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En complément à cette émission lire le communiqué du Collectif pour une Syrie libre et démocratique.
Paris le 23 novembre 2015
L’émission Secrets d’info de France inter du 20 novembre 2015 enquête journalistique ou tribune de propagande ?
Depuis les terribles tueries du 13 novembre, avec la qualification de Daech comme ennemi prioritaire par le Président de la République, les lobbies pro-Bachar investissent les médiasavec l’espoir de le réhabiliter aux yeux de l’opinion publique.
L’émission de France Inter « Secrets d’info » de Jacques Monin du 20 novembre 2015 en est l’illustration et ne fait pas honneur au service public. Si nous devons nous féliciter qu’en France, les journalistes ne soient pas soumis aux mêmes standards que ceux du régime syrien, un minimum de déontologie journalistique est de ne pas confondre « tribune libre » et « enquête ».
Jacques Monin nous présente comme une « enquête » les propos d’anciens collaborateurs de nos officines secrètes. Or, ces derniers sont connus pour être dans le déni, dès 2011, de la révolte du peuple syrien, pourtant bien réelle, la négligeant alors dans ses puissantes manifestations réprimées dans le sang par les snipers et depuis par l’organisation multi forme de sa résistance. L’émission ne fait aucune référence aux nombreuses preuves des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par le régime, comme le Rapport César qui a révélé 11 000 morts sous la torture dans les seules prisons de Damas ; mais pour nos deux « experts » ce n’est probablement qu’un « détail de l’Histoire ».
Ces « experts » défendent la théorie du complot des monarchies pétrolières alors que, sachant la faible production de la Syrie sur ce plan et la realpolitik mise en oeuvre depuis le premier choc pétrolier par les producteurs de pétrole, nous sommes en droit de nous interroger sur la pertinence de leur argumentaire.
Affirmer que l’ALS (Armée Libre Syrienne), qui au demeurant n’a jamais été véritablement équipée par les puissances occidentales, n’est aujourd’hui que « l’ombre d’elle-même » est une autre contre-vérité, sachant que la plupart des spécialistes et témoins travaillant sur la Syrie, l’évaluent aujourd’hui à environ 45 brigades pour un effectif de 60 000 combattants.
Observons que ces contre-vérités sur l’ASL ne sont pas fortuites. Elles visent, alors que Bachar Al Assad et son armée sont sous perfusion de la Russie et de la République Islamique d’Iran, à le pérenniser au pouvoir en le présentant comme seule alternative face à Daech.
En marge d’une visite préparatoire à la COP 21 le samedi 20 novembre depuis l’Afrique du sud, Laurent Fabius a déclaré « la solution au problème syrien est de nature politique et nous considérons pour notre part, que M. Bachar Al-Assad ne peut pas être l’avenir de la Syrie ».
Ce serait l’honneur de la France et de ses dirigeants, de ses élus et de ses médias, de ne
pas maintenant céder aux sirènes du renoncement.