https://www.amnesty.fr/actualites/rapport-annuel-situation-des-droits-humains-dans-le-monde-2025?utm_source=email_info&utm_medium=email&utm_campaign=rapport_annuel2025
L’intensification de la répression, des pratiques autoritaires, des conflits et le piétinement du droit international par les pays les plus puissants menacent l’idéal des droits humains pour toutes et tous. Alors que le monde se trouve à un tournant historique, notre dernier rapport annuel pointe également des raisons d’espérer et des appels à l’action et à la résistance.
Des conflits plus violents et en direct sur nos écrans
Les conflits se sont intensifiés en 2024 à travers le monde. Les États comme les groupes armés semblent ne plus avoir de limites et ont multiplié nombre de crimes de guerre et de violations graves du droit international humanitaire. La vie de millions de personnes a été anéantie. Un génocide se déroule à Gaza au vu et au su du monde entier, sans susciter une réaction à la hauteur de la gravité des faits.
L’édition 2025 de La situation des droits humains dans le monde identifie et recense les principales évolutions des droits fondamentaux dans le monde au cours de l’année passée. Notre rapport annuel, de près de 500 pages, fruit d’enquêtes et d’analyses menées dans 150 pays, met en évidence les grandes tendances suivantes :
L’escalade catastrophique des conflits a été permise par l’inaction de nombreux États occidentaux, voire l’action de certains membres du Conseil de sécurité des Nations unies dont les entraves ont affaibli le multilatéralisme et la justice internationale.
De nombreux États ont mis en place des mesures répressives destinées à réduire au silence les défenseur·e·s des droits humains ou leurs opposant·e·s afin d’asseoir leur pouvoir.
L’échec mondial et l’inaction générale dans la lutte contre les inégalités, l’effondrement climatique et les transformations technologiques mettent en péril les générations futures.
Les 100 premiers jours de la présidence de Donald Trump ont accentué des régressions mondiales et des tendances profondes observées en 2024.
Les pratiques autoritaires et l’anéantissement du droit international ne sont toutefois pas une fatalité : les populations résistent aux atteintes aux droits humains ; les gouvernements peuvent garantir la justice internationale et doivent continuer à le faire.
Les opérations militaires israéliennes lancées dans la bande de Gaza, en réaction aux terribles attaques du Hamas qui ont fait 1 200 morts et 251 otages israéliens le 7 octobre 2023, constituent un crime de génocide, au regard de la Convention sur le génocide de 1948. La gravité des actes commis, les méthodes de guerre employées, la multiplication de propos déshumanisants de hauts responsables israéliens, qui se poursuivent aujourd’hui encore alors que nous publions ce rapport, démontrent la volonté de destruction de la population palestinienne de Gaza. Parallèlement, le système d’apartheid et d’occupation illégale en Cisjordanie (dont Jérusalem-Est) s’avère de plus en plus violent.
La Russie a tué plus de civils ukrainiens en 2024 que l’année précédente. Son offensive continue de cibler les infrastructures civiles et a soumis les détenus à des actes de torture et à des disparitions forcées.
Au Soudan, le conflit en cours, qui est un des plus violents et qui a engendré la plus grande crise de déplacements internes au monde, a suscité une indifférence quasi totale de la communauté internationale, à l’exception d’acteurs cyniques qui ont profité de l’occasion pour violer l’embargo sur les armes imposé par l’ONU au Darfour.
Au Myanmar, toutes les parties au conflit ont intensifié leurs campagnes militaires, et les Rohingyas ont subi les pires violences depuis 2017.
Tout au long de l’année 2024, nos équipes ont constaté une augmentation alarmante du nombre de cas de violences sexuelles liées aux conflits au Soudan, en République démocratique du Congo (RDC) et en République centrafricaine.