5 décembre 2025

Agence media Pales­tine. La guerre géno­ci­daire: un cessez-le-feu, pas plus.

Entrée de l’aide huma­ni­taire à Gaza : soula­ge­ment, insuf­fi­sance et instru­men­ta­li­sa­tion

Une accé­lé­ra­tion de l’en­trée de l’aide huma­ni­taire est obser­vée ces derniers jours, bien en deçà du néces­saire pour­tant garanti par l’ac­cord de cessez-le-feu.

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Si l’ac­cord de cessez-le-feu entré en vigueur vendredi prévoit l’en­trée de 400 puis 600 camions huma­ni­taires par jour à Gaza, mini­mum estimé par l’ONU pour répondre aux besoins de la popu­la­tion affa­mée de Gaza, le compte est loin d’être rempli à ce jour. Des retards impor­tants dus à des contrôles israé­liens inter­mi­nables et des clauses mysté­rieuses bloquent les livrai­sons pendant parfois des jours.

Hier, l’ONU a déclaré dispo­ser de 170 000 tonnes d’aide stockées dans des entre­pôts à l’ex­té­rieur de Gaza, prêtes à être distri­buées en masse dans l’en­clave. Son respon­sable huma­ni­taire, Tom Flet­cher, a dénoncé de graves retards tout en se décla­rant déter­miné à « ne pas échouer ».

Le siège illé­gal imposé par Israël construit depuis deux ans une famine volon­taire, que beau­coup d’ana­lystes asso­cient à la volonté géno­ci­daire d’Is­raël d’im­po­ser l’ef­fa­ce­ment des Pales­ti­nien-nes.

Après avoir systé­ma­tique­ment détruit les terres agri­coles et d’éle­vage, Israël a rendu Gaza entiè­re­ment dépen­dante de l’aide huma­ni­taire, faisant de celle-ci un instru­ment de négo­cia­tion, au grand mépris du droit inter­na­tio­nal et de l’in­di­gna­tion mondiale.

De plus, Israël arme et soutient des groupes pales­ti­niens de pilleur-euses, qui ont systé­ma­tique­ment inter­cepté les convois depuis des mois, et soumis des habi­tant-es au chan­tage pour rece­voir leur protec­tion.

Qui pour distri­buer l’aide ?
Si la distri­bu­tion d’aide à grande échelle sera diri­gée par les Nations unies, le rôle de l’agence des Nations unies pour les réfu­giés pales­ti­niens (UNRWA) dans cette opéra­tion reste flou.

L’UNRWA a déclaré que la moitié des four­ni­tures stockées dans des entre­pôts à l’ex­té­rieur de Gaza lui appar­te­naient, insis­tant sur le fait que son champ d’ac­tion et son exper­tise étaient « abso­lu­ment essen­tiels pour contrô­ler la propa­ga­tion de la famine ».

Israël tente depuis des années délé­gi­ti­mer les actions de l’UNRWA, et a voté au cours des deux dernières années plusieurs lois qui entravent ses inter­ven­tions. Le réseau pales­ti­nien de l’UNRWA est pour­tant le mieux ancré et le plus à même de répondre à l’ur­gence.

En mars dernier, le minis­tère israé­lien des Affaires de la diaspora et de la lutte contre l’an­ti­sé­mi­tisme a lancé un proces­sus de réac­cré­di­ta­tion pour toutes les orga­ni­sa­tions huma­ni­taires opérant dans les terri­toires pales­ti­niens occu­pés, les obli­geant à se soumettre à des contrôles intru­sifs sous la menace de ne pas voir leurs mandats renou­ve­lés.

Des témoins pales­ti­niens ont rapporté que trois des sites gérés par la Gaza Huma­ni­ta­rian Foun­da­tion (GHF), situés à Rafah dans le sud de Gaza, et dans le corri­dor de Netza­rim dans le centre de Gaza, avaient été aban­don­nés, et des respon­sables égyp­tiens et régio­naux ont déclaré à l’As­so­cia­ted Press que ces centres de distri­bu­tion alimen­taire, gérés par les États-Unis et un entre­pre­neur israé­lien, étaient en train d’être fermés confor­mé­ment aux termes de l’ac­cord.

Depuis que la GHF, soute­nue par les États-Unis et Israël, a commencé à opérer en mai, dans le but de mono­po­li­ser l’ache­mi­ne­ment de l’aide et de mettre l’ONU sur la touche, les soldat-es israé­lien-nes ont tué plus de 2 500 Pales­ti­nien-nes venu-es cher­cher de l’aide sur ces sites de distri­bu­tion ou alors qu’ils et elles se rassem­blaient pour attendre l’ar­ri­vée des camions d’aide, selon le minis­tère de la Santé de Gaza.

Al Jazeera a rapporté que des restes de muni­tions israé­liennes utili­sées pour attaquer les Pales­ti­nien-nes avaient été trou­vés sur les sites aban­don­nés.

Un porte-parole de la GHF a cepen­dant déclaré que la ferme­ture des sites n’était que « tempo­raire » et qu’il y aurait des « chan­ge­ments tactiques » dans ses opéra­tions. « Il n’y a aucun chan­ge­ment dans notre plan à long terme », affirme-t-il. Les respon­sables ont laissé entendre que la GHF pour­rait jouer un rôle dans le soutien aux agences des Nations unies pour la distri­bu­tion de l’aide.

Un soula­ge­ment, même insuf­fi­sant
On estime que 460 Pales­ti­nien-nes sont mort-es de faim depuis le début du géno­cide perpé­tré par Israël à Gaza en octobre 2023. 1 enfant sur 4 souffre de malnu­tri­tion sévère, alors que l’IPC y a déclaré la famine il y a plusieurs mois, pour la première fois dans la région.

L’agence des Nations unies pour l’en­fance, l’Uni­cef, a averti qu’il exis­tait un risque de « hausse massive de la morta­lité infan­tile, non seule­ment chez les nouveau-nés, mais aussi chez les nour­ris­sons, dont le système immu­ni­taire est plus fragi­lisé que jamais ».

« Il y a énor­mé­ment de malnu­tris, énor­mé­ment de bles­sés, et ce n’est pas du jour au lende­main qu’on va pouvoir remettre sur pied un système de santé qui a été complè­te­ment détruit », alerte le président de Méde­cins du Monde Jean-François Corty, qui rappelle que « près de 20 000 bles­sés néces­sitent d’être pris en charge en urgence » et « vont mourir dans les semaines qui viennent » si les pays occi­den­taux ne se mobi­lisent pas.

Le Bureau de la coor­di­na­tion des affaires huma­ni­taires des Nations Unies (OCHA) a annoncé la semaine passé un plan sur 60 jours pour enrayer la crise et a indiqué dimanche que du carbu­rant destiné à la cuisine a été ache­miné dans la bande de Gaza pour la première fois depuis plus de six mois.

« Davan­tage de tentes pour les familles dépla­cées, de la viande conge­lée, des fruits frais, de la farine et des médi­ca­ments ont égale­ment été ache­mi­nés aujourd’­hui dans la bande de Gaza », a déclaré l’OCHA dans son dernier commu­niqué.

Les jour­na­listes locaux témoignent que certains aliments qui avaient complè­te­ment disparu commencent à circu­ler, et que les prix du marché ont baissé. Les habi­tant-es de Gaza, qui ont tout perdu dans les bombar­de­ments israé­liens, restent cepen­dant gran­de­ment dépen­dant-es de l’aide, et donc du respect par Israël de ses enga­ge­ments.

Agence Média Pales­tine, le 14 octobre 2025
https://agen­ce­me­dia­pa­les­tine.fr/blog/2025/10/14/entree-de-laide-huma­ni­taire-a-gaza-soula­ge­ment-insuf­fi­sance-et-instru­men­ta­li­sa­tion/

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L’as­so­cia­tion Adda­meer pour le soutien aux prison­niers·e et les droits humains a suivi de près la libé­ra­tion des prison­nier·es pales­ti­niens déte­nus dans les prisons de l’oc­cu­pa­tion israé­lienne, lundi 13 octobre 2025. Dans le cadre de la première phase de l’ac­cord visant à mettre fin à la guerre à Gaza, 1 968 Pales­ti­niens ont été libé­rés, dont 250 condam­nés à la prison à perpé­tuité ou à de lourdes peines, et 1 718 Pales­ti­niens de la bande de Gaza, parmi lesquels deux femmes et 15 enfants. Les auto­ri­tés d’oc­cu­pa­tion ont expulsé de force 154 des personnes condam­nées à la prison à vie vers l’Égypte, tandis que les autres ont été envoyées à Gaza pour être ensuite expul­sées vers l’Égypte comme desti­na­tion initiale.

