Emploi fictif à la mairie de Poitiers ?

Lettre ouverte à Alain Claeys, Maire de Poitiers,

Copie à Monsieur le Recteur de l’aca­dé­mie de Poitiers,

Poitiers le 15 janvier 2016

Monsieur le Maire

Comme tous les Poite­vins, nous avons été inter­pel­lés par cette affaire que deux syndi­cats ensei­gnants ont nommée l’af­faire de l’em­ploi fictif (ou de complai­sance) du Collège Ronsard de Poitiers. Nous nous éton­nons, dès lors que la posi­tion de l’en­sei­gnante concer­née au sein du conseil muni­ci­pal est évoquée, du fait que ni notre collègue conseillère, ni vous-même, maire à la tête de la majo­rité à laquelle elle appar­tient, n’ayez trouvé bon de vous expri­mer.

Et pour­tant, les ques­tions posées par ces deux syndi­cats doivent trou­ver des réponses. A l’heure où le poli­tique perd sa crédi­bi­lité, une affaire comme celle-ci ne peut se satis­faire du silence des prota­go­nistes. Et moins encore des expli­ca­tions vagues et contra­dic­toires de la direc­tion de l’éta­blis­se­ment d’une part, de la direc­tion acadé­mique, d’autre part.

Notre collègue conseillère béné­fi­cie depuis le 7 octobre et ce jusqu’au 31 août 2016, d’un temps plein en tant que contrac­tuelle en Histoire-Géogra­phie au collège Ronsard. Rien n’a été demandé par l’éta­blis­se­ment, aucun besoin n’y a été iden­ti­fié et cela s’est fait en dehors de tout contrôle syndi­cal, l’élue en ques­tion étant loin d’être prio­ri­taire, par son barème, pour prétendre à un poste à Poitiers.

Il faut préci­ser qu’en histoire-géo, il y a de nombreux titu­laires affec­tés pour faire des rempla­ce­ments et que, par voie de consé­quence, nombreux sont les contrac­tuels qui n’ont pas été réem­ployés et qui se retrouvent au chômage.

En l’ab­sence d’ex­pli­ca­tion satis­fai­sante, l’ana­lyse de cette situa­tion revient à dire que les moyens affec­tés sous la forme de ce poste auraient été enle­vés ailleurs où de vrais besoins existent ; que la béné­fi­ciaire serait passée devant des contrac­tuels qui sont sans emploi. Quand on sait la préca­rité dans laquelle sont main­te­nus les contrac­tuels et les situa­tions diffi­ciles qu’ils vivent chaque année, tout ce qui s’ap­pa­rente à un passe-droit est insup­por­table.

Que s’est-il passé ? Diffi­cile de répondre vu les expli­ca­tions embar­ras­sées et contra­dic­toires des respon­sables du collège, d’une part, et du direc­teur acadé­mique, d’autre part. Le collège après avoir constaté la nomi­na­tion d’un prof non demandé et non néces­saire, explique qu’il est utilisé pour de l’ac­com­pa­gne­ment person­na­lisé sur quelques heures et lui fait un « état des services » lui attri­buant des classes déjà attri­buées à d’autres ensei­gnants. Côté recto­rat, le direc­teur acadé­mique, nouvel­le­ment nommé, ne peut qu’in­voquer une mission dans la ligne des atten­tats de Char­lie, sur un projet portant sur les valeurs de la Répu­blique. Projet dont les ensei­gnants locaux n’ont, semble-t-il, pas entendu parler.

Nous ne doutons pas qu’aujourd’­hui, quelques semaines après la paru­tion dans la presse de cette affaire, cette ensei­gnante remplit des tâches au collège de son affec­ta­tion, ce qui répon­drait à la ques­tion d’un emploi fictif. La ques­tion demeure, quand on consi­dère les moda­li­tés de la nomi­na­tion, de la réalité du besoin et de la légi­ti­mité de cette affec­ta­tion.

Nous vous deman­dons donc solen­nel­le­ment de vous rappro­cher de votre colis­tière pour que l’on puisse, avec les citoyens de Poitiers, ne pas conclure au poste de complai­sance. Nous ne compren­drions pas que ce soupçon puisse conti­nuer de peser sur notre assem­blée : encore une fois, nous vivons une période qui néces­site la clari­fi­ca­tion si nous ne voulons pas que le poli­tique, une nouvelle fois, soit disqua­li­fié.
Espé­rant une réponse de votre part, nous vous prions de rece­voir, Monsieur le Maire, l’ex­pres­sion de nos meilleures salu­ta­tions,

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.