La paix et le droit des peuples à dispo­ser d’eux-mêmes doivent être notre seule bous­sole », ndlr]. Je veux rete­nir les paroles de Manuel Bompard [coor­di­na­teur de LFI] sur France 2 ce lundi matin quand il exprime la condam­na­tion de l’at­taque du Hamas contre Israël et sa compas­sion pour les victimes israé­liennes comme pales­ti­niennes.

Si je peux comprendre que l’on pointe du doigt, ici un manque de clarté, là des maladresses, comment croire, lais­ser entendre ou dire sérieu­se­ment que LFI soutient le Hamas, un mouve­ment qui défend l’is­lam poli­tique et appelle à la destruc­tion de l’Etat d’Is­raël ? C’est une insulte à ce que nous sommes, à ce que nous défen­dons. Elisa­beth Borne ferait mieux de s’oc­cu­per des condi­tions du cessez-le-feu plutôt que de nour­rir une polé­mique de pure poli­tique inté­rieure. La France ne recon­naît toujours pas la Pales­tine, contrai­re­ment à 70 pays de l’ONU. Le silence et l’inac­tion des dernières années pour le respect du droit inter­na­tio­nal ont exacerbé les tensions, susci­tées du déses­poir sur lequel le Hamas a pros­péré.

Les dépu­tés Louis Boyard et François Ruffin ont réagi de manière très diffé­rente. Cela veut-il dire qu’il y a des diver­gences sur ce sujet au sein de La France insou­mise ?

La France insou­mise n’est pas un bloc mono­li­thique. Ce n’est pas nouveau et il n’est pas souhai­table qu’elle en soit un si elle cherche à construire une majo­rité dans le pays. Il peut y avoir des réac­tions qui ne sont pas exac­te­ment les mêmes, à condi­tion de déve­lop­per une analyse commune globa­le­ment cohé­rente. Comme vous le savez, je plaide pour que le plura­lisme et la démo­cra­tie avancent au sein de LFI. Nous avons préci­sé­ment besoin de débats internes dans ces moments de bascule, pour être le plus juste et le plus effi­cace possible dans notre analyse de la situa­tion et dans notre expres­sion. Et ainsi convaincre large­ment. Or le programme ne nous dit pas ce qu’il faut dire à tout instant, dans toute situa­tion concrète, surtout quand cette dernière s’ac­cé­lère.

La Nupes est-elle mena­cée par la séquence ? Le député PS Jérôme Guedj, pour­tant ardent défen­seur de cette union, estime désor­mais que « la ques­tion » de rester pour son parti « se pose »…

Le conflit israélo-pales­ti­nien est un sujet passion­nel et de désac­cords à gauche depuis long­temps. Nous devons retrou­ver le fil de la raison éman­ci­pa­trice pour porter autant que possible une voix commune. C’est la condi­tion pour sortir du déchi­re­ment qui nous traverse. Pour­tant, fidèles aux prin­cipes huma­nistes qui nous animent fonda­men­ta­le­ment, nous devrions recon­naître nos tâches. C’est-à-dire exiger un cessez-le-feu immé­diat, qui implique la libé­ra­tion des otages par le Hamas et le fait qu’Is­raël ne s’en­gage pas dans la violence « sans précé­dent » promise par Benya­min Néta­nya­hou, et traduite par le ministre israé­lien de la Défense par le « siège complet de la bande de Gaza ». « Pas d’élec­tri­cité, pas de nour­ri­ture, pas de gaz » et ces mots : « Nous combat­tons les animaux humains et nous agis­sons en consé­quence. » Ensemble, il nous faut soute­nir les mobi­li­sa­tions démo­cra­tiques israé­liennes et la résis­tance civile pales­ti­nienne qui sont les forces d’ave­nir. Ce sont elles qui peuvent impo­ser un proces­sus de paix aux parties hostiles qui sévissent depuis trop long­temps. Le Hamas a engrangé du soutien sur la base du ressen­ti­ment des Pales­ti­niens. Sans justice, la paix restera un mirage. Toute personne atta­chée aux prin­cipes huma­nistes fonda­men­taux doit dire que le chemin de la paix dans cette région suppose de tour­ner le dos à l’en­gre­nage de la violence et de cher­cher les voix de l’apai­se­ment par la justice, et donc la recon­nais­sance des droits des Pales­ti­niens.

Mais la gauche peut-elle encore porter une voix commune ?

Le conflit israélo-pales­ti­nien crée des frac­tures depuis long­temps au sein des gauches et des écolo­gistes. Les désac­cords ne sont pas nés ce week-end. Il n’en reste pas moins que nous avons une respon­sa­bi­lité histo­rique à cher­cher ensemble les voies d’un discours commun. Il y va de notre utilité dans l’ac­tion pour la paix dont doivent béné­fi­cier les Israé­liens et les Pales­ti­niens. Il en va aussi de notre crédi­bi­lité à gouver­ner ensemble. Je ne veux pas imagi­ner que nous ayons deux camps à l’in­té­rieur de la gauche qui ne pour­raient plus se parler, se comprendre, travailler ensemble en raison de nos désac­cords, réels et suppo­sés, sur le conflit israélo-pales­ti­nien. Il est néces­saire et possible de trou­ver le fil commun.

Quand on est de gauche, comment peut-on ne pas condam­ner ferme­ment l’opé­ra­tion actuelle du Hamas et son projet poli­tique ? Quand on est de gauche, comment peut-on ne pas voir le désastre de la colo­ni­sa­tion et les souf­frances des Pales­ti­niens ? Quand on est de gauche, comment être aveugles à ce qui a permis au Hamas d’en­gran­ger des soutiens, notam­ment dans la jeunesse ? Quand on est de gauche, comment pour­rait-on ne pas exiger l’ap­pli­ca­tion des réso­lu­tions de l’ONU et la recon­nais­sance du droit d’un peuple à dispo­ser de lui-même ? Je ne me résigne pas aux diver­gences et à la frac­ture.

Parti­ci­pe­rez-vous à la marche de soutien à Israël orga­ni­sée par le Conseil repré­sen­ta­tif des insti­tu­tions juives de France ce lundi soir ?

Je comprends celles et ceux qui iront à cette mani­fes­ta­tion simple­ment pour témoi­gner leur émotion et leur soli­da­rité avec le peuple israé­lien. Pour ma part, je pense que nous devons nous mobi­li­ser pour la paix, et sans ambi­guïté à l’égard de la poli­tique va-t-en-guerre du gouver­ne­ment d’ex­trême droite piloté par Néta­nya­hou.

Quel rôle la France doit-elle jouer dans le conflit ?

La France est depuis trop long­temps aux abon­nés absents pour exiger le respect du droit inter­na­tio­nal. Or le silence installe le pour­ris­se­ment et l’im­passe. La France doit travailler au cessez-le-feu et à une paix durable qui passe par l’ap­pli­ca­tion immé­diate des réso­lu­tions de l’ONU et la recon­nais­sance de l’Etat de Pales­tine. Le commu­niqué de presse du minis­tère des Affaires étran­gères est inquié­tant de ce point de vue. Aussi fou que cela puisse paraître, le mot « paix » n’y figure pas. A part la condam­na­tion du Hamas, aucun chemin n’est dessiné pour sortir de l’af­fron­te­ment morti­fère. L’iso­le­ment des Pales­ti­niens et le fait que le proces­sus de paix reste introu­vable ont créé un terreau pour les tenants de solu­tions auto­ri­taires et iden­ti­taires. Il faut prendre le mal à la racine.

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