Les prison­niers libé­rés semblaient épui­sés et fragiles, confir­mant qu’au cours des quatre jours précé­dant leur libé­ra­tion, ils avaient été soumis à diverses formes d’abus et de mauvais trai­te­ments, notam­ment des coups violents, des humi­lia­tions, un enchaî­ne­ment prolongé et des menaces de ne parler à aucun média des condi­tions de leur déten­tion. Les souf­frances prolon­gées endu­rées dans les prisons de l’oc­cu­pa­tion étaient visibles sur leurs visages et leurs corps, beau­coup avaient perdu des dizaines de kilos et étaient visi­ble­ment affai­blis et fati­gués.

Malgré ces libé­ra­tions, les forces d’oc­cu­pa­tion israé­liennes conti­nuent de mener des campagnes d’ar­res­ta­tions à grande échelle dans les villes, villages et camps de réfu­giés pales­ti­niens, utili­sant l’em­pri­son­ne­ment et la priva­tion de liberté comme outils de contrôle et de puni­tion collec­tive contre le peuple pales­ti­nien. Dans le même temps, de graves viola­tions conti­nuent d’être commises à l’en­contre des milliers de personnes qui restent déte­nues. Actuel­le­ment, plus de 9 100 prison­niers pales­ti­niens sont déte­nus dans les prisons israé­liennes, dont 52 femmes, 400 enfants et plus de 3 544 déte­nus admi­nis­tra­tifs, en plus des 115 prison­niers purgeant des peines à perpé­tuité, dont neuf sont empri­son­nés depuis avant la signa­ture des accords d’Oslo.

Adda­meer met égale­ment en garde contre la poli­tique actuelle de l’oc­cu­pant consis­tant à réar­rê­ter les prison­niers libé­rés dans le cadre d’échanges. En 2023, les auto­ri­tés israé­liennes ont ainsi réar­rêté 30 anciens prison­niers, dont des femmes et des enfants, qui avaient été libé­rés lors d’échanges précé­dents. En 2025, l’oc­cu­pant en a réar­rêté 40 autres, libé­rant certains d’entre eux par la suite tout en main­te­nant 15 en déten­tion. Il convient de noter que cinq cas d’en­fants et de femmes ont été docu­men­tés comme ayant été réar­rê­tés à deux reprises après avoir été libé­rés dans le cadre d’ac­cords précé­dents.

Adda­meer affirme que les crimes commis contre les prison­niers pales­ti­niens dans les prisons israé­liennes consti­tuent de graves viola­tions du droit inter­na­tio­nal huma­ni­taire et du droit inter­na­tio­nal des droits de l’homme, notam­ment de multiples formes de torture, de mauvais trai­te­ments, de négli­gence médi­cale déli­bé­rée, de déten­tion arbi­traire et de procès inéqui­tables, qui consti­tuent tous des crimes de guerre et des crimes contre l’hu­ma­nité au sens du Statut de Rome de la Cour pénale inter­na­tio­nale.

Ces crimes sont impres­crip­tibles et ne peuvent être igno­rés ou levés. La respon­sa­bi­lité de ces crimes repré­sente un devoir juri­dique et moral pour la commu­nauté inter­na­tio­nale, confor­mé­ment à son obli­ga­tion de pour­suivre les auteurs de viola­tions graves et de veiller à ce qu’ils ne jouissent pas de l’im­pu­nité.

En consé­quence, Adda­meer appelle la commu­nauté inter­na­tio­nale, les organes des Nations unies, les méca­nismes de défense des droits humains et les États parties aux Conven­tions de Genève à assu­mer leurs respon­sa­bi­li­tés juri­diques et morales en assu­rant la protec­tion des prison­niers pales­ti­niens et en tenant les auto­ri­tés d’oc­cu­pa­tion israé­liennes respon­sables des crimes commis à leur encontre. Cette respon­sa­bi­lité est une étape fonda­men­tale vers la justice, la dignité et la liberté pour l’en­semble du peuple pales­ti­nien.

Adda­meer souligne que la famine, la torture, la négli­gence médi­cale déli­bé­rée et la priva­tion des droits fonda­men­taux dont souffrent actuel­le­ment les prison­niers pales­ti­niens exigent une action urgente de la part des citoyens du monde entier afin de faire pres­sion sur leurs gouver­ne­ments pour qu’ils prennent des mesures concrètes pour mettre fin à ces pratiques. Cela implique notam­ment de s’ef­for­cer de mettre en œuvre l’avis consul­ta­tif de la Cour inter­na­tio­nale de justice, qui réaf­firme l’illé­ga­lité de l’oc­cu­pa­tion israé­lienne et la néces­sité d’y mettre fin, et de progres­ser vers un boycott complet de l’oc­cu­pa­tion à tous les niveaux – mili­taire, écono­mique, univer­si­taire et cultu­rel – en tant que moyen légi­time et effi­cace de résis­ter au colo­nia­lisme et à l’apar­theid.

Adda­meer appelle égale­ment à la libé­ra­tion immé­diate et incon­di­tion­nelle de tous les prison­niers pales­ti­niens, au déman­tè­le­ment du système judi­ciaire mili­taire israé­lien qui ne respecte même pas les normes les plus élémen­taires de la justice inter­na­tio­nale, et à une inten­si­fi­ca­tion de la pres­sion poli­tique afin de garan­tir que tous les crimes commis dans le cadre de l’oc­cu­pa­tion, en parti­cu­lier ceux commis contre les prison­niers, soient jugés.

Enfin, Adda­meer souligne que la fin de la guerre ou la cessa­tion des hosti­li­tés n’ef­face pas les crimes et n’exempte pas leurs auteurs de pour­suites. L’obli­ga­tion inter­na­tio­nale de garan­tir la respon­sa­bi­lité reste en vigueur. Les respon­sables doivent être pour­sui­vis pour toutes les viola­tions graves commises à l’en­contre des prison­niers pales­ti­niens, et les victimes doivent obte­nir répa­ra­tion et indem­ni­sa­tion, ce qui consti­tue une étape essen­tielle vers la justice et l’équité pour tous les prison­niers pales­ti­niens et leurs familles.

https://www.adda­meer.ps/news/5623
Traduc­tion DE

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« Les formes de torture les plus cruelles » : des Pales­ti­niens libé­rés décrivent les horreurs des prisons israé­liennes

Avant de le libé­rer, les gardiens de prison israé­liens ont décidé d’of­frir un cadeau d’adieu à Naseem al-Radee. Ils lui ont ligoté les mains, l’ont plaqué au sol et l’ont battu sans pitié, lui disant au revoir comme ils lui avaient dit bonjour: à coups de poing.

La première vision de Gaza qu’a eue Naseem al-Radee depuis près de deux ans était floue ; un coup de botte à l’œil lui a laissé une vision trouble encore deux jours plus tard. Des problèmes de vision se sont ajou­tés à la longue liste de maux dont il a souf­fert pendant son séjour de 22 mois dans une prison israé­lienne.

Cet employé du gouver­ne­ment âgé de 33 ans, origi­naire de Beit Lahia, a été arrêté par des soldats israé­liens dans une école trans­for­mée en refuge pour dépla­cés à Gaza, le 9 décembre 2023. Il a passé plus de 22 mois en capti­vité dans des centres de déten­tion israé­liens, dont 100 jours dans une cellule souter­raine, avant d’être libéré avec 1700 autres déte­nus pales­ti­niens et renvoyé à Gaza lundi. [Près de 2000 arres­ta­tions de Pales­ti­niens ont eu lieu depuis le 7 octobre, comme monnaie d’échange face aux otages.]

Comme les autres déte­nus libé­rés et renvoyés à Gaza, Radee n’a jamais été inculpé d’au­cun crime. Et comme beau­coup d’autres, sa déten­tion a été marquée par la torture, la carence médi­cale et la famine infli­gées par les gardiens de prison israé­liens.

Sa descrip­tion de son séjour en prison s’ins­crit dans ce que l’or­ga­ni­sa­tion israé­lienne de défense des droits humains B’Tse­lem quali­fie de poli­tique de sévices à l’égard des déte­nus pales­ti­niens dans les prisons et les centres de déten­tion israé­liens.

Les services péni­ten­tiaires et l’ar­mée israé­liens n’ont pas immé­dia­te­ment répondu à une demande de commen­taires, mais dans le passé ils ont tous deux déclaré que les condi­tions de déten­tion étaient conformes au droit inter­na­tio­nal.

