CAC40 des profits sans partage – comment les grandes entre­prises françaises alimentent la spirale des inéga­li­tés

Oxfam France, en parte­na­riat avec le BASIC (Bureau d’Ana­lyse Socié­tale pour une Infor­ma­tion Citoyenne), a passé au crible, rassem­blé et homo­gé­néisé les données publiées par les socié­tés du CAC 40 dans leurs docu­ments de réfé­rence depuis 2009, afin d’ana­ly­ser comment les richesses sont parta­gées au sein de chaque entre­prise et leur utili­sa­tion des para­dis fiscaux. Ce travail vient d’être publié, y compris avec les données brutes entre­prise par entre­prise.

Ce rapport fait suite à celui publié en janvier dernier sur l’état des lieux des inéga­li­tés dans le monde.

Résumé (OXFAM)

En 2017, 82 % des richesses créées dans le monde ont béné­fi­cié aux 1 % les plus riches, alors que les 50 % les plus pauvres n’en ont reçu que des miettes. La France n’échappe pas à cette tendance : les 10 % les plus riches détiennent plus de la moitié des richesses natio­nales quand les 50 % les plus pauvres ne se partagent que 5 % du gâteau. 

Cette répar­ti­tion inégale des richesses s’or­ga­nise d’abord là où elles se créent : au sein des entre­prises.En France, les entre­prises du CAC 40, un des prin­ci­paux indices bour­siers au monde, viennent d’an­non­cer un béné­fice record pour l’an­née 2017 de plus de 93 milliards d’eu­ros et pèsent aujourd’­hui plus de 1 300 milliards d’eu­ros de chiffre d’af­faires, soit plus de la moitié du PIB de la France. Alors qu’elles ont restauré leur niveau de renta­bi­lité préa­lable à la crise finan­cière avec des béné­fices qui ont augmenté de plus de 60 % depuis 20093, ces gigan­tesques richesses créées ne sont pas équi­ta­ble­ment parta­gées avec celles et ceux qui la créent : elles ont surtout béné­fi­cié aux action­naires et aux diri­geants de ces entre­prises, plutôt qu’aux sala­riés ou aux contri­buables.

Pour­tant, un tel niveau de béné­fices ne pour­rait être atteint sans les sala­riés qui sont au cœur de la créa­tion de valeur ni sans les contri­buables qui – par l’im­pôt – financent des infra­struc­tures et des services publics de qualité (la santé, l’édu­ca­tion, la recher­che…), condi­tions de déve­lop­pe­ment très recher­chées par les grandes entre­prises.

Ce rapport démontre une tendance lourde : les choix écono­miques des entre­prises du CAC 40 nour­rissent une véri­table spirale des inéga­li­tés. Afin de maxi­mi­ser leurs béné­fices et la rému­né­ra­tion de leurs action­naires, les entre­prises exercent une pres­sion à la baisse sur les salaires au sein de leurs groupes et dans leurs chaînes d’ap­pro­vi­sion­ne­ment et multi­plient les tech­niques pour échap­per à l’im­pôt, y compris en utili­sant les para­dis fiscaux pour des montages d’éva­sion fiscale. Résul­tat : les richesses n’ont jamais été aussi mal parta­gées entre les diffé­rentes parties prenantes des entre­prises du CAC 40, les action­naires et PDG d’un côté, et les sala­riés de l’autre côté. Désor­mais variable d’ajus­te­ment, la capa­cité d’in­ves­tis­se­ment des entre­prises est souvent sacri­fiée pour satis­faire la rému­né­ra­tion des action­naires, ce qui peut fragi­li­ser sur le long terme la bonne santé écono­mique des entre­prises françaises.

Page de présen­ta­tion du rapport sur le site de OXFAM.

 

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