Un article de Jean-Michel Gouin dans Centre presse du 4 novembre:
« Accueil des mineurs étrangers: il y a urgence
Face au nombre croissant de mineurs étrangers sans hébergement, une pétition circule pour demander aux collectivités un effort significatif.
« Jacques Arfeuillère et Christiane Fraysse, deux des membres du groupe politique « Osons Poitiers », à l’origine de la pétition.
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Ne pas attendre le froid pour agir. Ne pas compter seulement, même s’ils sont essentiels, sur les élans de générosité de citoyens et d’associations qui oeuvrent au quotidien pour garantir un accueil décent aux mineurs isolés venus de l’étranger. C’est en substance le contenu d’une pétition lancée hier par le groupe politique « Osons Poitiers » (gauche de la gauche) soutenu dans sa démarche par l’association poitevine Min’de Rien.
« En douze ans, affirme Jacques Arfeuillère pour Osons Poitiers, le nombre de mineurs isolés venus de l’étranger est passé de 2.500 à 25.000 alors que dans le même temps les moyens attribués par l’Etat n’ont pas suivi. On estime qu’il faudrait les multiplier par trois. Doit-on pour cette raison diviser notre humanité par trois…? »
Se mettre autour de la table
Combien sont-ils chaque soir à se retrouver à la rue, sans solution d’hébergement? Selon les porteurs de cette pétition, qui sera distribuée en mains propres dans les jours qui viennent à un maximum d’élus du département (députés, maires, conseillers départementaux, municipaux…) ils sont de plus en plus nombreux.
« Sur 300 mineurs répertoriés, une centaine serait prise en charge par les collectifs et associations mais ils seraient à ce jour au moins une vingtaine à dormir dans la rue, dans les espaces verts, relève Christiane Fraysse, représentante du groupe Osons et élue d’opposition à Poitiers, Il est temps que chacun se mette autour d’une même table, en présence de la préfète, l’ ASE *, le conseil départemental, les communes, la communauté urbaine, les associations, les bénévoles, pour que des solutions pérennes et cohérentes puissent permettre d’envisager une sortie satisfaisante de cet état de fait ».
Pour les promoteurs de cette pétition, il y a urgence. Urgence à agir au-delà des barrières politiques et des champs de compétences de chacun. « Il faut casser les barrières, résument-ils, nous refusons de renoncer à notre devoir d’humanité en laissant ceux qui ne sont pas pris en charge en danger, sans toit ni protection ».
* Aide sociale à l’enfance.
Tout mineur en danger, de nationalité française ou non, relève de la protection de l’enfance, une compétence de droit du Département.
La pétition est en ligne sur change.org et sur le site internet de Osons Poitiers.
Jean-Michel Gouin
Centre-Presse 4 novembre 2017