« Les condi­tions dans la prison étaient extrê­me­ment dures, nous avions les mains et les pieds liés et étions soumis aux formes de torture les plus cruelles », a déclaré Radee, évoquant son séjour à la prison de Nafha dans le désert du Néguev, le dernier endroit où il a été détenu avant d’être libéré.

Les passages à tabac n’étaient pas une excep­tion, mais faisaient partie de ce qu’il a décrit comme un régime systé­ma­tique de mauvais trai­te­ments.

« Ils utili­saient des gaz lacry­mo­gènes et des balles en caou­tchouc pour nous inti­mi­der, en plus des insultes et des violences verbales constantes. Ils avaient un système de répres­sion strict : la porte élec­tro­nique de la section s’ou­vrait lorsque les soldats entraient, et ils arri­vaient avec leurs chiens, en criant « à plat ventre, à plat ventre », et commençaient à nous battre sans pitié », a-t-il déclaré.

Les cellules étaient surpeu­plées, avec 14 personnes entas­sées dans une pièce qui semblait avoir été conçue pour cinq, a-t-il ajouté. Les condi­tions insa­lubres l’ont conduit à contrac­ter des mala­dies fongiques et cuta­nées qui n’ont pas été soula­gées par les soins médi­caux four­nis par la prison.

Moham­med al-Asaliya, un étudiant univer­si­taire de 22 ans qui a été libéré lundi de la prison de Nafha, a contracté la gale pendant sa déten­tion.

« Il n’y avait aucun soin médi­cal. Nous avons essayé de nous soigner en utili­sant un désin­fec­tant pour sols sur nos bles­sures, mais cela n’a fait qu’em­pi­rer les choses. Les mate­las étaient sales, l’en­vi­ron­ne­ment insa­lubre, notre immu­nité affai­blie et la nour­ri­ture conta­mi­née », a déclaré Asaliya, qui a été arrêté le 20 décembre 2023 dans une école de Jaba­liya.

« Il y avait un endroit qu’ils appe­laient « la disco­thèque », où ils passaient de la musique forte sans inter­rup­tion pendant deux jours d’af­fi­lée. C’était l’une de leurs méthodes de torture les plus notoires et les plus doulou­reuses. Ils nous suspen­daient égale­ment aux murs, nous asper­geaient d’air froid et d’eau, et jetaient parfois de la poudre de piment sur les déte­nus », a déclaré Asaliya.

Les deux hommes ont perdu beau­coup de poids pendant leur déten­tion. Radee est entré en prison avec un poids de 93 kg et en est sorti avec 60 kg. Asaliya pesait 75 kg au moment de son arres­ta­tion et est tombé à 42 kg à un moment donné pendant sa déten­tion.

Les respon­sables médi­caux pales­ti­niens ont déclaré que bon nombre des déte­nus libé­rés lundi étaient en mauvaise santé physique.

« Les signes de coups et de torture étaient clai­re­ment visibles sur le corps des prison­niers, tels que des ecchy­moses, des frac­tures, des bles­sures, des marques dues au fait d’avoir été traî­nés sur le sol et les marques des menottes qui leur avaient serré les mains », a déclaré Eyad Qaddih, direc­teur des rela­tions publiques de l’hô­pi­tal Nasser, dans le sud de Gaza, qui a accueilli les déte­nus lundi.

Il a ajouté que bon nombre des rapa­triés ont dû être trans­fé­rés aux urgences en raison de leur mauvais état de santé. Outre les bles­sures physiques causées par les coups, il a déclaré que les prison­niers semblaient ne pas avoir mangé depuis long­temps.

Selon l’ONG Comité public contre la torture en Israël (PCATI-Public commit­tee against torture in Israel), envi­ron 2800 Pales­ti­niens de Gaza sont déte­nus sans incul­pa­tion dans des prisons et des centres de déten­tion israé­liens.

L’in­car­cé­ra­tion massive de Pales­ti­niens de Gaza sans procé­dure régu­lière a été auto­ri­sée par des modi­fi­ca­tions appor­tées à la loi israé­lienne depuis l’at­taque du 7 octobre 2023 menée par des mili­tants du Hamas, qui a fait envi­ron 1200 morts.

En décembre 2023, le Parle­ment israé­lien a modi­fié la loi sur les « combat­tants illé­gaux » afin de permettre la déten­tion admi­nis­tra­tive sans incul­pa­tion lorsqu’un offi­cier a « des motifs raison­nables de croire » que la personne est un « combat­tant illé­gal ». La déten­tion admi­nis­tra­tive peut être prolon­gée pratique­ment indé­fi­ni­ment.

Les défen­seurs des droits humains israé­liens affirment que l’in­car­cé­ra­tion massive de Pales­ti­niens par Israël coïn­cide avec une dégra­da­tion dras­tique des condi­tions de déten­tion et que cela est devenu une ques­tion poli­tique.

« De manière géné­rale, le nombre et l’am­pleur des actes de torture et des mauvais trai­te­ments dans les prisons et les camps mili­taires israé­liens ont explosé depuis le 7 octobre. Nous consi­dé­rons cela comme faisant partie de la poli­tique menée par les déci­deurs israé­liens tels qu’I­ta­mar Ben-Gvir et d’autres », a déclaré Tal Stei­ner, direc­teur exécu­tif de PCATI.

Ben-Gvir, le ministre de la Sécu­rité d’ex­trême droite, s’est vanté de four­nir « le mini­mum de nour­ri­ture ». « Je suis ici pour m’as­su­rer que les « terro­ristes » reçoivent le mini­mum du mini­mum » , a-t-il écrit dans un message publié sur les réseaux sociaux en juillet.

Malgré les violences extrêmes dont ils ont été victimes dans les prisons, c’est à Gaza que de nombreux déte­nus ont eu le senti­ment de subir les pires supplices.

En effet, à sa libé­ra­tion, Radee a tenté d’ap­pe­ler sa femme, mais son télé­phone était coupé. Il a alors appris que sa femme et tous ses enfants, sauf un, avaient été tués à Gaza pendant sa déten­tion.

« J’étais très heureux d’être libéré, car la date coïn­ci­dait avec le troi­sième anni­ver­saire de ma plus jeune fille, Saba, le 13 octobre. J’avais prévu de lui offrir le plus beau des cadeaux pour compen­ser son premier anni­ver­saire, que nous n’avions pas pu célé­brer en raison du début de la guerre », a déclaré Radee.

« J’ai essayé de trou­ver un peu de joie dans ma libé­ra­tion ce jour-là, mais malheu­reu­se­ment, Saba est morte avec ma famille, et ma joie est morte avec elle », a-t-il déclaré.

Seham Tantesh à Gaza et William Chris­tou à Jéru­sa­lem
Article publié dans The Guar­dian le 14 octobre 2025 ; traduc­tion rédac­tion A l’En­contre
https://alen­contre.org/moye­no­rient/dossier-a-quoi-ressemble-la-victoire-israe­lienne.html

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Trump à la Knes­set et à Charm el-Cheikh :
Un festi­val d’ob­sé­quio­sité

Si les scènes de célé­bra­tion de Donald Trump à la Knes­set israé­lienne et à Charm el-Cheikh étaient desti­nées à une exploi­ta­tion ciné­ma­to­gra­phique ou théâ­trale, elles se clas­se­raient sans aucun doute parmi les pires mises en scène de l’his­toire. Ces deux spec­tacles ont formé ensemble un festi­val d’adu­la­tion, sans précé­dent pour un président améri­cain ou pour tout diri­geant élu par une élec­tion libre. Ils rappellent davan­tage l’adu­la­tion dont sont l’objet les despotes dans leur propre pays ou au sein de leur empire – comme celle du diri­geant nord-coréen chez lui ou le culte de la person­na­lité qui a entouré Staline dans les répu­bliques et les États satel­lites de l’Union sovié­tique.

De ce point de vue, cepen­dant, l’ob­sé­quio­sité affi­chée à la Knes­set était en fait plus sincère que celle du sommet de Charm el-Cheikh. Comme Benya­min Neta­nya­hou l’a dit à son ami améri­cain, ce fut le résul­tat de « l’al­liance sacrée entre nos deux terres promises » – faisant ainsi allu­sion aux carac­té­ris­tiques communes des États-Unis et d’Is­raël en tant qu’É­tats nés d’un colo­nia­lisme de peuple­ment et d’une guerre géno­ci­daire contre les popu­la­tions autoch­tones. Le paral­lèle histo­rique entre les deux États est aujourd’­hui complet. De plus, il ne fait aucun doute que Trump est, de tous les prési­dents améri­cains, celui qui a été le plus favo­rable à l’État sioniste, et pas seule­ment à l’État lui-même, mais aussi au pouvoir néofas­ciste de Neta­nya­hou, une carac­té­ri­sa­tion poli­tique qui s’ap­plique d’ailleurs à Trump lui-même.

