La leçon essentielle des élections régionales est l’abstention massive : les deux tiers des électeurs-trices ne sont pas allés voter, notamment chez les jeunes, les ouvriers-ères, les couches populaires. Sur ce fond de catastrophe démocratique nous pouvons retenir au moins une bonne nouvelle, c’ est la défaite du RN qui n’a ravi aucune région et a vu ses scores affaiblis; mais il serait hâtif d’en déduire un affaiblissement structurel des post-fascistes. Nous nous félicitons aussi de la dynamique de campagne en Ile-de-France autour de Clémentine Autain et du score obtenu (10,24%) en hausse par rapport au FDG de 2015 (6,6), de même pour la campagne et le résultat de Myriam Martin, tête de liste LFI en Occitanie, elle qui eut à subir des menaces de la part de l’extrême droite durant la campagne.
Sur notre région, nous avons appelé à voter pour la direction de FI alliée au groupe du « NPA en luttes », même si les négociations avec elles et eux nous ont montré que nous ne sommes point des amis (ni avec les un.e.s ni avec les autres), le score qui a dépassé 5 % est probablement décevant. La victoire nette de Rousset qui a soutenu Macron dès le premier tour de la Présidentielle est une défaite pour nous.
Sur notre département la nouveauté portée par la « Vienne en transition » ne peut que nous réjouir, même si nous avons choisi un soutien sans participation à cette force. La victoire de la droite est un échec que la quasi disparition de ce qui fut le Ps ne saurait nous faire relativiser.
Nous ne pouvons que constater qu’ au total, la montée de l’extrême droite, le glissement autoritaire du gouvernement s’imposent. Face à cela, une nouvelle République, une république sociale, écologique et démocratique, une sixième république s’avère urgemment nécessaire.
Et des luttes multiples existent qui annoncent cette possiblilté. Les précaires du monde de la culture ont permis de rendre plus visible la situation des chômeurs-euses et précaires, la réforme du statut d’EDF (plan Hercule) a également fait l’objet de campagnes et mobilisations unitaires. Sans oublier les luttes multiples, depuis les Fonderies d’Ingrandes dans notre département, jusqu’aux secteurs de la Santé. D’ autres mobilisations sociales nouvelles peuvent surgir comme celle contre une réforme des retraites) et changer la donne.
Donc un monde nouveau émerge malgré tout : nouveaux féminismes, pour une transition écologique, contre les racismes, etc. Nous constatons ces derniers mois une entrée en scène inédite de secteurs de la jeunesse, dans les mouvements associatifs, et plus précisément dans les mouvements féministes, antiracistes. Sans ces forces jeunes s’imposant, l’ héritage des forces révolutionnaires et autogestionnaires, féministes et écologistes radicales, ne saurait croître et s’imposer. Ce sont les nouvelles forces, les groupes de jeunes portant de nouvelles pratiques et de nouvelles conceptions de l’émancipation qui ont à prendre la première place.
Il ne s’agit donc pas seulement d’imaginer un au-delà de la recomposition des forces existantes sur le terrain de l’émancipation , car rien ne permet de dire que ces forces épuisées auront un rôle déterminant dans cette nouvelle force espérée. Rien ne permet de l’exclure totalement non plus, il est vrai.
Pascal Boissel, 4–7–2021
ci dessous un article de Samy Johsua: