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antifascisme

L Huma­nité: l’ex­trême-droite soumise au modèle écono­mique domi­nant.

pascal bpar pascal b23 avril 2024

« L’ex­trême droite dans le moule libé­ral »

Euro­péennes Tout en se préten­dant anti­sys­tème, les partis natio­na­listes poussent encore plus loin la soumis­sion au modèle écono­mique domi­nant. C’est ce que montrent les programmes du Rassem­ble­ment natio­nal, de l’Al­ter­na­tive pour l’Al­le­magne et des Frères d’Ita­lie pour les élec­tions du 6 au 9 juin.

L’Hu­ma­nité jeudi 18 avril 2024 par  Florent Le Du, Bruno Odent, Lina Sankari

Coutu­mier des coups d’éclat, mais plei­ne­ment inté­gré au système euro­péen, le premier ministre hongrois, Viktor Orban, appe­lait, en mars, à« occu­per »la capi­tale de l’Union. En vue des euro­péennes de juin, les extrêmes droites du conti­nent y font le siège à tour de rôle pour dénon­cer les poli­tiques commu­nau­taires. Dernier exemple, cette semaine, avec la tragi-comé­die autour de la Natio­nal Conser­va­tism Confe­rence, d’abord inter­dite avant d’être auto­ri­sée par la justice, et à laquelle parti­ci­paient Éric Zemmour, le Britan­nique Nigel Farage et l’an­cien premier ministre polo­nais Mateusz Mora­wie­cki. Tous disent vouloir« chan­ger » l’Union euro­péenne. Ils en acceptent pour­tant plei­ne­ment les règles, comme l’at­testent leurs votes au Parle­ment et les poli­tiques menées lorsqu’ils sont au pouvoir. Bibe­ron­nés au natio­nal-­libé­ra­lisme, à la défense des inté­rêts du capi­tal et à l’aus­té­rité, ils partagent quelques diffé­rences qui s’ex­priment dans la présence de deux groupes à Stras­bourg : Iden­tité et Démo­cra­tie (ID) – dont font partie le Rassem­ble­ment natio­nal et l’Al­ter­na­tive pour l’Al­le­magne (AfD) – et les Conser­va­teurs et réfor­mistes euro­péens (CRE) – qui accueillent les Frères d’Ita­lie de Gior­gia Meloni.

Le RN et la préfé­rence patro­nale

Le mot« pouvoir d’achat »plein la bouche, le Rassem­ble­ment natio­nal a tout fait lors des campagnes élec­to­rales de 2022 pour marquer son oppo­si­tion à Emma­nuel Macron et se placer – malgré un programme quasi inexis­tant en la matière hormis quelques baisses de taxes – en défen­seur des classes moyennes et popu­laires. Le thème est beau­coup moins présent à quelques semaines des euro­péennes. Comme un aveu ? (…) En septembre de la même année, l’Union euro­péenne décide de taxer les super­pro­fits en se concen­trant sur ceux réali­sés par les éner­gé­ti­ciens. Les élus du RN s’y sont oppo­sés.« Nous, nous souhai­tons que l’en­semble des grands groupes soient concer­nés », ose Jordan Bardella. Un discours de posture qui ne corres­pond pas à la réalité des votes. Lorsque, le 5 octobre 2022, un amen­de­ment est déposé pour élar­gir la taxe sur les super­pro­fits,« consi­dé­rant que les béné­fices excep­tion­nels ne se limitent pas au secteur de l’éner­gie », les 17 parle­men­taires RN qui ont pris part au scru­tin, dont Jordan Bardella, votent contre.

Adop­tant l’élé­ment de langage de « matraquage fiscal », l’ex­trême droite joue sur la confu­sion entre l’im­po­si­tion des classes moyennes et popu­laires, qu’elle tente d’ins­tru­men­ta­li­ser, et celle des multi­na­tio­nales ou des ultra­riches. Dans son discours, tout est mis dans le même sac pour mieux défendre les inté­rêts du capi­tal. Comme pour les super­pro­fits, le RN a ainsi voté contre des amen­de­ments ou réso­lu­tions propo­sant de taxer les grandes fortunes, les plus-values, de créer un taux d’im­po­si­tion mini­male sur les divi­den­des…

(…)

Au niveau euro­péen, cette défense des grandes entre­prises est parti­cu­liè­re­ment visible sur les textes liés au travail (voir l’Hu­ma­nité du 19 mars). Pêle-mêle, le RN a voté contre le revenu mini­mum euro­péen, la démo­cra­tie en entre­prise, le devoir de vigi­lance, l’exi­gence d’éga­lité sala­riale entre hommes et femmes… Sur la hausse des reve­nus,« pour nous, c’est très clair : nos entre­prises sont les mieux placées pour cerner leurs besoins », a soutenu en plénière l’eu­ro­dé­pu­tée Domi­nique Bilde. Contre les travailleurs, le RN opte pour la préfé­rence patro­nale.

Meloni, bonne élève de l’aus­té­rité

La prési­dente du Conseil italien n’a pas tardé à aban­don­ner son euros­cep­tisme. Gior­gia Meloni (Frères ­d’I­ta­lie) est même parti­cu­liè­re­ment zélée. Elle a vite remisé au placard son tropisme pro-Russes, est régu­liè­re­ment couverte d’éloges pour son enga­ge­ment sans faille aux côtés de l’Ukraine et pour avoir claqué la porte des Nouvelles routes de la soie, rejoi­gnant ainsi la compé­ti­tion stra­té­gique avec la Chine. Ses postures atlan­tistes s’ins­crivent en réalité dans une longue tradi­tion initiée en 1951 par le Mouve­ment social italien des parti­sans de Musso­lini, qui y voyaient un moyen de lutter contre les commu­nistes. En clair, la diri­geante italienne coche toutes les cases, y compris aux yeux de l’hy­per­pré­si­dente de la Commis­sion euro­péenne, Ursula von der Leyen, qui multi­plie les poses tout sourires à ses côtés et voit en elle l’agent des poli­tiques ordo-libé­rales déci­dées à Bruxelles. Enga­gée dans une campagne pour sa réélec­tion à la prési­dence de la Commis­sion, la diri­geante alle­mande cible l’ex­trême droite, qui devrait renfor­cer ses posi­tions au Parle­ment, tout en épar­gnant Gior­gia Meloni.

Depuis son acces­sion au pouvoir en 2022, la cheffe de l’exé­cu­tif italien a conju­gué la bruta­lité sociale à l’or­tho­doxie la plus stricte. Sans se priver d’agir sur les symboles. Le 1er mai 2023, elle annonçait ainsi la loi travail et la suppres­sion du revenu de citoyen­neté, plafonné à 780 euros par mois et qui béné­fi­ciait à 1,6 million de foyers.« Nous réfor­mons le revenu de citoyen­neté pour faire la diffé­rence entre ceux qui sont capables de travailler et ceux qui ne le sont pas », disait-elle pour justi­fier le coup de boutoir au moment où l’in­fla­tion et la préca­ri­sa­tion pous­saient 3,1 millions de personnes aux portes des soupes popu­laires.

Sous sa botte, l’Ita­lie n’a pas boule­versé les dogmes de la Banque centrale euro­péenne (BCE). Une poli­tique d’aus­té­rité qui s’ac­com­pagne de la casse des services publics : elle choi­sit la voie de la conti­nuité avec son prédé­ces­seur Mario Draghi, égale­ment président de la BCE, en envi­sa­geant une coupe budgé­taire de 7 milliards d’eu­ros pour les minis­tères et de 4 milliards pour les collec­ti­vi­tés locales combi­née à un plan de priva­ti­sa­tion sur trois ans qui s’élè­ve­rait à 20 milliards d’eu­ros pour la période 2024–2026. Les citoyens ne sont pas oubliés avec le durcis­se­ment des condi­tions de départ à la retraite avant l’âge légal de 67 ans et la divi­sion par deux du fonds d’aide aux dépenses éner­gé­tiques pour les plus précaires. La cheffe du gouver­ne­ment est plus conci­liante vis-à-vis des cadeaux fiscaux desti­nés aux riches, comme l’illus­trent la suppres­sion de la taxe sur les voitures de luxe et les subven­tions au secteur privé.