Le président améri­cain a répondu à l’adu­la­tion du premier ministre israé­lien en le louant, souli­gnant sa contri­bu­tion au plan de paix annoncé par Trump en sa présence à Washing­ton, deux semaines plus tôt. L’im­pu­dence de Trump est même allée jusqu’à deman­der au président israé­lien, assis à sa gauche, de gracier Neta­nya­hou pour les accu­sa­tions de corrup­tion auxquelles il fait face, les reje­tant avec cette remarque désin­volte : « Des cigares et du cham­pagne, qui diable s’en soucie ? » Trump faisait réfé­rence aux accu­sa­tions de pots-de-vin contre Neta­nyaohu (esti­més à 260 000 dollars), qui sont en effet bien modestes par rapport aux cadeaux somp­tueux que Trump lui-même a reçus de gouver­ne­ments étran­gers, en parti­cu­lier des monar­chies du Golfe – dans le cadre d’une pratique mondiale de la corrup­tion à grande échelle.

Comme l’avait prédit un ancien conseiller poli­tique de Neta­nyahu dans une inter­view citée par un corres­pon­dant du Finan­cial Times vendredi dernier : « Il n’y a pas de meilleur direc­teur de campagne pour Neta­nyahu que Trump. Son discours [à la Knes­set] marquera le début de la campagne élec­to­rale. » En effet, Trump a bel et bien inau­guré la campagne de réélec­tion de Neta­nyahu, dans la pers­pec­tive des élec­tions à la Knes­set qui doivent avoir lieu dans pas plus tard qu’un an. En fin de compte, les plus grands béné­fi­ciaires du plan du président améri­cain et de sa visite ne sont pas seule­ment Trump lui-même, qui s’est prélassé dans les éloges flagor­neurs de Neta­nyahu et du chef de l’op­po­si­tion israé­lienne, mais aussi Neta­nya­hou.

Le plan Trump est, en fait, le résul­tat d’un accord entre les deux hommes, en réac­tion aux négo­cia­tions qui se sont rapi­de­ment enli­sées après l’échange initial de prison­niers survenu à la suite de la trêve décla­rée à la veille de la deuxième inves­ti­ture de Trump, en janvier dernier. Trump a exigé que le Hamas libère tous ses otages en même temps, afin de l’em­pê­cher d’uti­li­ser leur libé­ra­tion progres­sive comme moyen de négo­cia­tion. Il a ensuite donné le feu vert à Neta­nya­hou pour reprendre les opéra­tions mili­taires et pour­suivre la destruc­tion et l’oc­cu­pa­tion par Israël des zones rési­den­tielles restantes de Gaza. Alors que l’ac­tion mili­taire israé­lienne battait son plein, l’ad­mi­nis­tra­tion Trump fit pres­sion sur les gouver­ne­ments régio­naux pour qu’ils exercent à leur tour leur pres­sion sur le Hamas, obli­geant fina­le­ment le mouve­ment à libé­rer ses derniers captifs, dimi­nuant ainsi large­ment sa capa­cité d’af­fec­ter l’ave­nir de la bande de Gaza, ou de la cause pales­ti­nienne en géné­ral.

Cette libé­ra­tion des derniers captifs israé­liens a ôté un fardeau impor­tant des épaules de Neta­nya­hou, car elle était le prin­ci­pal thème de rallie­ment du mouve­ment popu­laire contre lui. Il était pris entre le marteau de l’op­po­si­tion et l’en­clume d’al­liés encore plus à droite que lui. Une fois de plus, comme au début de l’an­née, Neta­nya­hou a utilisé la pres­sion améri­caine comme prétexte pour accep­ter ce à quoi ses alliés s’étaient jusque-là oppo­sés. Les deux prin­ci­paux diri­geants de l’ul­tra­droite sioniste ont fini par assis­ter à la session de la Knes­set et applau­dir tant Trump que Neta­nyahu. Le premier ministre israé­lien et ses alliés savent perti­nem­ment que le plan de Trump est voué à l’échec, tandis que le Hamas et toutes les autres frac­tions pales­ti­niennes n’ont plus de moyen d’em­pê­cher Israël d’en­va­hir et occu­per davan­tage de ces parties de la Pales­tine qu’il lui reste encore à annexer offi­ciel­le­ment (voir «  Après l’« accord du siècle », l’« accord du millé­naire ». Al-Quds Al-Arabi, 30 septembre 2025).

Quant à la céré­mo­nie de Charm el-Cheikh, elle était moins une célé­bra­tion de la « gran­deur » de Trump qu’un reflet du carac­tère saugrenu de l’ob­sé­quio­sité dont il est l’objet de la part des diri­geants mondiaux présents. Pour croire que leurs flat­te­ries étaient sincères, il faudrait douter de leurs capa­ci­tés mentales, en parti­cu­lier si l’on consi­dère l’hu­mi­lia­tion que Trump a infli­gée à beau­coup d’entre eux. Aucun président améri­cain avant Trump n’a traité la scène mondiale avec un tel mépris et pour­tant aucun n’a été l’objet d’une telle obsé­quio­sité. Cela montre qu’en cette époque de déca­dence poli­tique, de loi de la jungle et de montée du néofas­cisme, de nombreux diri­geants contem­po­rains sont prêts à aban­don­ner leur dignité et à se soumettre à ceux qui ont plus de pouvoir et de richesse.

Quant au fier peuple pales­ti­nien, il a prouvé un siècle durant son refus de se soumettre à ses oppres­seurs – qu’il s’agisse des auto­ri­tés du mandat britan­nique ou du gouver­ne­ment sioniste. Les Pales­ti­niens ne baise­ront pas la main de Donald Trump et ne lui témoi­gne­ront pas de « recon­nais­sance », quoi que fassent ceux qui prétendent les repré­sen­ter. Ils ne se soumet­tront pas au soi-disant Conseil de la paix présidé par Trump, qui comprend des person­na­li­tés comme Tony Blair, le parte­naire de George W. Bush dans l’oc­cu­pa­tion de l’Irak. Le peuple pales­ti­nien pour­sui­vra plutôt sa lutte pour l’in­té­gra­lité de ses droits. Il lui faut main­te­nant tirer les leçons de la Kari­tha (grande catas­trophe) d’aujourd’­hui, comme de la Nakba d’hier, et trou­ver le moyen de retrou­ver l’élan qui fut le sien lors des deux glorieuses Inti­fa­das popu­laires de 1936 et 1988 – points culmi­nants de sa longue histoire de résis­tance.

Gilbert Achcar
Dernier ouvrage paru : Gaza, géno­cide annoncéUn tour­nant dans l’his­toire mondiale.
Traduit de ma chro­nique hebdo­ma­daire dans le quoti­dien de langue arabe, Al-Quds al-Arabi, basé à Londres. Cet article est d’abord paru en ligne le 14 octobre. Vous pouvez libre­ment le repro­duire en indiquant la source avec le lien corres­pon­dant.
https://blogs.media­part.fr/gilbert-achcar/blog/151025/un-festi­val-d-obsequio­site

Trump alla Knes­set e a Sharm el-Sheikh, una festa stuc­che­vole
https://andream94.word­press.com/2025/10/15/trump-alla-knes­set-e-a-sharm-el-sheikh-una-festa-stuc­che­vole/

Un festi­val de adula­ción
https://vien­to­sur.info/un-festi­val-de-adula­cion/

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Royaume-Uni : L’agi­ta­teur d’ex­trême droite Tommy Robin­son se rend en Israël malgré l’in­di­gna­tion des Juifs britan­niques

Le ministre de la Diaspora Amichai Chikli a invité Tommy Robin­son au milieu des critiques des Juifs britan­niques, qui ont condamné cette visite comme « une gifle » après l’at­ten­tat meur­trier contre la syna­gogue de Manches­ter. Robin­son, agita­teur d’ex­trême droite condamné par la justice, a déclaré que la lutte du Royaume-Uni et d’Is­raël était « le même combat ».

Le mili­tant d’ex­trême droite britan­nique bien connu Tommy Robin­son (dont le véri­table nom est Stephen Yaxley-Lennon), célèbre pour ses posi­tions anti­mu­sul­manes, est arrivé en Israël mercredi à l’in­vi­ta­tion du ministre des Affaires de la diaspora Amichai Chikli.

