Notre déclaration d’Ensemble du 31 mars (ici) a tiré les principales conclusions des élections départementales. Les principaux objectifs que nous nous sommes fixés lors de l’Assemblée de janvier d’Ensemble dans le texte d’orientation « Un nouvel espoir » sont plus que jamais d’actualité (ici).
Nous nous fixons en particulier comme objectif dans les prochains mois :
- De poursuivre le bras de fer engagé contre la loi Macron. L’usage autoritaire du 49.3 a montré la fragilité de la position de Manuel Valls sur ce projet qui n’a rien de gauche. Il faut soutenir activement la journée de mobilisation des organisations syndicales qui aura lieu le jeudi 9 avril et les multiples initiatives du collectif pour une « Alternative à l’Austérité » (AAA), dont le meeting organisé à Paris le mardi 7 avril. Cette bataille se poursuivra tout le mois d’avril pendant lequel les débats au Sénat et à l’Assemblée Nationale vont se dérouler.
- De développer les initiatives de solidarité avec le peuple grec en lutte contre l’austérité. Les prochains mois seront cruciaux pour le bras de fer engagé par le gouvernement Syriza contre les classes dirigeantes européennes.
- De construire la journée de mobilisation internationale organisée par le collectif « Stop Tafta » le samedi 18 avril contre le projet de traité transatlantique entre l’Union Européenne et les États-Unis. Alors que les négociations se poursuivent dans le dos des peuples et dans l’intérêt des multinationales, il faut amplifier la construction d’une mobilisation citoyenne qui permette de faire la lumière sur les risques de reculs démocratiques et sociaux importants qu’il provoquerait.
- De participer à la tenue les 30 et 31 mai du Forum européen des alternatives. À l’initiative du PGE, il constitue un rassemblement de forces politiques, sociales et syndicales qui refusent l’austérité européenne peut être une étape dans l’avancée d’un front social et politique en Europe. Réunissant des forces et militants de la gauche alternative européenne, se tenant à Paris dix ans exactement après le « non » français au traité constitutionnel, et quelques mois après l’arrivée de Syriza en Grèce, il peut donner écho aux idées de convergence et de refondation d’une autre Europe, de solidarité avec Syriza et le peuple grec, d’alternative européenne en construction.
- De se mobiliser en défense des services publics le samedi 13 juin à Guéret avec « Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services public ». Alors que les fermetures de services dans les hôpitaux, de maternités, de bureaux de postes, de classes dans les écoles augmentent du fait des politiques d’austérité, cette initiative constitue une date importante pour porter l’exigence de véritables services publics pour tous et toutes.
- De participer aux initiatives prévues dans le cadre de la mobilisation pour la COP21. Un week end national de préparation de cette échéance est prévue les 22, 23 et 24 mai et des initiatives se dérouleront dès cet été, ainsi qu’à toutes les initiatives prévues contre les Grands Projets Inutiles, les fermes-usines comme la « Ferme des Mille Vaches » en Picardie…
Un des objectifs que nous nous sommes fixés est de contribuer à construire un rassemblement des forces de gauches et écologistes, ouvert aux citoyens et basé sur l’implication populaire, qui soit porteur d’une véritable alternative à la politique de Valls et Hollande. Cela suppose, pour Ensemble de poursuivre le travail d’élaboration des mesures d’urgences pour une politique de rupture à mettre en débat avec nos partenaires.
De premiers jalons existent pour avancer dans ce sens :
- Les candidatures communes qui se sont concrétisées dans certains départements entre le Front de Gauche, Europe Écologie, Nouvelle Donne, des socialistes en rupture, des forces citoyennes, constituent des points d’appuis importants.
- L’initiative des Chantiers d’Espoir qui vise à construire un socle de mesures alternatives communes en rassemblant des forces du mouvement social et syndical et des organisations politiques vise également à contribuer à renforcer cette perspective. De nombreuses réunions auront lieu en avril avant une première étape de synthèse qui devrait avoir lieu en juin 2015.
- Les prochaines élections régionales prévues en décembre 2015 seront une étape importante pour concrétiser cette démarche. Alors que la campagne électorale est déjà engagée, le Front de Gauche doit être le catalyseur du développement de cette démarche de rassemblement à une échelle nationale. Ensemble propose que le Front de Gauche engage au plus vite un travail de construction de ce rassemblement avec Europe Écologie, Nouvelle Donne, les socialistes en rupture, les forces citoyennes et collectifs militants qui sont susceptibles d’y participer, à l’échelle nationale, comme à l’échelle locale afin d’aboutir à la construction de propositions communes, d’une stratégie partagée et d’une dénomination nationale de ces listes qui peuvent concrétiser l’alternative que nous voulons rendre possible.