De quoi faire de Gior­gia Meloni une parte­naire respec­table malgré son posi­tion­ne­ment à l’ex­trême droite. Le temps où elle critiquait le carcan bruxel­lois paraît loin. Désor­mais coulée dans le marbre austé­ri­taire et atlan­tiste, elle peut à l’envi se complaire dans la xéno­pho­bie et le complo­tisme, restreindre le droit à l’avor­te­ment, réfor­mer la Cons­ti­tu­tion, façon­ner des médias aux ordres ou redou­bler d’ini­tia­tives anti-LGBT sans que ses alliés s’en émeuvent. Pas tant pour une suppo­sée modé­ra­tion de Gior­gia Meloni que par une conver­sion de la droite tradi­tion­nelle aux obses­sions natio­na­listes.

L’AfD, consé­cra­tion natio­nale-libé­rale

À l’op­posé des clichés sur son carac­tère « anti­sys­tème », l’AfD repré­sente elle aussi une consé­cra­tion du modèle libé­ral euro­péen. (…) L’AfD qui s’ins­talle dans le paysage poli­tique outre-Rhin en deuxième posi­tion derrière la CDU, avec un peu moins de 20 % des suffrages dans les sondages, recrute une bonne part de son élec­to­rat parmi des sala­riés confron­tés à une préca­rité qui ne cesse de s’étendre ou à la peur du déclas­se­ment qu’elle inspire. Or l’ap­pli­ca­tion du programme de l’AfD donne­rait encore plus de moyens aux déten­teurs du capi­tal pour renfor­cer cette « mal-vie ».

Si l’AfD s’im­po­sait, une« aggra­va­tion de la redis­tri­bu­tion des richesses dans ce pays du bas vers le haut »est à prévoir, relève l’éco­no­miste Marcel Fratz­scher, patron du DIW. Le programme de l’AfD se signale par son« extrême néoli­bé­ra­lisme », relève l’un des cher­cheurs :« Baisse des impôts pour les plus riches et les socié­tés, fin de tout droit de succes­sion, renfor­ce­ment du rôle du marché au détri­ment de l’État, suppres­sion des protec­tions des loca­taires, dimi­nu­tion du revenu mini­mum et des pres­ta­tions accor­dées par la protec­tion sociale. »

(…°Elle reven­dique une sortie de l’euro, dénonce une protec­tion sociale« surdi­men­sion­née »et s’in­surge contre le poids des travailleurs migrants, quali­fiés de« touristes de l’État provi­dence ». Le tout consti­tuant, explique l’ex-président de la plus grande orga­ni­sa­tion patro­nale, le BDI, Hans-Olaf Henkel, rallié au jeune parti,« des entraves insup­por­tables au déve­lop­pe­ment de la compé­ti­ti­vité des firmes alle­mandes ».

En onze années d’exis­tence, l’AfD va réta­blir le natio­na­lisme alle­mand en mettant davan­tage l’ac­cent sur son extré­misme, sur le mode libé­ral ou xéno­phobe selon les périodes. Sa copré­si­dente, Alice Weidel, synthé­tise cette dualité. Ex-adhé­rente du FDP, ex-repré­sen­tante de la banque états-unienne Gold­man Sachs en Alle­magne, elle frise le « wokisme » décrié par l’ex­trême droite quand elle élève avec sa parte­naire deux enfants venus du Sri Lanka. La même cepen­dant envoya récem­ment à Pots­dam son bras droit à une réunion secrète des droites et extrêmes droites envi­sa­geant l’or­ga­ni­sa­tion d’une dépor­ta­tion massive des migrants. Ce qui a suscité la mobi­li­sa­tion de millions d’Al­le­mands.

La force du natio­na­lisme écono­mique réside dans son voisi­nage avec le « modèle ordo-libé­ral », devenu réfé­rence de l’Al­le­magne unifiée puis de ses parte­naires euro­péens.(…)  Dans l’op­po­si­tion, l’AfD peut ainsi faire preuve d’« exem­pla­rité », tout en sachant que les coupes program­mées vont accen­tuer le phéno­mène de préca­ri­sa­tion sur lequel elle ne cesse de recru­ter de nouveaux élec­teurs. Le« para­doxe »repéré par l’étude du DIW n’a pas fini de s’étendre.

par  Florent Le Du, Bruno Odent, Lina Sankari
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