Avant sa visite, Robin­son a annoncé sur X qu’il rencon­tre­rait, entre autres, des soldats de Tsahal ainsi que des « diri­geants commu­nau­taires » dans le sud de Tel-Aviv, « qui luttent contre l’im­mi­gra­tion clan­des­tine ».

Une source au sein de Tsahal a déclaré à Haaretz que Robin­son devait rencon­trer « un haut respon­sable de Tsahal qui a combattu à Sdérot » [1], et que le porte-parole de Tsahal projet­te­rait égale­ment pour Robin­son la « vidéo des atro­ci­tés » docu­men­tant l’at­taque du Hamas.

Après son atter­ris­sage en Israël, Robin­son a publié une vidéo – parta­gée par Chikli – dans laquelle il a déclaré, entre autres : « Bien que nous ayons un gouver­ne­ment faible et lâche qui a reconnu l’État terro­riste de Pales­tine, le peuple britan­nique soutient Israël ».

Robin­son, qui a purgé cinq peines de prison au Royaume-Uni ces dernières années, a été libéré en mai de sa dernière peine de sept mois. Son dernier empri­son­ne­ment faisait suite à une condam­na­tion pour outrage au tribu­nal, après avoir diffamé à plusieurs reprises un mili­tant mineur syrien, même après qu’un tribu­nal eut statué qu’il s’agis­sait d’une diffa­ma­tion et lui eut ordonné de verser au réfu­gié et à sa famille des centaines de milliers de livres ster­ling.

L’in­vi­ta­tion a suscité de vives critiques de la part des orga­ni­sa­tions juives britan­niques. Le Board of Depu­ties of British Jews [2] et le Jewish Leader­ship Coun­cil ont quali­fié Robin­son de « voyou qui repré­sente ce qu’il y a de pire en Grande-Bretagne » et ont condamné le moment choisi pour cette visite, qui inter­vient quelques semaines après la première attaque meur­trière contre une syna­gogue britan­nique de l’his­toire moderne, au cours de laquelle deux membres de la Heaton Park Hebrew Congre­ga­tion de Manches­ter ont été tués. « Dans notre heure la plus sombre, il a ignoré l’avis de la grande majo­rité des Juifs britan­niques, qui rejettent caté­go­rique­ment et systé­ma­tique­ment Robin­son et tout ce qu’il repré­sente », indique le commu­niqué.

À son retour au Royaume-Uni début novembre, Robin­son devrait compa­raître devant le tribu­nal pour entendre sa condam­na­tion dans une affaire où il est accusé d’avoir refusé de four­nir aux agents anti­ter­ro­ristes de la police le code d’ac­cès de son télé­phone, comme l’exige la légis­la­tion britan­nique anti­ter­ro­riste.

Gilad Kariv, président de la commis­sion de la Knes­set sur l’im­mi­gra­tion, l’in­té­gra­tion et les affaires de la diaspora, avait critiqué l’in­vi­ta­tion, la quali­fiant « d’ex­ploi­ta­tion honteuse du rôle de ministre des Affaires de la diaspora » et de « coup direct porté à la posi­tion d’Is­raël » auprès des Juifs britan­niques. Il a déclaré que les opinions d’ex­trême droite de Robin­son et son passé violent rendaient cette visite parti­cu­liè­re­ment préju­di­ciable aux rela­tions d’Is­raël avec la commu­nauté juive britan­nique.

Chikli avait défendu l’in­vi­ta­tion, accu­sant les diri­geants juifs britan­niques d’être poli­tique­ment moti­vés et louant Robin­son comme « un leader coura­geux en première ligne contre l’is­lam radi­cal » qui « s’est avéré être un véri­table ami d’Is­raël et du peuple juif, sans crainte de dire la vérité et d’af­fron­ter la haine ».

Robin­son lui-même a déclaré que le gouver­ne­ment israé­lien avait couvert ses frais de voyage et a exposé ses projets de visite en « Judée-Sama­rie » [3], à la Knes­set, à Yad Vashem [4], et de rencon­trer des repré­sen­tants d’autres nations station­nés en Israël. Il a ajouté qu’il espé­rait « entrer à Gaza », bien que Yad Vashem ait précisé qu’il n’était pas impliqué dans la visite et ait insisté sur le respect de ses règles et du site.

Robin­son a décrit le Royaume-Uni et Israël comme parta­geant « les mêmes enne­mis et le même destin » et a déclaré : « Je viens en ami, en allié et en tant que personne qui croit que la force d’Is­raël est la force de l’Oc­ci­dent ».

Un porte-parole de l’ar­mée de défense israé­lienne a déclaré : « Tsahal inves­tit des efforts consi­dé­rables dans la diplo­ma­tie publique et s’ef­force d’ex­po­ser la commu­nauté inter­na­tio­nale aux atro­ci­tés commises par l’or­ga­ni­sa­tion terro­riste Hamas lors de l’at­taque terro­riste meur­trière qui a commencé le 7 octobre ». Le ministre Chikli n’a pas répondu.

Notes
[1] Sdérot : ville du sud d’Is­raël située à envi­ron un kilo­mètre de la fron­tière avec la bande de Gaza, régu­liè­re­ment visée par des tirs de roquettes
[2] Board of Depu­ties of British Jews : prin­ci­pal organe repré­sen­ta­tif des Juifs britan­niques, fondé en 1760
[3] Judée-Sama­rie : terme utilisé par le gouver­ne­ment israé­lien pour dési­gner la Cisjor­da­nie, terri­toire pales­ti­nien occupé depuis 1967
[4] Yad Vashem : mémo­rial offi­ciel d’Is­raël dédié aux victimes de la Shoah, situé à Jéru­sa­lem

Liza Rozovsky
https://www.haaretz.com/israel-news/2025–10–16/ty-article/.premium/u-k-far-right-agita­tor-tommy-robin­son-visits-israel-despite-outcry-by-british-jews/00000199-eaa0-dde4-a7bd-fafe26250000
Traduit pour ESSF par Adam Novak
https://www.europe-soli­daire.org/spip.php?arti­cle76654

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Deux ans de géno­cide, deux ans de compli­cité

Il y a deux ans aujourd’­hui, Israël lançait son attaque géno­ci­daire contre Gaza, utili­sant l’at­taque du Hamas comme prétexte pour sa campagne ciblant l’en­semble du peuple pales­ti­nien. Malgré les preuves acca­blantes de ces crimes de guerre systé­ma­tiques, le Canada conti­nue d’of­frir le soutien poli­tique et mili­taire qui permet cette horreur.

Depuis deux ans, chaque jour, nous sommes confron­tés à de nouvelles preuves des crimes atroces commis par Israël, diffu­sées en direct sur les réseaux sociaux. Des immeubles d’ha­bi­ta­tion, des camps de réfu­giés, des hôpi­taux et des tentes de familles dépla­cées, bombar­dés, sont déli­bé­ré­ment pris pour cible par des frappes aériennes israé­liennes inces­santes. Des familles affa­mées sont privées de nour­ri­ture, d’eau et d’aide par un siège et un blocus cruels. Des Pales­ti­niens déses­pé­rés sont abat­tus alors qu’ils cher­chaient de l’aide pour leurs familles.

Pour beau­coup d’entre nous, toute confiance que nous pouvions avoir dans nos insti­tu­tions poli­tiques a été brisée. Face aux preuves acca­blantes d’un géno­cide qui se déroule sous nos yeux, trop de personnes au pouvoir ont refusé de recon­naître cette réalité ou ont relayé la propa­gande israé­lienne. Pire encore, trop de diri­geants cana­diens ont conti­nué d’of­frir un soutien mili­taire, poli­tique et écono­mique à la machine de guerre d’Is­raël, malgré l’op­po­si­tion de la majo­rité des Cana­diens au nettoyage ethnique israé­lien.

Les négo­cia­tions de cessez-le-feu en cours n’offrent pas non plus beau­coup d’es­poir. Si la propo­si­tion de cessez-le-feu de Trump, approu­vée par le Canada, promet un soula­ge­ment immé­diat à la violence géno­ci­daire d’Is­raël, elle laisse égale­ment présa­ger un avenir sombre où les Pales­ti­niens se verront perpé­tuel­le­ment refu­ser le droit à l’au­to­dé­ter­mi­na­tion, où ils seront soumis à une admi­nis­tra­tion étran­gère colo­niale et à une occu­pa­tion israé­lienne conti­nue.