Dans cette situation, le Front de Gauche constitue un outil indispensable pour articuler les constructions des mobilisations et d’une alternative politique. Il a connu des périodes de division importantes qu’il a surmontées et il n’a pas réussi à s’ouvrir largement aux citoyens qui étaient prêts à y participer, notamment en concrétisant la proposition d’adhésions directes au Front de Gauche qu’Ensemble continue de porter. Mais cela ne doit pas paralyser le Front de Gauche ni l’amener à se replier sur lui-même alors que le pays connaît une situation politique et sociale d’une extrême gravité.
La priorité doit être la remise en mouvement du Front de Gauche. Il faut tourner les forces qui le composent vers l’extérieur, sans se limiter à la succession des échéances électorales. C’est en portant des propositions concrètes, en démontrant son utilité comme espace politique capable d’initiative qu’il trouvera un nouvel élan.
Ensemble propose à ses partenaires du Front de Gauche d’initier plusieurs campagnes auprès de la population (matériels communs, affiches, tracts, réunions publiques…), qui peuvent s’articuler avec les initiatives des cadres unitaires auxquelles le Front de Gauche participe, et met en débat les propositions suivantes :
- contre les conséquences des politiques d’austérité, sur les services publics, pour les collectivités territoriales, pour la protection sociale. Il faut battre en brèche l’idée que la réduction des droits sociaux serait inéluctable et qu’il n’y a pas d’alternative.
- En solidarité avec le peuple grec et le gouvernement Syriza, amplifions la prise de conscience au sein du peuple français que la bataille engagée en Grèce nous concerne directement.
- Engageons une campagne contre toutes les racismes, l’antisémitisme, l’islamophobie…etc… Il faut battre en brèche les discours de haine et de rejet de l’autre qui se répandent aujourd’hui et divisent les classes populaires.
Le Front de gauche, qui se veut porteur d’une alternative de société, doit également être un espace d’élaboration pour porter des réponses communes. Depuis sa création, certains débats existant au sein du Front de Gauche n’ont pas été suffisamment menés. L’organisation de prochaines Assemblées Générales du Front de Gauche (après les premières qui se sont déroulées en septembre et décembre 2014) rassemblant des représentants des différents espaces du FDG (assemblées citoyennes, fronts thématiques, conseil national, coordination) peuvent permettre d’approfondir ces discussion en y associant des personnalités, chercheurs, intellectuels, militants associatifs, syndicalistes. Ensemble met en débat auprès de ses partenaires plusieurs propositions :
- La discussion sur les évolutions de la situation internationale au vu des crises multiples qui se nouent (que ce soit avec la crise ukrainienne ou dans les répercussions multiples des guerres en cours en Syrie, en Irak…) est incontournable. Quelle vision commune du Front de Gauche est-il possible de construire ? quelles réponses communes pourrions-nous porter ?
- Depuis le début de la crise économique, nous avons engagé des batailles multiples contre les politiques d’austérité qui sont imposées dans toute l’Europe. Mais nos réponses à la crise ne peuvent se limiter à la résistance. La question d’un projet de société alternative qui place en son centre le rôle central du travail (de quel type d’emplois socialement et écologiquement nécessaires nous voulons développer) et de la réduction du temps de travail (la prise de position du nouveau secrétaire de la CGT en faveur des 32 heures est de ce point de vue éclairante sur la recherche de réponses nouvelles face à la crise) devrait être au cœur des débats du Front de Gauche.
- Enfin, il nous apparait essentiel de nous confronter à une question sans doute difficile, mais incontournable si nous voulons battre en brèche l’hégémonie libérale et surtout la résignation : quel horizon, quel projet de société voulons nous être porteur ? Des réponses différentes peuvent exister, y compris au sein de nos formations respectives, sur la visée d’un nouvel horizon d’émancipation : socialisme du 21ème siècle, éco socialisme, communisme de nouvelle génération, démocratie autogestionnaire… Il nous semble que nous ne pouvons-nous limiter à ce qui constitue notre socle commun avec le programme « L’Humain d’abord »
Ces propositions ne sont que des premières pistes de travail et d’autres questions existent qu’il faudrait débattre. Mais pour faire face aux défis politiques auxquels nous sommes confrontés, nous ne pouvons-nous permettre de ne pas être à l’initiative.
Le 5 avril 2015