Malgré cette situa­tion désas­treuse, nous conti­nuons de colla­bo­rer avec nos alliés de la société civile et du Parle­ment pour plai­der en faveur d’une approche diffé­rente, fonda­men­ta­le­ment ancrée dans la dignité et l’hu­ma­nité des Pales­ti­niens, une approche capable de mettre fin aux atro­ci­tés commises par Israël et de respec­ter le droit inter­na­tio­nal. Cela implique d’exer­cer une pres­sion intense et crois­sante sur nos diri­geants afin qu’ils imposent des mesures concrètes, telles que des sanc­tions, suscep­tibles de contraindre Israël à mettre fin au géno­cide et à son occu­pa­tion illé­gale. Cela implique égale­ment de faire pres­sion sur les médias grand public pour qu’ils garan­tissent que leurs repor­tages sur Gaza respectent les normes profes­sion­nelles et rendent compte fidè­le­ment de la situa­tion.

Contes­ter la réponse du Canada au géno­cide
Les gouver­ne­ments libé­raux du Canada, tant sous Trudeau que sous Carney, n’ont pas réagi adéqua­te­ment au géno­cide en cours. Les inten­tions meur­trières d’Is­raël étaient connues dès le début, et des spécia­listes du géno­cide et des experts de l’ONUont très tôt alerté sur le fait que les actions et le langage d’Is­raël indiquaient qu’un géno­cide était en cours. Malgré ces aver­tis­se­ments, le Canada a apporté un soutien sans équi­voque à l’of­fen­sive mili­taire israé­lienne contre Gaza après l’at­taque du Hamas contre Israël le 7 octobre, et a refusé pendant de nombreuses semaines de soute­nir les appels au cessez-le-feu, alors même que le bilan des victimes s’alour­dis­sait rapi­de­ment.

Au fil du temps, la gravité et la cruauté des actions d’Is­raël sont deve­nues impos­sibles à igno­rer. Le crime de géno­cide a été retenu par la Cour inter­na­tio­nale de Justice et des mandats d’ar­rêt ont été émis par la Cour pénale inter­na­tio­nale pour famine forcée systé­ma­tique. Au niveau natio­nal, des mani­fes­ta­tions popu­laires se sont pour­sui­vies chaque semaine à travers le pays contre le géno­cide et pour un embargo sur les armes.

Face à cette réalité, le gouver­ne­ment cana­dien a lente­ment commencé à modi­fier son approche et a fina­le­ment adopté de nouvelles poli­tiques : l’im­po­si­tion d’une « pause » tempo­raire sur certaines nouvelles expor­ta­tions d’armes desti­nées à la produc­tion de biens « mortels », l’im­po­si­tion de sanc­tions contre deux ministres israé­liens d’ex­trême droite, et plus récem­ment la recon­nais­sance de l’État de Pales­tine avec des condi­tions tota­le­ment asymé­triques et colo­niales. Dans chaque cas, ces poli­tiques résul­taient de pres­sions popu­laires, mais aussi de mesures incom­plètes qui sont loin de mettre fin aux ambi­tions géno­ci­daires d’Is­raël ni de rompre l’al­liance mili­taire et écono­mique du Canada avec Israël et son mécène, les États-Unis.

Face à cette réponse molle du gouver­ne­ment au géno­cide, nous, à CJPMO, avons récem­ment fait campagne pour des chan­ge­ments poli­tiques sérieux : ceux-ci incluent le projet de loi C-233,la Loi visant à élimi­ner les échap­pa­toires fiscales , qui mettrait fin aux profits de guerre des entre­prises cana­diennes à Gaza ; et des sanc­tions écono­miquesstra­té­giques contre les prin­ci­pales orga­ni­sa­tions respon­sables de l’an­nexion de la Cisjor­da­nie.

Contes­ter la compli­cité des médias
Les grands médias cana­diens ont joué un rôle impor­tant dans la distor­sion de la clarté morale de l’op­po­si­tion à ce géno­cide. Du mensonge inventé selon lequel le Hamas aurait « déca­pité des bébés » le 7 octobre aux allé­ga­tions non corro­bo­rées selon lesquelles le Hamas « se cache­rait parmi les civils » pendant qu’Is­raël bombarde des hôpi­taux et des écoles, les grands médias répètent la propa­gande israé­lienne sans scep­ti­cisme, trans­for­mant les mensonges en gros titres et la vérité en cendres.

Depuis deux ans, CJPMO lutte contre la mauvaise couver­ture média­tique et a eu d’in­nom­brables réper­cus­sions. Nous avons contri­bué à un nouveau livre, « Quand le géno­cide n’était pas une nouvelle » , qui témoigne de cette tache sur notre histoire. Notre site webtémoigne de nos efforts inces­sants pour faire pencher la balance contre les inté­rêts des puis­sants et favo­ri­ser une presse plus honnête, même si cela implique de critiquer les médias tradi­tion­nels dans l’es­poir d’in­ci­ter les Cana­diens ordi­naires à consul­ter de meilleures sources. Notre équipe et nos béné­voles ont envoyé des milliers de cour­riels à des jour­na­listes, des rédac­teurs en chef et des salles de presse partout au pays. Les médias nous connaissent, connaissent beau­coup d’entre nous par leur prénom et sont obli­gés de nous prendre de plus en plus au sérieux.

L’opi­nion mondiale se dresse contre Israël
Du géno­cide israé­lien à Gaza à l’ex­pan­sion des colo­nies illé­gales en Cisjor­da­nie occu­pée, en passant par ses attaques contre le Yémen, la Syrie, l’Iran, le Liban et le Qatar, l’im­pu­nité d’Is­raël semble sans limites. Les gouver­ne­ments ont clai­re­ment fait savoir qu’il n’y avait pas de ligne rouge ni de consé­quences.

Pour­tant, au Canada et partout dans le monde, nous consta­tons un chan­ge­ment radi­cal dans l’opi­nion publique : une majo­rité de Cana­diens et une plura­lité d’Amé­ri­cains recon­naissent que les actions d’Is­raël à Gaza consti­tuent un géno­cide. Israël est de plus en plus isolé, tandis que la soli­da­rité mondiale avec la lutte pales­ti­nienne conti­nue de croître. Lorsque le premier ministre Neta­nya­hou s’est adressé aux Nations Unies à New York, il s’est retrouvé face à des rangées de sièges vides, tandis que les diri­geants mondiaux quit­taient la salle en signe de protes­ta­tion. (Malheu­reu­se­ment, l’am­bas­sa­deur cana­dien Bob Rae était l’un des rares à rester assis.)

Quelques jours plus tôt, le 22 septembre, les Italiens avaient déclen­ché une grève géné­rale, para­ly­sant le pays. Les travailleurs portuaires, les chauf­feurs de taxi, les chauf­feurs d’au­to­bus et les ensei­gnants protes­taient contre la compli­cité de leur gouver­ne­ment dans le géno­cide. Le même jour, l’Es­pagne annonçait un embargo « total » sur les armes contre Israël. D’autres pays euro­péens ont égale­ment commencé à prendre des mesures plus impor­tantes, de l’Ir­lande qui promet­tait d’in­ter­dire les produits des colo­nies à la Slové­nie qui a imposé une inter­dic­tion de voya­ger à Neta­nya­hou. Aujourd’­hui, à Montréal, où se trouve le bureau de CJPMO, des grèves en soli­da­rité avec Gaza ont contraint les univer­si­tés à fermer.

Il ne fait aucun doute que les choses évoluent et que la volonté d’agir est plus forte. Mais ce chan­ge­ment est lent et le temps presse. Il est crucial de conti­nuer à inci­ter nos gouver­ne­ments et nos insti­tu­tions à prendre les mesures néces­saires. La compli­cité de géno­cide fait peut-être partie de l’his­toire du Canada, mais elle ne doit pas néces­sai­re­ment défi­nir notre avenir.

Nous ne reste­rons pas silen­cieux.
Grâce à votre soutien, nous pouvons conti­nuer à lutter pour mettre fin à la compli­cité du Canada dans le géno­cide israé­lien à Gaza et son annexion de la Cisjor­da­nie. Ensemble, nous pouvons récla­mer justice au Parle­ment et dans les médias. Avec votre aide, CJPMO conti­nuera de se battre pour des poli­tiques fondées sur le droit inter­na­tio­nal et les droits de la personne, de la lutte contre la compli­cité cana­dienne dans les expor­ta­tions d’armes à la lutte contre la désin­for­ma­tion dans les médias.

Faire un don main­te­nant
Deux ans après le début de ce géno­cide, notre déter­mi­na­tion est plus forte que jamais : deman­der des comptes à nos diri­geants, exiger justice et soute­nir sans faille le peuple de Gaza.

Pour la justice et la paix
L’équipe CJPMO
https://www.pres­se­gauche.org/Deux-ans-de-geno­cide-deux-ans-de-compli­cite

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Décla­ra­tion de soli­da­rité des orga­ni­sa­tions québé­coises des arts de la scène avec la Pales­tine

Plus de vingt orga­ni­sa­tions québé­coises des arts de la scène ont signé une décla­ra­tion de soli­da­rité envers la Pales­tine initiée par le collec­tif thea­tre4­pa­les­tine, qu’elles ont lue le 26 septembre dernier au M.A.I. (Montréal, arts inter­cul­tu­rels), dans le cadre de l’ex­po­si­tion The Lost Pain­tings : A Prelude to Return, réunis­sant 53 artistes pales­ti­nien·­ne·s.

Nous, direc­tions d’or­ga­ni­sa­tions québé­coises des arts de la scène, prenons la parole pour répondre à l’ap­pel à la mobi­li­sa­tion lancé par nombre de confrères et consœurs d’ici et d’ailleurs, acti­vistes, artistes, spécia­listes et orga­ni­sa­tions, qui unissent leur voix pour dénon­cer l’oc­cu­pa­tion illé­gale de la Pales­tine par Israël. Tandis que nous entre­rons dans quelques jours dans une troi­sième année d’un effa­ce­ment métho­dique de la popu­la­tion pales­ti­nienne, nous ne pouvons plus douter des inten­tions géno­ci­daires du gouver­ne­ment israé­lien. Face à ce constat, le silence n’est tout simple­ment plus une option.

Si les jour­na­listes ne sont pas auto­ri­sés en terri­toire pales­ti­nien et que la réalité vécue là-bas nous demeure cruel­le­ment cachée, certaines véri­tés ne peuvent plus être niées. Ainsi, le 22 août dernier, l’état de famine a-t-il été offi­ciel­le­ment déclaré par l’ONU dans la bande de Gaza. Une popu­la­tion entière est forcée de se dépla­cer vers des camps coupés de toute aide huma­ni­taire et pris comme cibles de bombar­de­ments. L’uti­li­sa­tion de la faim comme arme de guerre, la destruc­tion massive des infra­struc­tures civiles, dont les hôpi­taux, et les frappes aveugles répé­tées contre la popu­la­tion confirment que nous sommes face à un géno­cide. Main­te­nant que l’ONU le recon­naît offi­ciel­le­ment, il est impen­sable d’at­tendre les années qu’il faudra à la Cour inter­na­tio­nale de justice pour en arri­ver à la même conclu­sion avant de choi­sir de quel côté de l’His­toire nous voulons nous tenir.

Si nous croyons que toute vie a une valeur égale, qu’elle soit cana­dienne, israé­lienne, pales­ti­nienne ou autre, il faut agir en cohé­rence contre la destruc­tion program­mée d’un peuple. Alignés sur les valeurs d’em­pa­thie et d’al­té­rité qui animent nos lieux et nos oeuvres, nous plai­dons pour l’éga­lité des droits pour toutes les personnes vivant sur le terri­toire israélo-pales­ti­nien et pour que cesse enfin l’oc­cu­pa­tion conti­nue de la Pales­tine par Israël dans le respect du droit inter­na­tio­nal.

Au lende­main de la déci­sion du gouver­ne­ment cana­dien de recon­naître l’État de la Pales­tine, il est main­te­nant capi­tal de nous assu­rer que cette affir­ma­tion dépasse la simple portée symbo­lique et devienne un véri­table levier de chan­ge­ment. Tant qu’Is­raël sera en viola­tion du droit inter­na­tio­nal, nous deman­dons à Ottawa d’ac­com­pa­gner ses paroles de sanc­tions concrètes, qu’elles soient diplo­ma­tiques ou commer­ciales, et de mettre fin immé­dia­te­ment aux ventes directes ou indi­rectes de maté­riel mili­taire à Israël. La soli­da­rité inter­na­tio­nale est une obli­ga­tion morale face aux crimes contre l’hu­ma­nité. Celle-ci exige de nous le courage de poser des gestes poli­tiques francs et cohé­rents.

À notre tour, nous appe­lons chacune et chacun à joindre leur voix au concert de celles qui s’élèvent pour marte­ler que l’inac­tion est inte­nable et récla­mer la fin de l’op­pres­sion du peuple pales­ti­nien.

Signa­taires
Sylvain Bélan­ger et Mélissa Pietra­cupa, Centre du Théâtre d’Aujourd’­hui
Édith Pate­naude et Mayi-Eder Inchauspé, Espace GO
Félix-Antoine Boutin et Julie Mamias, Espace Libre
Martine Denne­wald, Jessie Mill et Sandra O’Con­nor, Festi­val TransA­mé­riques (FTA)
Olivier Bertrand, La Chapelle, Scènes contem­po­raines
D. Kimm et Gaétan Paré, Les Filles élec­triques / Festi­val Phéno­mena
Clau­del Doucet et Éva Pate­naude, LA SERRE – arts vivants
South Miller et Jacob Brin­da­mour, Les Sages Fous / La Fabrique de théâtre inso­lite
Camille Lari­vée, Montréal, arts inter­cul­tu­rels
Kim-Sanh Châu et Mari Deckers, Studio 303
Julie Deschênes, Tangente
Charles Bender, Marco Collin, Marcelle Dubois, Olivier Ducas, Anne-Marie Guille­maine, Xavier Huard, Fran­cis Monty, Mari­lyn Perreault, Annie Ranger, Clau­dine Robillard, Théâtre Aux Écuries
Cathe­rine Vidal et Xavier Inchauspé, Théâtre de 4’SOUS
Jean-Simon Traversy, David Laurin et Amélie Duceppe, Théâtre Duceppe
Geof­frey Gaquère et Étienne Langlois, Théâtre du Nouveau Monde
Mani Soley­man­lou, Théâtre français du CNA
Maxime Burgoyne-Char­trand et Michel Nadeau, Théâtre La Bordée
Philippe Lambert et Hélène Rioux, Théâtre La Licorne
Olivier Arteau et Marc-Antoine Malo, Théâtre Le Trident
Philippe Cyr et Vincent de Repen­ti­gny, Théâtre Pros­pero
Sophie Corri­veau, Danse-Cité
https://www.pres­se­gauche.org/Decla­ra­tion-de-soli­da­rite-des-orga­ni­sa­tions-quebe­coises-des-arts-de-la-scene

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Flot­tilles vers Gaza, tous les parti­ci­pants sont libres

Depuis leur inter­cep­tion dans les eaux inter­na­tio­nales dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, les 150 parti­ci­pants de la flot­tille Thou­sand Madleens et de la Free­dom flotilla Coali­tion enle­vés et fait prison­niers par les auto­ri­tés israé­liennes ont été libé­rés au compte-gouttes. Les dernières personnes en déten­tion ont été libé­rées ce weekend, ainsi que les six membres de la Global Sumud Flotilla toujours empri­son­nés après avoir passé plus de dix jours enfer­més dans les geôles israé­liennes.

Les derniers parti­ci­pants rete­nus prison­niers en Israël ont été libé­rés ce dimanche 12 octobre. Ils faisaient partie des 150 membres de l’équi­page du Thou­sand Madleens et du bateau Cons­cience (de la Free­dom Flotilla Coali­tion, FFC). Certains ont passé près de quatre jours empri­son­nés dans les geôles israé­liennes, tout comme leurs prédé­ces­seurs membres de la Global Sumud Flotilla et arrê­tés une semaine plus tôt.

Des passa­gers de la seconde flot­tille libé­rés en plusieurs vagues
Arrê­tés le jeudi 9 octobre au petit matin, les 150 parti­ci­pants à la flot­tille Thou­sand Madleens accom­pa­gnés du bateau Cons­cience (affrété par la FFC) ont été libé­rés au fur et à mesure. Parmi les premières personnes libé­rées, on trouve les dépu­tées LFI Alma Dufour et Farida Amrani, relâ­chées dans la jour­née du 9 octobre.

Le lende­main, vendredi 10 au matin, une nouvelle vague de ressor­tis­sants français, au nombre de neuf, s’en­vole vers la Turquie, avant de rejoindre la France en fin de soirée. Parmi eux, le jour­na­liste du Média TV Andreï Mani­vit et un huma­ni­taire, Mouss. D’après le site d’in­for­ma­tions, « leur retour a été un vrai périple, sans aucune aide du gouver­ne­ment ».

La dépu­tée LFI Farida Amrani a elle aussi condamné sur le compor­te­ment du cabi­net de Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étran­gères, avec qui elle aurait échangé plusieurs fois. Pour elle, « la consigne était claire : ne pas finan­cer le retour des ressor­tis­sants français ».

Les derniers membres de cette seconde flot­tille inter­cep­tée ont été relâ­chés hier, dimanche 12 octobre, d’après un commu­niqué publié par l’or­ga­ni­sa­tion de la FFC : « Des dizaines de volon­taires inter­na­tio­naux ont été expul­sés vers la Jorda­nie plus tôt dans la jour­née. Les derniers indi­vi­dus relâ­chés de la prison de Shikma étaient Huwaida Arraf et Zohar Regev, les deux ayant la natio­na­lité israé­lienne, ont été injus­te­ment déte­nus sous de fausses accu­sa­tions crimi­nelles fabriquées avant d’être relâ­chés par la police israé­lienne. »

Dans son commu­niqué, la FFC rappelle que Adalah , une orga­ni­sa­tion de défense des droits de l’homme qui vient en aide juri­dique­ment aux Arabes d’Is­raël, et qui repré­sen­tait 145 déte­nus des deux flot­tilles, a rapporté des mauvais trai­te­ments causés à ces derniers par les forces israé­liennes.

Des déte­nus ont été agres­sés verba­le­ment et physique­ment, privés de sommeil, leurs effets person­nels confisqués et leurs droits juri­diques bafoués.

Libé­ra­tion des derniers prison­niers de la Global Sumud Flotilla
Alors que l’at­ten­tion se portait sur la nouvelle flot­tille inter­cep­tée par l’ar­mée israé­lienne, six membres de l’équi­page de la Global Sumud Flotilla, toujours déte­nus depuis leur kidnap­ping dans les eaux inter­na­tio­nales au début du mois d’oc­tobre, ont fina­le­ment été libé­rés à leur tour dans le weekend avec 89 autres membres de la Thou­sand Madleens et de la FFC.

La dernière passa­gère libé­rée est une mili­tante espa­gnole, Reyes Rigo, qui a passé dix jours empri­son­née en Israël avant d’être libé­rée hier dans la jour­née. Elle a pu retrou­ver ses proches en Espagne aujourd’­hui.

Agence Média Pales­tine, le 13 octobre 2025.
https://agen­ce­me­dia­pa­les­tine.fr/blog/2025/10/13/flot­tilles-vers-gaza-tous-les-parti­ci­pants-sont-libres/

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Rencontre avec Iyad Alast­tal – Paris, le 25/10/25

https://atlje­nine.net/rencontre-avec-iyad-alast­tal-paris-le-25–10–25/

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« Ce qu’il reste de nous »

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La Géné­ra­tion Pales­tine
https://leblo­gno­tes­de­hu­gues­le­paige.be/la-gene­ra­tion-pales­tine/
Face aux attaques des colons contre les Pales­ti­niens, l’in­ter­po­si­tion non-violente des volon­taires inter­na­tio­naux
Pendant que Trump vante son plan de paix pour Gaza, en Cisjor­da­nie, les attaques de colons contre des Pales­ti­niens se pour­suivent. Face aux violences, des volon­taires inter­na­tio­naux et israé­liens tentent de soute­nir villa­geois et culti­va­teurs.
https://basta.media/Face-aux-attaques-des-colons-contre-les-Pales­ti­niens-l-inter­po­si­tion-non-violente-des-volon­taires-inter­na­tio­naux
Gaza : 70 milliards de dollars seront néces­saires pour recons­truire l’en­clave dévas­tée
https://news.un.org/fr/story/2025/10/1157673
500 000 Pales­ti­nien·nes retournent dans la ville de Gaza
https://www.france-pales­tine.org/500–000-Pales­ti­nien-nes-retournent-dans-la-ville-de-Gaza
Gaza, jour 738 : au lende­main de l’échange des prison­niers, Israël assas­sine 5 Pales­ti­niens dans la ville de Gaza
https://agen­ce­me­dia­pa­les­tine.fr/blog/2025/10/14/gaza-jour-738-au-lende­main-de-lechange-des-prison­niers-israel-assas­sine-5-pales­ti­niens-dans-la-ville-de-gaza/
Des milices armées par Israël tentent de s’im­po­ser à Gaza
Des gangs pales­ti­niens de pilleur-euses, armés et soute­nus par Israël, semblent accé­lé­rer leur recru­te­ment ces dernières semaines et espé­rer prendre le pouvoir à Gaza.
https://agen­ce­me­dia­pa­les­tine.fr/blog/2025/10/13/des-milices-armees-par-israel-tentent-de-simpo­ser-a-gaza/
« Otages », « captifs », « prison­niers » : les médias occi­den­taux placent les vies israé­liennes au dessus vies pales­ti­niennes
https://agen­ce­me­dia­pa­les­tine.fr/blog/2025/10/14/otages-captifs-prison­niers-les-medias-occi­den­taux-placent-les-vies-israe­liennes-au-dessus-vies-pales­ti­niennes/
Lettre ouverte à direc­tion de la Phil­har­mo­nie de Paris
Appel à l’an­nu­la­tion du concert de l’Is­rael Phil­har­mo­nic Orches­tra prévu le 6 novembre 2025 à la Phil­har­mo­nie de Paris.
https://blogs.media­part.fr/artistes-et-publics-contre-geno­cide/blog/151025/lettre-ouverte-direc­tion-de-la-phil­har­mo­nie-de-paris
Libé­ra­tion du doyen des déte­nus admi­nis­tra­tifs pales­ti­niens
Après plus de vingt ans passés en déten­tion admi­nis­tra­tive, sans jamais avoir été inculpé ni jugé, dont 18 années en isole­ment, le doyen des déte­nus admi­nis­tra­tifs pales­ti­niens, le jour­na­liste et syndi­ca­liste Nidal Abu Akar, a enfin été libéré.
https://aurdip.org/libe­ra­tion-du-doyen-des-dete­nus-admi­nis­tra­tifs/
Le souve­nir du 7 octobre est ense­veli sous 70 000 cadavres
Au lende­main du massacre, Israël a reçu un large soutien. Aujourd’­hui, le discours sur « l’ar­mée la plus morale au monde » a cédé la place à celui d’une force impi­toyable, vindi­ca­tive et aveugle.
https://global.ilma­ni­festo.it/the-memory-of-oct-7-is-buried-under-70–000-bodies
Boycot­ter Israël est devenu consen­suel : « Nous n’avons jamais vu une telle pous­sée aupa­ra­vant »
https://aurdip.org/boycot­ter-israel-est-devenu-consen­suel-nous-navons-jamais-vu-une-telle-pous­see-aupa­ra­vant/
Des dépu­tés commu­nistes expul­sés du parle­ment israé­lien pour avoir protesté contre le discours de « victoire » de Trump
https://www.europe-soli­daire.org/spip.php?arti­cle76644
Un député commu­niste israé­lien condamne la montée du fascisme et le « culte mili­ta­riste de la mort »
https://www.europe-soli­daire.org/spip.php?arti­cle76643
Cinq histoires d’otages igno­rées, parce que les otages étaient… pales­ti­niens
https://www.chro­nique­pa­les­tine.com/cinq-histoires-otages-igno­rees-parce-que-otages-pales­ti­niens/
Al Mezan exhorte à la libé­ra­tion immé­diate du Dr. Abu Safiya, avant l’au­dience au tribu­nal de demain
https://aurdip.org/al-mezan-exhorte-a-la-libe­ra­tion-imme­diate-du-dr-abu-safiya-avant-laudience-au-tribu­nal-de-demain/
Gaza : l’af­flux massif d’aide huma­ni­taire menacé par des blocages
https://news.un.org/fr/story/2025/10/1157685

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Auteur : entre­les­li­gne­sen­tre­les­mots

notes de lecture

Une réflexion sur « Pour une paix durable fondée sur la justice et le droit (et autres textes) »

  1. Il relaie le pire de l’ex­trême droite française :
    Jeune nation, Egalité et récon­ci­lia­tion, Action française

    Le porte-parole de la Global Sumud Flotilla viré pour ses propos anti­sé­mites et homo­phobes

    Mustafa Cakici est l’au­teur de centaines de publi­ca­tions haineuses sur les réseaux sociaux. Malgré les alertes de mili­tants de terrain, l’une des flot­tilles pour Gaza l’a gardé comme porte-parole, avant de fina­le­ment l’ex­clure ce 16 octobre.

    https://www.street­press.com/sujet/1760615664-mustafa-cakici-waves-free­dom-lfi-porte-parole-global-sumud-flotilla-pales­tine-vire-propos-anti­se­mites-homo­phobes-nega­tion­nistes-face­book

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